Bandeau
DESINFOS.COM
Slogan du site

Depuis Septembre 2000, DESINFOS.com est libre d’accès et gratuit
pour vous donner une véritable information indépendante sur Israël

La Grande Bretagne se détourne des USA - à ses risques et périls
Par Melanie Phillips - Jewish World Review - Adaptation française de Sentinelle 5767
Article mis en ligne le 26 octobre 2006

Anti-Américanisme and antisémitisme ont empoisonné la politique britannique. Dans un monde de terrorisme, le choix du moment ne pouvait être pire.
Chacun sait que l’Europe est un continent bourré de fromages lâches, conciliant avec le terrorisme, qui déteste l’Amérique. Le Grande Bretagne, à l’opposé, conduite par le cœur de lion Tony blair, est pleine de loyaux sujets se tenant les coudes avec les USA pour la défense de l’Occident. Vrai ?

Faux. La furie contre le Premier Ministre Blair accusé d’être le « caniche » du Président Bush a atteint un tel degré que, de mémoire de Premier Ministre travailliste ayant le mieux réussi, il est obligé de quitter son poste du fait de son soutien à la politique des USA en Irak et en Israël. Les membres du parti travailliste au Parlement disent que son refus de rompre avec l’Amérique, en appelant plus tôt à un cessez-le-feu au Liban, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Le fait troublant est que la Grande Bretagne brûle d’un anti-américanisme et d’une hostilité conjointe à l’égard d’Israël, qui mènent le débat public à l’irrationalité, aux préjugés, et à la politique de lâche conciliation.

Réaction violente contre les USA

Dans un sondage de ’Populus’ le mois dernier, paru dans le ’Times’ de Londres, 62 % des sondés ont dit que le gouvernement devait changer sa politique en prenant ses distances avec les USA, en étant plus critique d’Israël, et en déclarant un calendrier de retrait d’Irak. Un sondage de ’YouGov’du mois d’août paru dans le magazine ’Spectator’, a révélé que 53 % des sondés voulaient une politique antiterroriste plus dure, 45 % voulaient une alliance plus étroite avec l’Union Européenne qu’avec l’Amérique. 14 % seulement soutenaient des liens plus étroits avec les USA.

Par conséquent, les perspectives d’une alliance entre la Grande Bretagne et les Etats-Unis à l’ère suivant le départ de Blair ne sont pas prometteuses. Tout en étant d’instinct atlantiste, Gordon Brown, le successeur le plus probable comme Premier Ministre, est considéré comme un partisan très réticent de la guerre en Irak, selon une nouvelle autobiographie de l’ancien ministre travailliste David Blunkett.

Dans le même temps, David Cameron, le nouveau jeune chef du Parti Conservateur d’opposition, a prononcé un discours le mois dernier, en prenant lui-même ses distances avec la politique étrangère des USA, en reprochant à l’Amérique d’attiser les flammes de l’anti-américanisme. Le résultat pourrait être que la Grande Bretagne se blottisse de plus en plus contre l’UE dans sa politique étrangère, alors qu’une Amérique irritée, privée de son principal avocat en Europe, retourne à l’isolationnisme.

La plus grande part de l’anti-américanisme britannique est dirigé par les suspects habituels, tels le législateur d’extrême gauche George Galloway, ou des journaux d’extrême gauche comme le ’Guardian’. Galloway, par exemple, a déclaré lors d’un entretien avec le magazine ’GQ’ au début de l’année, que l’assassinat de Blair par un homme bombe suicide serait « moralement justifié ».

Le discours de la Gauche, nourriture de base sur la BBC, applaudi y compris par des publics d’orientation conservatrice lors de discussions publiques, proclame que les Etats-Unis sont la source de cette oppression du Tiers Monde, et la plus grande menace pour la paix du monde.
Mais l’animosité britannique à l’encontre de l’allié historique le plus important de la Grande Bretagne est plus large et plus profonde. Elle provient en partie d’un simple snobisme, la croyance britannique ancienne du fait que les Américains sont de vulgaires arrivistes qui manquent de l’envergure que les Britanniques ont accumulé pendant une histoire d’un millier d’années.

Sondez davantage, cependant, et vous découvrez l’angoisse de la progressive mise à la ferraille de cette histoire. Les écoles par exemple, n’enseignent plus l’histoire ou les valeurs de la nation britannique, au motif qu’une l’identité nationale fondée sur une culture de la majorité est considérée comme « raciste ». Au lieu de cela, ils promeuvent le multiculturalisme, doctrine qui veut que la valeur de la minorité doit avoir un statut égal à celui de la majorité. La perte de confiance dans le rôle de la Grande Bretagne dans le monde a démoralisé si profondément sa classe gouvernante qu’elle en est venue à croire que l’Etat nation est la principale source de tous ses maux, depuis les préjugés jusqu’à la guerre, et qu’à la place, la légitimité repose sur des institutions supranationales.

Aussi aucune action internationale ne peut être entreprise sans la sanctification de ce Saint des Saints, les Nations Unies. En conséquence, les Britanniques considèrent la politique étrangère « unilatérale » de Bush avec une horreur sans mélange. Cela est aggravé par le mépris pour Bush lui-même, considéré comme un cow-boy muet, qui croit vraiment en D.ieu - pour les Britanniques ’post-religieux’, comme la chose la plus proche d’un certificat de démence.

La seule cause la plus importante de l’anti-américanisme britannique, cependant, c’est Israël. Bien qu’il soit la cible de plus d’un demi-siècle d’agression génocidaire arabe et musulmane, Israël est largement perçu en Grande Bretagne comme le tyran local, et ses actes d’autodéfense sont considérés comme le principal moteur derrière aussi bien l’impasse du Moyen-Orient, et les griefs islamiques du fait de son refus supposé de permettre aux Palestiniens de disposer de leur propre Etat.

Ainsi John Denham, président du Comité parlementaire de sélection aux affaires intérieures, a écrit que la politique d’Israël faisait de la Grande Bretagne une cible du terrorisme. L’Amérique a attiré sur elle les attaques du 11 septembre, selon ce mode de raisonnement, du fait de son soutien à Israël. - et la seule raison pour laquelle la Grande Bretagne est désormais menacée par le terrorisme islamiste, est due au soutien de Blair aux Etats-Unis.

La saison contre les Juifs est ouverte

Cela a ouvert la boite de Pandore des préjugés anti-juifs en Grande Bretagne.

Un rapport récent d’un comité parlementaire contre l’antisémitisme a trouvé que depuis 2000, l’antisémitisme est en augmentation en Grande Bretagne. Il est aujourd’hui fréquent de lire dans les médias, par exemple, que les Juifs sont engagés dans une conspiration mondiale qui a subverti la politique étrangère des USA, pour servir les intérêts d’Israël, et mettre en danger le reste du monde. En avril, par exemple, le journal « Independent » a illustré un entretien sur le sujet du « Lobby Israël » en Amérique avec le dessin d’un drapeau américain sur lequel les étoiles de l’Union étaient remplacées par des étoiles de David. Le titre : « Les Etats-Unis d’Israël ». Ainsi, les préjugés contre l’Amérique sont inextricablement mêlés avec les préjugés contre les Juifs et l’Etat juif.

La vérité consternante est que, même après les attentats suicide à la bombe à Londres, la défense par l’Amérique du monde libre contre le terrorisme islamiste est largement considérée en Grande Bretagne comme la cause de ce terrorisme. L’intolérance paranoïaque qui conduit le jihad - que les Etats-Unis et les maîtres juifs de leur marionnette constituent une conspiration géante du mal - reçoit un écho croissant dans la population britannique non musulmane. L’idée même d’affaiblir l’alliance avec les Etats Unis dans l’intérêt des Britanniques est de la folie. Mais dans un pays qui a perdu sa direction, la rationalité est une denrée rare.



Haut de page
Réalisé sous SPIP
Habillage ESCAL 4.5.87
Hébergeur : OVH