Au commencement, un de ces « incidents » si fréquents hélas ces jours-ci. Un Palestinien de Hébron se précipite, couteau à la main, sur un soldat, le poignarde dans le dos et réussit à le blesser. D’autres soldats tirent et le terroriste s’effondre. Quelques instants -minutes ? – plus tard, un autre soldat surgit et tire une balle dans la tête de l’homme au sol. Une équipe de B’tselem qui se trouve là justement filme la scène.
Le soldat qui a tiré soutient qu’il craignait que le terroriste ne dispose d’une ceinture d’explosifs et qu’il voulait sauver des vies humaines.
Un argument qui ne semble pas convaincre les autorités militaires. Le soldat est arrêté ; son acte est condamné par le commandant en chef des forces armées, par le ministre de la défense, par le chef de l’état, par le président et par l’ensemble des médias. La justice doit maintenant suivre son cours.
Curieusement, les défenseurs des droits de l’homme et pourfendeurs de l’islamophobie, si prompts à clamer « pas d’amalgame » à chaque attentat terroriste perpétré par un musulman au nom de l’Islam, et à soutenir qu’il n’y a pas lieu d’imputer à tous le fait de quelques-uns, se déchainent contre Israël.
Dans un article intitulé « Israël au miroir d’une exécution » le journal Le Monde s’interroge dans son numéro du 30 mars : « Un dérapage terrible ? Bien plus que cela : un révélateur de la façon dont l’occupation – et son coût humain, moral, politique, militaire – modifie fondamentalement Israël. Le ronge. » Et dans une Amérique profondément divisée par une campagne électorale d’une violence inouïe, des parlementaires démocrates s’inquiètent « d’exécutions extra judiciaires » et demandent au secrétaire d’Etat Kerry d’enquêter. Dans la foulée, la famille du terroriste, qui rappelons-le, avait été neutralisé alors qu’il s’apprêtait à tuer un soldat, s’indigne de constater qu’aucune personnalité officielle n’est venue lui présenter des excuses ! Les médias palestiniens quant à eux font assaut de louanges à l’héroïsme du terroriste.
On se frotte les yeux. Il ne s’agit pas ici de se prononcer sur l’acte du soldat. Pour cela il y a un système judiciaire qui a fait ses preuves. Ce qui compte c’est de regarder d’un tout petit peu plus près ce qui se passe dans ces vertueuses démocraties. Dans la lutte contre le terrorisme - et aujourd’hui il s’agit essentiellement sinon exclusivement du terrorisme islamique - Français, Américains et autres alliés bien à l’abri dans leurs avions bombardent « des cibles » repérés par leurs services. Au passage des « bavures » peuvent se produire comme ce fut le cas dans un hôpital de Médecins sans frontières. L’établissement a été dévasté ; au moins vingt personnes, personnel médical et malades, ont été tuées. L’armée américaine « s’est excusée » sans plus. Dans le cadre d’autres bombardements, se produisent ce qu’on appelle pudiquement « des dommages collatéraux. » En clair, des civils innocents, femmes et enfants sont tués. Inévitable, expliquent les experts. Il serait peut-être temps de rappeler aux uns et aux autres que ceux qui vivent dans des maisons de verre ne devraient pas jeter des pierres.