Des cris de haine s’infiltrent dans des manifestations de gilets jaunes. Minoritaires, désaboués, ils restent tenaces et inquiétants. Mais alors que ces remugles de haine antijuive remontent à la faveur de la crise sociale, l’accusation d’antisémitisme est parfois utilisée pour disqualifier toute critique de l’ordre dominant.
Strasbourg, 13 heures, samedi 2 février, devant la grande synagogue. Il reste du monde à l’intérieur pour assister aux conférences qui suivent l’office. Mais la sérénité sabbatique se brise. Des cris fusent de la manifestation des « gilets jaunes » qui remonte l’avenue de la Paix : « Rendez l’argent, sales juifs ! » On lance des pétards contre la porte de la synagogue, un homme urine contre le mur.
Antisémitisme : le dénoncer partout, l’instrumentaliser, jamais
Propos recueillis par Martine Gozlan et Hadrien Mathoux | Marianne
Article mis en ligne le 7 février 2019