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Chronique de Michaël Bar-Zvi | Yod Alef Be Tichri 5776- 24 septembre 2015
Article mis en ligne le 24 septembre 2015

Boker tov amis auditeurs de Radio J. Le scandale qui secoue le géant automobile Volkswagen est l’occasion de rappeler l’origine de la puissance de ce constructeur de véhicules et ses liens avec le pouvoir nazi. C’est en effet Hitler qui confia à Ferdinand Porsche la tâche de créer la voiture du peuple, littéralement le nom de la marque, et le fameux modèle que l’on a appelé ensuite la coccinelle mais qui, initialement, portait le nom de Kraft durch Freude, la force par la joie. Son logo est d’ailleurs conçu par une séparation des deux branches de la croix gammée.

Le Führer reçut une KDF comme cadeau d’anniversaire pour ses cinquante ans le 20 avril 1939. Volkswagen a attendu les années 90 pour ouvrir ses archives aux historiens et permettre de connaître l’ampleur de ses relations avec la machine de guerre nazie.

De 1945 à 1990 l’industrie allemande se présentait comme une victime du système et non comme partie prenante de son appareil de destruction. Or plus de 300.000 personnes, venant d’Europe de l’Est : Juifs, Polonais, Russes et Tchèques, furent déportées en Allemagne pour travailler dans les usines germaniques. Les travaux sur les documents de la firme Volkswagen ont révélé notamment que son ingénieur en chef s’était rendu lui-même à Auschwitz pour choisir sa « main d’œuvre » et en revint avec un convoi de 800 ouvriers.

Dans un livre publié en 2003 en anglais sous le titre « Surviving in fear », « Survivre dans la crainte » quatre Juifs racontent les conditions atroces de travail dans l’usine de Wolfsbourg et les sévices qu’ils subirent quotidiennement. Certes depuis les années 90, Volkswagen s’est efforcé de modifier son image de marque en créant un fonds de soutien aux victimes et en versant des dédommagements à certaines familles, et aussi en obligeant tous ses nouveaux employés à se rendre à Auschwitz.

Il n’en reste pas moins vrai que ses intentions ne sont pas uniquement morales, mais également commerciales. Volkswagen est sans aucun doute l’icône de la technologie allemande, de sa puissance comme de sa perfection. A l’instar de Siemens, Thyssen ou Krupp, l’industrie allemande a réussi au fil des ans à occulter sa participation au régime nazi, y compris les industries chimiques qui fournirent le produit d’extermination dans les chambres à gaz. BMW et Daimler participèrent à la construction des blindés de l’armée allemande.

Les exemples sont nombreux dans tous les domaines de la vie économique outre-Rhin. Il a fallu attendre 2011 pour apprendre le rôle précis de la famille Quandt , principal actionnaire de BMW, dans le régime nazi et dont un des fondateurs avait épousé en premières noces Magda la future femme de Goebbels. On attend avec impatience l’an prochain la publication d’un ouvrage sur la société de textile C et A, qui devrait révéler des éléments troublants sur l’attitude de la famille fondatrice Brenninkmeyer pendant la seconde guerre mondiale.

Ceux qui sont choqués, à juste titre, du comportement immoral de Volkswagen dans le trafic d’un logiciel de mesure de la pollution, devrait méditer sur le passé d’une société qui opprima plus de 11.000 esclaves dans ses ateliers modèles !

Gmar Hatima tova



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