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Chronique de Michaël Bar-Zvi | Zayn be Kislev 5776 - 19 novembre 2015
Article mis en ligne le 20 novembre 2015

Boker tov amis auditeurs de Radio J. La France est-elle en guerre ? Il y a plusieurs réponses à cette question. La première est indéniable, des actes de guerre se déroulent sur le territoire national. La seconde est claire aussi, des soldats et des forces de sécurité combattent contre des ennemis en France et à l’étranger. La troisième réponse, en revanche, est beaucoup plus équivoque. Il n’est pas certain, en effet, que la France et les Français comprennent le sens et les implications d’une guerre aussi bien sur le plan de la vie quotidienne que sur celui du prix à payer pour la gagner.

Le terrorisme djihadiste et l’islamisme radical sont présents en France depuis plus de vingt ans, mais pendant cette période le nombre de soldats et de policiers n’a cessé de diminuer, le budget de la défense est en constante diminution, et les investissements en matière de technologie sécuritaire sont restés à un niveau inférieur à celui des pays confrontés à ce type de menaces. A titre de comparaison, le nombre de personnes engagés dans la lutte contre le terrorisme en Israël, sans compter les militaires et réservistes, est d’environ 20.000, tandis qu’en France pays dont la population est huit fois supérieure et le territoire trente fois supérieur, le nombre de fonctionnaires assignés à cette tâche est inférieur à 15.000.

Cela dit une guerre ce ne sont pas seulement des moyens, des soldats et des armes, mais avant tout la conscience de la situation dans laquelle se trouve un pays ou une civilisation. Or depuis deux, voire trois, décennies, la France vit dans le déni d’une réalité qui se déploie devant elle : le développement d’une idéologie totalitaire islamiste qui, comme le nazisme en son temps, se construit sur une alliance entre des malfrats, des frustrés et des manipulateurs.

Pour gagner une guerre, il faut avant tout bien connaître son ennemi, sa mentalité, ses racines sociales et culturelles, ses ressorts psychologiques, ses points faibles et ses points forts, ses objectifs déclarés et non déclarés.

On le voit depuis vendredi dernier, la police française est capable de mener une enquête avec une grande efficacité après les attentats, mais la véritable inquiétude consiste à savoir pourquoi elle est incapable de les prévoir, et pas seulement de les déjouer, ce qui est souvent très aléatoire.

Pour prendre l’avantage sur un ennemi aussi déterminé et sanguinaire, il faut être en mesure d’anticiper et de surprendre, mais aussi de saper en amont son action, en limitant l’action des recruteurs, en contrôlant la radicalisation sur Internet, en interdisant la prise de parole des prédicateurs de la haine et en procédant à des internements préventifs de suspects.

La France est-elle prête à mener aussi bien une guerre extérieure, qui aurait son coût humain et économique qu’une guerre intérieure qui exige la remise en cause de la complaisance à l’égard du fondamentalisme musulman qui a gangréné les castes intellectuelles de la bien-pensance gauchiste, post-colonialiste et multiculturelle ? La France a trop souvent, au cours de son histoire, payé lourdement le prix de son insouciance, espérons qu’elle ne retombera pas une fois de plus dans ces erreurs passées.



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