Décidément, Sadiq Khan fait les manchettes jour après jour dans la foulée de son élection à la mairie de Londres qui a fait de lui l’un des hommes politiques musulmans les plus en vue d’Occident. Un temps très proche d’islamistes, sa première sortie a été pour célébrer Yom Hashoa, mettant à mal tout soupçon d’antisémitisme, il annonce vouloir se rendre à Tel Aviv pour une mission commerciale, mettant ses pas dans ceux de son prédécesseur conservateur, Boris Johnson et, pour sa prestation de serment, il avait placé derrière lui une femme en hijab, créant une confusion...

Construire des ponts et mission commerciale à Tel Aviv

Le parcours du nouveau maire de Londres ne va pas être anodin : tout ce qu’il fera ou ne fera pas va être scruté dans ce qui sera un test grandeur nature pour une nouvelle société qui se dessine. Très conscient du fait que « des musulmans et des juifs ’n’aiment pas le fait’ qu’il soit le nouveau maire de Londres, il a pour ambition de « construire des ponts entre les communautés », rapporte le plus grand journal juif en ligne de Grande-Bretagne, le Jewish News Online, à qui il a accordé une interview exclusive publiée le 8 mai 2016, au lendemain de sa prestation de serment dans la cathédrale Southwark de Londres, à deux pas de la Tamise.

Il est vrai que Sadiq Khan a eu des fréquentations inquiétantes par le passé, avec notamment cet ex-beau-frère, marié à sa sœur jusqu’en 2011 et islamiste notoire, ou sa participation à des tables-rondes et autres événements, en compagnie de personnages peu recommandables. On pouvait donc s’interroger de la suite des événements->53112] …

Or, le maire a frappé très fort avec sa première visite officielle, au lendemain de son entrée en fonction, pour une commémoration de la Shoah, où il fut reçu très chaleureusement, notamment par le Grand rabbin de Grande-Bretagne qui ne mâche pas ses mots en matière d’antisémitisme ou d’antisionisme....

On apprend aussi, dans le Jewish News Online qu’il entend suivre les pas de son prédécesseur, le conservateur Boris Johnson pour conduire une délégation commerciale en Israël. Intention faite en ces termes : « cela lui a pris sept ans pour s’y rendre...moi je n’ai pas encore fait mon premier lundi au travail, pour être juste, je n’ai eu que six heures de sommeil depuis mercredi. Mais je tiens à faire en sorte d’être le maire le plus favorable au monde des affaires que nous ayons eu et cela veut dire aller à Tel-Aviv pour des des missions commerciales. »

Bien entendu cette formulation a été sans doute mûrement réfléchie...Tel-Aviv où il s’est déjà rendu dans le cadre d’un voyage organisé par des mouvements anti-israéliens se disant pro-palestiniens. Ville dont il ne dit rien alors, s’étendant dans un compte-rendu de son « voyage inoubliable en Palestine » sur sa visite à la mosquée Al-Aqsa et au Dôme du Rocher, persuadé d’avoir mis ses pas dans ceux de Mahomet, cette fois. Il reconnaissait cependant également l’importance du Kotel pour le monde juif et de lieux comme l’Église du Saint Sépulcre pour la chrétienté. Se faisant, par ailleurs, l’écho des revendications palestiniennes dont barrière de sécurité et points de contrôles...
Il terminait toutefois en espérant « un avenir paisible pour un Israël et une Palestine viables et prospères », tout en mesurant les difficultés pour y parvenir.

Anne Hidalgo, un bien mauvais exemple, se précipite à Londres

On apprend, par ailleurs que Anne Hidalgo, maire PS de Paris, s’est empressée de se rendre dans la capitale britannique pour y rencontrer le nouveau maire venu l’accueillir sur le quai de la gare Saint Pancras à Londres...->http://www.leparisien.fr/une/anne-h...]. On sait que celle-ci manie un double langage permanent dès lors qu’il s’agit d’Israël et des Palestiniens, poussant le ridicule et l’ignominie jusqu’à décerner la plus haute décoration de la ville de Paris à Mahmoud Abbas, petit dictateur corrompu, qui incite au terrorisme anti-israélien et verse des « salaires » confortables au terroristes emprisonnés

On sait aussi que le maire de Paris n’a finalement condescendu à laisser voter par le conseil municipal l’interdiction des manifestations illégales en France du BDS à Paris que sur pression d’élus de droite, avec, à leur tête, Nathalie Kosciusko-Morizet, et dans la foulée d’actions particulièrement viles de ce mouvement anti-israélien à l’Opéra de Paris...Des délinquants du mouvement illégal BDS sévissent à nouveau à Paris. De bien mauvais exemples pour son homologue londonien...Quoi qu’il en soit, le nouveau maire de Londres a apporté son soutien à son homologue parisienne pour la présidence des C40 cities qui regroupe « de très grands villes dans le monde pour lutter contre le changement climatique ».

Mais que faisaient donc Sarah Jospeh et son volumineux hijab blanc à la cathédrale Southwark ?

C’est pourtant une autre femme qui a fait bruisser les réseaux sociaux ces derniers jours. Sur les photos de la prestation de serment dans la cathédrale Southwark on voyait clairement derrière le nouveau maire une femme portant un hijab blanc bien enveloppant. D’aucuns s’indignèrent, pensant qu’il s’agissait de l’épouse de Sadiq Khan et affirmant que celle que l’on avait toujours vue non voilée et d’allure résolument moderne jusque là aurait soudain tombé le masque. Or, il ne s’agissait pas de Saadiya Ahmed, avocate comme lui, qu’il a épousée en 1999 et avec qui il a deux filles, mais de Sarah Joseph, femme au parcours atypique. Celle-ci s’est amusée de la chose sur Twitter mais elle a également attaqué vigoureusement l’un de ceux qui ont confondu les deux femmes. Toutefois, il faut bien admettre que lorsqu’une femme est engoncée de la sorte dans un hijab volumineux, destiné à effacer toute féminité et à être vu, car il y a voile et voile, il est souvent difficile de discerner de qui il s’agit avec certitude, comme c’est le cas ici...

La question étant de savoir pourquoi cette femme a été choisie pour être en bonne place, parmi quelques cardinaux ou rabbins derrière le nouveau maire de Londres prêtant serment. Dès lors son parcours n’est pas anodin. Britannique née catholique, elle s’est convertie à l’âge de seize ans, s’est mariée dûment couverte, ne laissant apparaître qu’une partie de son visage. Depuis elle a fondé et dirigé une revue musulmane, « Emel » - espoir en arabe -y a écrit, comme elle écrit dans plusieurs médias britanniques, où elle apparaît également. Pour parler d’islam et de musulmans. On l’entend ainsi diffuser le dogme musulman dans nombre de vidéos, y compris en martelant des contrevérités évidentes comme le fait que la Kaaba, à La Mecque, au centre de la foi musulmane, aurait été construite par Abraham – rebaptisé Ibrahim – et « son fils » Ismaël, qu’il avait été prêt à sacrifier. Elle raconte donc urbi et orbi la réécriture faite de la Bible par le Coran des siècles plus tard...->https://www.youtube.com/watch?v=70A...]-

En réalité rien ne permet d’attribuer cette construction à ce patriarche juif et c’est son fils Isaac qu’il allait sacrifier, et non pas Ismaël, fils qui avait été chassé avec sa mère, la servante égyptienne Agar, avec qui Abraham avait eu cet enfant avec l’accord de son épouse Sara, qui n’avait pu avoir d’enfant auparavant-.

Lors de l’interdiction de la burqa en France, au cours d’un débat sur CNN, Sarah Joseph avait ironisé avec mépris contre Nicolas Sarkozy, l’accusant de vouloir récupérer des voix d’extrême-droite et affirmant que les femmes ont le droit se se vêtir comme elles l’entendent...- tant que cela entre dans les codes musulmans-.

En avril 2011 elle écrivait aussi un article pour la chaîne américaine dans ce sens.

Interviewée en juillet 2005, peu après les terribles attentats du 7 juillet dans le métro londonien Sarah Joseph, nous dit le journaliste, « n’excuse ni n’approuve la violence du 7 juillet. Mais le ressentiment qui l’ont provoquée doit être comprise, dit-elle... « On ignore la colère dans les rues à son propre péril » avertissait-elle » et de citer plus loin « l’engagement – britannique – en Irak », tout en admettant habilement que la communauté musulmane doit faire plus pour prévenir la radicalisation.

Quant à la violence dans le Coran, elle réplique, « Al Qaida et leur clique utilisent Islam et Coran pour légitimer la violence avec une théologie douteuse ». Des déclarations qui, avec sa volonté affichée de coexistence avec les autres religions lui ont valu d’être décorée de l’Ordre de l’Empire Britannique. Mais elle ajoutait aussitôt : « exactement comme je pourrais citer des versets violent dans la Bible ». Elle oublie au passage que ces versets, écrits il y a deux mille ans et bien plus, ne sont plus appliqués depuis des siècles, alors que le Coran, qui date du VII ème siècle reste inchangé et, considéré comme la parole divine, ne peut être modifié.

Avec Sarah Jospeh on a donc le symbole d’une femme convertie on ne peut plus islamiquement correcte qui milite très activement pour présenter une version positive de l’islam. Cela est si vrai qu’en 2010, elle était classée cent-soixante-septième parmi les cinq cents musulmans les plus influents par le « Centre du Prince Al-Waleed Bin Talaal pour l’entente entre musulmans et chrétiens » de la prestigieuse université jésuite Georgetown à Washington D.C.. Un bienfaiteur saoudien sans doute très apprécié et qui apprécie Sarah Jospeh...Elle est mentionnée en page 173 et 227.

On trouve avant elle dans la liste le gotha des musulmans, voire islamistes, connus qui mérite lecture...on y lit, par exemple que Qaradawi, ce prédicateur antisémite qu’a défendu en son temps Sadiq Khan, qu’une « grande partie de son influence cette dernière décennie, vient de ses opinions directes sur la manière de combattre l’injustice sociale, surtout à propos des relations entre Israël et les Palestiniens. Lorsqu’il a déclaré que les attentats suicide sont une forme légitime d’autodéfense, cela lui a valu des ennuis, surtout en Europe occidentale, mais cela représente le sentiment sous-jacent pour beaucoup au Moyen-Orient qui veut que l’oppression mérite une telle réponse. Cependant Qaradawi va à l’encontre de la plupart des penseurs islamiques de premier plan en soutenant les attentats suicide comme tactique de guerre » - page 60-. Suivent des éloges de ce penseur et théologien musulman de premier plan...

Placer si bien en vue Sarah Jospeh lors de sa prestation de serment, moment très solennel, n’a évidemment rien eu d’anodin ou de fortuit de la part de Sadiq Khan. Elle est montrée en exemple pour sa manière d’être musulmane, sa conversion l’est aussi. Et on sait que convertir un non musulman est un devoir pour tout musulman à qui des récompenses sont promises s’il y parvient. Peut-on voir dans sa présence un certain prosélytisme ? Cela est symbolique aussi de l’entrée en douceur mais incontournable d’un certain islam dans la plus ancienne cathédrale anglicane de Londres.

Cette présence si visible est une caution à tout ce qu’elle représente, c’est aussi la caution qu’elle lui donne. Reste à savoir comment cela se traduira de manière concrète dans l’action que mènera le nouveau maire...