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Tariq Ramadan, cible des services secrets européens
C.D. Le Parisien, p. 3
Article mis en ligne le 13 novembre 2003
dernière modification le 15 novembre 2003

Le nom du prédicateur vedette des jeunes musulmans français est cité dans plusieurs procédures terroristes.

Depuis quelques semaines, un juge du tribunal fédéral de l’Etat de Washington dispose sur son bureau de notes des services de renseignements européens mettant en cause Tariq Ramadan dans plusieurs enquêtes liées aux activités d’Al-Qaïda. Selon nos informations, ces pièces ont été versées dans le cadre de la plainte déposée le 15 août 2002 par les avocats des familles des victimes de l’attentat commis contre le World Trade Center le 11 septembre 2001. Une action menée aujourd’hui au nom de 5 600 plaignants afin d’obtenir des dommages et intérêts contre les personnes ou institutions soupçonnées d’avoir soutenu l’organisation d’Oussam ben Laden.

Selon Jean-Charles Brisard, ancien membre des services de renseignement, enquêteur privé mandaté par les familles de victimes, cette enquête internationale a obtenu la coopération politique et policière d’une trentaine d’Etats. Depuis fin décembre 2002, le centre islamique de Genève, dont Tariq Ramadan est membre du conseil d’administration et dont le frère, Hani Ramadan, en est le directeur, figure parmi les organisations visées dans cette procédure.

« Aucun lien avec les Frères musulmans »

Plusieurs éléments récents visent personnellement le prédicateur vedette des jeunes musulmans français. D’après les éléments fournis à la justice américaine, Tariq Ramadan serait ainsi le neveu d’Omar Abdel Rahman, cerveau du premier attentat contre le World Trade Center, condamné aux Etats-Unis à la prison à vie. Petit-fils du fondateur des Frères musulmans, Hassan al-Banna, il aurait été désigné en 1993 par cette internationale islamiste comme responsable de la Daawa (prêche) pour l’Europe. Autant d’éléments que Tariq Ramadan récuse : « Je n’ai aucun lien familial avec Omar Abdel Rahman, ni aucun lien organique avec les Frères musulmans. »

« Deux conversations anodines »

Par ailleurs, le nom de l’intellectuel musulman a été cité dans plusieurs procédures terroristes. Dans le cadre d’une enquête menée en Espagne sur une cellule d’Al-Qaïda, il est désigné comme étant l’un des « contacts habituels » d’Ahmed Brahim, considéré comme l’un des trésoriers d’Al-Qaïda inculpé en avril 2002 par le juge Garzon.

Son nom est notamment évoqué au cours d’une conversation téléphonique le 22 avril 1999, dont nous avons la copie, entre Ahmed Brahim et un responsable de la librairie Tawhid à Lyon, qui édite les livres de Tariq Ramadan. Une conversation où il est question de l’acquisition de cassettes audio vierges et de l’invitation de jeunes Français à Majorque afin de « travailler pour le chemin d’Allah ».

L’intellectuel suisse est également cité dans la procédure menée en France contre un groupe soupçonné d’avoir préparé un attentat contre l’ambassade des Etats-Unis. Djamel Beghal, considéré comme le chef du réseau, déclare le 1 e r octobre 2001 devant le juge Jean-Louis Bruguière : « En 1994, j’ai suivi les cours dispensés par Tarek Ramadan. » Réponse du prédicateur : « Je ne connais pas Ahmed Brahim. Mon nom a été cité simplement au détour de deux conversations anodines... Par ailleurs, je n’ai commencé à donner des cours à Paris qu’en 1997. »

Autre élément à charge : selon les recherches menées par les avocats des victimes du World Trade Center, les coordonnées de la famille Ramadan figurent dans l’agenda de la banque Al Taqwa, qui est sur la liste des organisations accusées par le département d’Etat américain de soutenir le terrorisme islamiste. Nouveau démenti de Tariq Ramadan : « Nous n’avons jamais entretenu de relations avec cette banque. »

« Un vrai faisceau d’indices »

Dernier élément consigné par les services de renseignement : Tariq Ramadan et son frère auraient coordonné en 1991 une réunion dans un hôtel de Genève à laquelle assistaient Ayman Al Zawahiri, actuel n o 2 d’Al-Qaïda et Omar Abdel Rahman. Quid de ces relations « dangereuses » ? « Je n’ai jamais rencontré ces personnes. »

Autant de dénégations qui laissent de marbre Jean-Charles Brisard : « Il existe aujourd’hui un vrai faisceau d’indices qui permettent de soupçonner Tariq Ramadan d’avoir eu des relations avec plusieurs terroristes, conclut-il. Il récuse les Frères musulmans mais il en partage l’héritage. Sous couvert d’un discours modéré, il distille un discours radical qui peut encourager le jihad. »



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