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L’absurde théorie d’Ahmadinejad sur la présence juive en Israël
Bertrand Ramas-Muhlbach
Article mis en ligne le 10 janvier 2007
dernière modification le 11 janvier 2007

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad multiplie les déclarations sur l’illégitimité de l’Etat d’Israël mais également sur l’invention de la « shoah », à l’origine d’une spoliation de terres musulmanes.

La démonstration de Mahmoud Ahmadinejad relève bien évidemment du parfait sophisme (I) mais le président iranien devrait peut-être se méfier de son raisonnement car pris à la lettre, il pourrait justifier une éviction (actuellement impossible), de l’ensemble des populations non juives implantées en Israël (II).

I UNE DEMONSTRATION QUI RELEVE DU SOPHISME

Le thème classique développé par le fondamentaliste islamiste est celui de la nécessité de se débarrasser de l’enclave juive implantée sur des terres musulmanes.

Ainsi, lors d’une conférence à Téhéran tenue le 26 octobre 2005 sur le thème « un monde débarrassé du sionisme », Mahmoud Ahmadinejad a qualifié de « sage » le propos de l’Imam Khomeini qui affirmait (en parlant d’Israël) que « le régime d’occupation devait être rayé de la carte ».

Pour démontrer l’illégitimité de la présence juive en Palestine, le président iranien pose comme postulat l’idée selon laquelle la venue des juifs en Palestine a pour fondement un mensonge, en l’occurrence le massacre « imaginaire » de juifs perpétré pendant la seconde guerre mondiale.

Cet argument fut repris lors de son discours tenu en novembre 2005 en marge du Sommet de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) à La Mecque, lorsque Mahmoud Ahmadinejad a réaffirmé que l’extermination des six millions de juifs par les nazis était une « légende ».

Cette déclaration lui a naturellement valu une condamnation du Conseil de sécurité des Nations unies.

Toutefois, la thèse a de nouveau été développée le 14 décembre 2005 à Zahedan lorsqu’il a affirmé que « Les Occidentaux ont inventé le mythe du massacre des juifs et le placent au-dessus de Dieu, des religions et des prophètes ».

Lors de cette allocution, le président iranien a démontré ses talents de parfait orateur.

Tout d’abord, il a subtilement positionné son propos sur le terrain religieux en rappelant que les infidèles occidentaux plaçaient le mensonge au dessus des valeurs transcendantales :

« Si quelqu’un dans leur pays met en cause Dieu, on ne lui dit rien ; mais si quelqu’un nie le mythe du massacre des juifs, les haut-parleurs sionistes et les gouvernements à la solde du sionisme commencent à vociférer ».

Ce faisant, il conforte son auditoire acquis à l’Islam puisque dans la société occidentale, décadente et déshumanisée, il est possible de remettre en cause l’existence de Dieu mais pas le mensonge des sionistes relatif au massacre de juifs en 1939-1945.

En outre, l’enchaînement des idées avancées, démontre non seulement que les juifs sont des menteurs et des fourbes mais encore permet de s’interroger sur le point de savoir pourquoi les palestiniens doivent faire les frais du massacre imaginaire des juifs :

« Si vous dites que vous avez massacré et brûlé six millions de juifs durant la Seconde Guerre mondiale, si vous avez vraiment commis ce massacre, pourquoi ce-sont les Palestiniens qui doivent en payer le prix ? Pourquoi avoir créé un régime sioniste factice  ».

Le président iranien peut alors émettre des propositions sur une implantation acceptable des juifs dans un autre endroit du monde.

« Notre proposition est celle-là : donnez un morceau de votre terre en Europe, aux Etats-Unis, au Canada ou en Alaska pour que les juifs créent leur Etat. Et soyez certain que si vous faites cela, le peuple iranien ne protestera plus contre vous et soutiendra votre décision », (déclaration faite le 14/12/2005)

Ces déclarations ont abouti à une plainte en février 2006 au parquet fédéral de Karlsruhe pour contestation de l’Holocauste (passible en Allemagne de 5 ans de prison) mais depuis, Mahmoud Ahmadinejad ne manque pas de surenchérir.

Ainsi, lors de la guerre menée par Israël contre le Hezbollah en juillet 2006, il a comparé Israël à l’Allemagne nazie : « Leurs méthodes ressemblent à celles d’Hitler. Lorsque Hitler voulait lancer une attaque, il inventait aussi un prétexte » avant de conclure : « les sionistes affirment être les victimes d’Hitler mais ils sont de la même nature que lui ».

Et c’est encore cette construction intellectuelle (dans des termes toutefois plus nuancés) qui a été reprise par le président iranien à l’Assemblée générale de l’Onu du 19 septembre 2006 lorsqu’il a réaffirmé que :

  • la Palestine a été conquise sous prétexte de protéger une partie des rescapés de la seconde guerre mondiale,
  • que par la suite, de nombreuses personnes non influencées par la guerre ont été amenées en Palestine (les sionistes),
  • que cette occupation de la Palestine est une tragédie qui constitue une menace pour le moyen orient
  • et que la tragédie ne s’est pas achevée par la création d’un régime sur la terre appartenant à d’autres.

Le président iranien, brillant orateur, a toutefois demandé naïvement à l’Assemblée Générale de l’ONU « pourquoi la shoah est utilisée par les juifs comme justification de l’occupation de la Palestine ».

La démonstration relève bien évidemment du sophisme mais Mahmoud Ahmadinejad devrait se méfier du principe selon lequel un conquérant illégitime doit quitter la terre.

En effet, ce principe pourrait justifier un départ d’Israël de toute population non juive s’y trouvant dès lors qu’il s’agit de descendants d’envahisseurs étrangers.

II LE PRINCIPE DE L ILLEGITIMITE DE L ENVAHISSEUR ETRANGER

Pour Mahmoud Ahmadinejad, la raisonnement est simple : les juifs ne sont que des occupants sans droit ni titre, venus volés les terres des palestiniens qui doivent, du fait de leur statut de conquérant, retourner vers un autre endroit du monde que leur choisira la communauté internationale.

Les déclarations du président iranien ont naturellement suscité l’émoi, la stupeur, l’indignation ou l’écœurement, mais peut-être conviendrait il d’être attentif à la démonstration.

Si, en effet, le président iranien avait raison, cela signifierait qu’une population, du seul fait de son statut de conquérant (ou de descendant de conquérant), devrait quitter le territoire sur laquelle elle est établie.

La solution serait peut-être enfin trouvée pour Israël et pour le problème palestinien dans la mesure où les populations d’origine palestiniennes qui demeurent en Israël ou plus largement au moyen orient, devraient immédiatement quitter l’endroit de leur résidence eu égard à leur qualité de « descendants d’envahisseurs étrangers ».

Tout d’abord, le seul nom de « palestiniens » que se donnent les palestiniens justifie leur éviction puisque le nom « Palestine » a été donné à la région par Hadrien, Empereur (et envahisseur) Romain en 135 de l’ère vulgaire.

Si les palestiniens se reconnaissent à travers ce nom d’envahisseur romain, c’est qu’ils en sont peut-être les héritiers directs.

Or, si tel est le cas, et suivant la logique de Mahmoud Ahmadinejad, sûrement conviendrait-il de renvoyer les intéressés, en Italie.

Mais leur venue est peut-être plus récente.

S’ils sont les descendants des envahisseurs Arabes qui, après la prise de Damas en 635 se sont vus donnés la Syrie et la Palestine en 636, il conviendrait de les réexpédier en Arabie saoudite.

Il se peut également que les palestiniens soient des descendants des Croisés de 1099 venus établir le Royaume latin de Jérusalem en 1100.

Si tel est le cas, les conditions de leur retour se compliquent légèrement dans la mesure où, préalablement à leur départ, il conviendra de reprendre leur généalogie pour connaître le pays vraisemblablement européen de provenance de leurs ancêtres.

Pour tout ce qu’il en est des « palestiniens » dont les ancêtres sont venus à compter de 1516, date de la domination ottomane, c’est la Turquie qui pourrait bien être leur prochaine destination.

Enfin, pour les palestiniens venus s’installer à l’époque du mandat britannique, un retour en Angleterre sera vivement conseillé.

Restera alors à régler le cas des palestiniens pour lesquels il n’a pas été trouvé l’origine de « l’envahisseur conquérant » impliquant que les ancêtres sont vraisemblablement nés dans cette partie du monde.

Pour ces derniers, la solution est trouvée grâce à la thèse de Tsvi Misinai qui, dans son ouvrage « incroyable mais vrai », a mis en lumière qu’une partie des palestiniens est issue du peuple Juif, descendants des tribus hébreux et des Moabites et Edomites convertis au Judaïsme par le Roi David avant d’être convertis de force à l’Islam.

Pour ces derniers, et compte tenu de leurs origines juives antérieures à leur conversion de force à l’Islam, il serait possible d’envisager une conversion au judaïsme, qui constituerait, non pas un retour géographique mais une véritable téchouva c’est-à-dire un retour spirituel.

Grâce à Mahmoud Ahmadinejad, le problème palestinien serait enfin solutionné puisque dans cette partie du monde, il ne resterait que les descendants des populations juives deux fois millénaires qui se sont maintenues sur le territoire.

Ces derniers pourraient, avec l’autorisation de Mahmoud Ahmadinejad, inviter les membres de leurs familles disséminées dans le monde depuis 2 000 ans, à les rejoindre et le président iranien ne serait plus jamais considéré comme une menace pour Israël mais bien comme l’un des plus grands sionistes de tous les temps, suscitant la reconnaissance éternelle du peuple juif qui n’a jamais envisagé une telle opportunité.

Nous n’en sommes pas encore là mais, en attendant, admettons qu’en voulant rayer Israël de la carte, le président iranien fait partie des rares chefs d’Etats musulman qui reconnaît qu’Israël se trouve bien sur la carte du monde.



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