Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a déclaré mardi aux députés qu’il prévoyait de déplacer certaines implantations dans le cadre de mesures unilatérales envisagées par rapport aux Palestiniens.
« Israël pourrait démanteler certaines implantations au-delà de la ligne verte pour des raisons de sécurité qui n’ont aucun lien avec les négociations » menées avec les Palestiniens, a déclaré Sharon, selon Kol Israël, lors d’une réunion à huis clos de la commission de la Défense et des Affaires étrangères de la Knesset. Un porte-parole du Parlement a refusé de s’exprimer dans l’immédiat sur l’information de Kol Israël, qui ajoute par ailleurs que Sharon aurait qualifié son plan de « complexe, difficile et controversé ».
Le Likoud d’Ariel Sharon s’oppose à l’évacuation de toute implantation ou à un abandon de contrôle sur la moindre partie de la Rive Occidentale, mais le Premier ministre israélien a fait allusion ces derniers jours au fait qu’il pourrait envisager de telles mesures, ajoutant qu’il détaillerait son projet dans un discours la semaine prochaine.
« Le Premier ministre a dit explicitement que nous allons déplacer des communautés. C’est l’expression exacte du Premier Ministre », a déclaré le parlementaire Ehoud Yatom à Kol Israël après la rencontre.
Selon d’autres parlementaires, Ariel Sharon a affirmé que des mesures unilatérales seraient prises avant qu’Israël n’ait atteint le point de désespoir dans ses négociations pratiquement bloquées avec les Palestiniens
Il y a quelques semaines, Sharon avait déclaré qu’il n’ordonnerait unilatéralement le démantèlement de certaines implantations que dans l’hypothèse où la « feuille de route » pour la paix au Proche-Orient était abandonnée.
Aux États-Unis un responsable de l’administration Bush requérant l’anonymat a souligné le flou de cette proposition et de son auteur et affirmé que s’il s’agissait d’une mesure unilatérale visant à imposer un accord de paix, elle ne marcherait pas.
« Il n’est pas clair dans le contexte de quoi il parlait exactement et s’il était sérieux ou non », a ajouté ce responsable devant des journalistes. « Il semble qu’ils (les Israéliens) aient recours à la fois à la carotte et au bâton (...). Nous ne pensons qu’il puisse s’agir d’une solution viable, d’une solution qui apporte un plus à la sécurité d’Israël. »Nous continuons de penser que les parties ont besoin de travailler sur la ’feuille de route’ et de parvenir à des accords en ce sens", a-t-il conclu.