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Chronique de Michaël Bar-Zvi Tet be Adar Alef 5776 - 18 février 2016
Article mis en ligne le 18 février 2016

Boker tov amis auditeurs de Radio J. Le conflit syrien est en train de prendre une nouvelle tournure avec l’entrée en force de l’armée russe dans la guerre et l’intervention de la Turquie. Dans cette épreuve de force chacun poursuit ses objectifs, ce qui ne fait que compliquer une situation pour le moins délicate. Alors que la coalition occidentale a fait de l’élimination de Daech son but principal, la Russie s’efforce de rétablir l’autorité de Bachar el Assad sur la majeure partie du territoire en lui permettant de récupérer le contrôle des grands axes et des villes importantes.

Les bombardements russes s’attaquent aux opposants d’Assad et non aux forces de Daech. Plus de 50.000 réfugiés fuient depuis quelques jours les zones de guerre en direction des frontières jordanienne et israélienne. Comme en Tchéchénie, en son temps, les Russes ne font pas de quartier et le nombre de victimes civiles augmentent de jour en jour.

Après avoir annoncé son intention de participer à la lutte contre Daech, Erdogan a profité de l’occasion pour agresser les combattants kurdes et essayé de régler ses problèmes avec l’opposition dans son pays. Après avoir été mis en garde par Poutine lorsqu’il a abattu un avion russe, il a continué ses provocations. Jusqu’à présent l’affrontement direct avec l’armée russe a été évité, mais il semble que ce scénario soit désormais le plus probable, après la multiplication des incidents à la frontière entre la Turquie et la Syrie, et notamment les tirs d’artillerie contre la ville syrienne d’Azaz, samedi dernier, pendant plus de deux heures d’affilée.

Les Turcs n’ignoraient pas que des soldats russes étaient postés à cet endroit, et ils ne peuvent pas prétendre cette fois avoir commis une simple bavure. Les Kurdes ont réussi à reconquérir, avec l’aide de l’armée de l’air russe, la route qui mène à Alep à proximité de l’aéroport de Menagh, or c’est justement cette base militaire qui a aussi été prise pour cible par les Turcs ces jours-ci.

Les Russes, qui n’attendent qu’une occasion pour venger l’agression de leur avion au mois de novembre dernier, ont déployé sur place des batteries de missiles extrêmement sophistiquées et des avions de type Sukoï 15. L’attitude d’Erdogan sur la question des réfugiés et sur les filières de passage des djihadistes est ambigüe depuis le début, d’autant que l’on connaît sa sympathie pour les Frères musulmans et leur idéologie.

L’attentat d’hier à Ankara, à proximité de l’état-major turc, qui a fait plus d’une trentaine de morts, ne peut qu’envenimer les choses et risque de plonger une fois de plus la région dans le chaos, car les Turcs vont s’appuyer sur leur appartenance à l’OTAN pour demander la protection de ses alliés occidentaux, et en cas d’attaque russe ceux-ci n’auront pas le choix.

De la même façon que les grandes puissances ne sont pas en mesure d’arrêter le déferlement de violences de Daech et la brutalité de l’armée d’Assad, elles ne semblent pas en mesure d’arrêter la folie des grandeurs d’Erdogan, qui en défiant Poutine, veut s’ériger en rempart contre le pouvoir de Moscou. Il veut prouver à l’occident, qui n’a pas su arrêter Poutine en Ukraine, qu’il est capable de l’intimider au Proche-Orient. Sans vouloir m’avancer, je doute que Poutine soit très impressionné par la menace turque.

Une fois de plus le silence de la Maison Blanche est très surprenant. En fait non pas vraiment. Pourtant Obama n’a aucun intérêt à une confrontation avec la Russie. Il devrait logiquement intervenir rapidement pour freiner les ardeurs du fou d’Ankara, qui met également en danger l’action de l’armée américaine contre Daech, mais il est probable qu’il prendra la courageuse décision de ne rien faire.



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