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Chronique de Michaël Bar-Zvi | Kaf Dalet Be Sivan 5776 - 30 juin 2016
Article mis en ligne le 30 juin 2016

Boker tov amis auditeurs de Radio J. Au-delà de l’horreur que suscitent la cruauté et la barbarie du dernier attentat commis à Istanbul, celui-ci est le révélateur de l’ambigüité de la politique menée par le président turc Erdogan depuis plus de dix ans.
Au-début du conflit en Irak et en Syrie, la Turquie n’a pas vraiment choisi son camp et a servi de base de transit pour les terroristes qui s’engageaient de l’armée de l’Etat islamique, par haine du pouvoir alaouite en Syrie elle a favorisé le développement de la machine de guerre qui menace l’Occident, sans compter sur sa curieuse cécité sur les entreprises turques qui achetaient le pétrole des djihadistes.

La Turquie n’a jamais cessé son combat contre les Kurdes, qui, certes sont une minorité opposée à son régime, mais constituent depuis le début l’unique force armée locale possédant à la fois la détermination et la capacité de combat contre Daech.

Allié des Frères musulmans, la Turquie mène un combat idéologique contre l’Occident et contre Israël, mais en parallèle entretient des relations commerciales, industrielles, techniques et paramilitaires avec Jérusalem.

Le dernier accord avec le gouvernement israélien, qui est un accord raisonnable puisqu’il ne satisfait personne, est la preuve qu’il existe des intérêts communs régionaux et internationaux entre les deux pays, dépassant l’amitié ou la sympathie. Entre Israël et la Turquie il y a chaque jour plus d’une quinzaine de vols et de nombreux hommes d’affaires utilisent les lignes de Turkish Airlines pour se rendre dans tous les Etats de la planète à partir d’Istanbul, et c’est bien ce rôle de pont entre l’Orient et le monde occidental que les terroristes ont voulu détruire par l’attentat d’avant-hier.

La Turquie est un pays en pleine croissance économique, et Erdogan a toujours pensé que l’on pouvait allier l’islam fondamentaliste à une politique de modernisation, et ce rêve est, semble-t-il en train de s’effriter à l’épreuve de la réalité douloureuse et complexe du Proche-Orient, car dans cette région on ne peut pas jouer sur tous les tableaux. Il faut avoir des objectifs et surtout savoir choisir ses amis et surtout ses alliés.

La politique équivoque d’Erdogan n’a fait qu’accroître le nombre de ses ennemis, et la menace qu’il fait peser sur l’Occident d’ouvrir les vannes de l’immigration pour inonder l’Europe de migrants est en train de lui revenir à la face comme un boomerang. Le compte à rebours est lancé, et la Turquie doit, dans l’urgence, prendre les mesures qui s’imposent, combattre les sources du terrorisme, arrêter de jouer les fiers-à-bras avec les démocraties occidentales et redonner leur place aux forces de liberté qui existent en Turquie au lieu de les museler, voire même de les jeter en prison.

L’Europe et Israël ont besoin d’une Turquie moderne, éclairée, démocratique, libre, et surtout libérée de ses démons islamistes. Personne ne cherche à nier les racines culturelles et religieuses de l’islam, mais ce pays qui avait su donner l’exemple d’une gestion rationnelle et intelligente du rite musulman doit redevenir ce qu’elle était dans la vision d’Ataturk et des partisans du kémalisme. Israël a été l’allié privilégié de la Turquie et réciproquement depuis Ben-Gourion, une petite fenêtre s’ouvre aujourd’hui, il ne faut pas laisser passer cette chance



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