Un médiateur égyptien et les dirigeants palestiniens ont décidé lundi de travailler à la conclusion d’une trêve avec les groupes armés mais un ministre palestinien a estimé qu’elle ne tiendrait que si les Etats-Unis exerçaient des pressions sur Israël.

« L’Egypte va promouvoir dans les prochains jours un dialogue entre les factions (armées palestiniennes) et l’Autorité palestinienne », a déclaré à Reuters Nabil Abou Rdaïnah, conseiller du président Yasser Arafat. Il a ajouté que ces rencontres auraient lieu à Gaza et au Caire.

Des responsables égyptiens et de l’Autorité devraient avoir des entretiens séparés dès les jours qui viennent avec des activistes dans la bande de Gaza. L’ensemble des parties pourraient être réunies au Caire d’ici la fin du mois.

« Nous demandons aux Etats-Unis (...) de garantir que les Israéliens ne mèneront pas des actions qui conduiraient à la rupture d’une nouvelle trêve », a déclaré Abou Rdaïnah, après la rencontre entre Arafat, le Premier ministre Ahmed Koreï et Omar Souleïman, chef du Renseignement égyptien.

Quand un accord de cessez-le-feu prendra forme, a-t-il précisé, les Palestiniens tenteront d’obtenir qu’Israël s’engage à le soutenir.

« Mais les Américains doivent faire pression sur Israël pour qu’il arrête les assassinats, et toutes les autres formes d’attaques afin que la nouvelle trêve perdure », a ajouté Abou Rdaïnah.

Israël s’est jusqu’à présent montré réservé quant aux efforts pour obtenir une nouvelle trêve. Les responsables israéliens affirment que l’armée n’aura aucune raison de mener de nouvelles actions contre les mouvements armés palestiniens si ces derniers cessent leurs attentats.

Mais, plus de trois ans après le début de la seconde intifada, l’opinion publique israélienne semble de plus en plus souhaiter une reprise des efforts de paix.

Pour avoir été l’un des artisans du cessez-le-feu décrété en juin par le Hamas, le Djihad islamique et les Brigades des martyrs d’al Aksa, Souleïman est une personnalité respectée des Palestiniens, même si cette trêve a volé en éclat au bout de deux mois.

Israël a accusé les groupes armés d’avoir en fait profité du cessez-le-feu pour se réarmer. Ces derniers ont imputé l’échec de la trêve aux raids israéliens dans les territoires palestiniens.

« Si Dieu le veut, il y aura une trêve et un dialogue », a déclaré Souleïman aux journalistes après sa rencontre avec Arafat dans son QG de Ramallah.

La semaine dernière, après avoir reçu le feu vert de Washington pour jouer le rôle de médiateur, l’émissaire égyptien s’est entretenu avec Moussa Abou Marzouk et Ramadan Challah, dirigeants en exil du Hamas et du Djihad, ainsi qu’avec Avi Dichter, chef du Shin Bet, les renseignements intérieurs israéliens.

Adnane Asfour, dirigeant du Hamas dans la Rive Occidentale, a affirmé que Souleman avait proposé à Abou Marzouk une nouvelle trêve unilatérale.

« Mais les frères de la direction (du Hamas) ont rappelé que la précédente trêve unilatérale avait échoué en raison d’initiatives et attaques israéliennes », a déclaré Asfour à Reuters. « Le Hamas est prêt à envisager un cessez-le-feu si nous recevons la garantie d’Etats, quels qu’ils soient, qu’Israël ne commettra plus d’attaques, de raids ou d’assassinats ».