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Chronique de Michaël Bar-Zvi | Kaf Tet Be Tamouz 5775 - 16 juillet 2015
Article mis en ligne le 18 juillet 2015

Boker tov amis auditeurs de Radio J. La signature de l’accord avec l’Iran n’a surpris personne, tant le scénario proposé était écrit d’avance. La mise en scène d’une âpre négociation ne peut pas nous duper, car les intentions étaient claires dès le départ. Les Etats-Unis de Barack Obama étaient déterminés à aboutir coûte que coûte à un accord, il leur fallait seulement montrer qu’ils avaient discuté pied à pied pour obtenir des concessions de la part de Téhéran. Le texte entériné du traité s’étend sur plus de 150 pages, dont une grande partie ne porte pas sur la question du nucléaire mais sur la levée des sanctions à l’égard de l’Iran.

Sur cette question l’Iran retrouve sa place parmi les nations sans renoncer à sa volonté de détruire l’Etat d’Israël, et en récupérant les avoirs gelés depuis treize ans. Ces deniers pourront désormais servir à financer des opérations terroristes à travers le monde, puisque les dirigeants iraniens suspectés d’avoir organisé les attentats de Buenos-Aires, de Bulgarie et d’autres endroits ont été retirés de la liste des personnes recherchées par les services de sécurité internationaux. Bien entendu, l’Iran pourra vendre son pétrole et acheter des biens de consommation, mais aussi des armes et des outils technologiques pour développer son programme nucléaire au niveau théorique.

La réaction de Netanyahou qui dénonce cet accord n’est pas surprenante, il s’est contenté d’en exposer les risques. En revanche l’Egypte et l’Arabie saoudite ont réagi de manière beaucoup plus virulente. Les dirigeants de Ryad ont publié un communiqué dans lequel ils déclarent ne plus pouvoir compter sur les Etats-Unis et annoncent leur volonté de se tourner vers la Russie et la Chine. L’accord sur le nucléaire n’est pas seulement un traité visant à ralentir le développement du programme iranien, ou à réduire le nombre de centrifugeuses, ou encore à permettre aux experts de se rendre sur les sites des centrales nucléaires. Il s’agit d’un changement de la donne géopolitique au Proche-Orient.

Les Etats-Unis ont décidé de changer leurs alliances stratégiques, en mettant Israël de côté, tout en affirmant son attachement à l’Etat hébreu, mais avant tout ils font le pari de transformer l’islam shiite en une force de modération et d’opposition par rapport à la radicalisation qui secoue l’islam sunnite, de plus en plus atteint par l’épidémie djihadiste. Ils espèrent notamment qu’avec l’augmentation du niveau de vie qu’apportera la levée des sanctions, le peuple iranien, issu d’une civilisation millénaire d’une grande richesse, redeviendra leur partenaire privilégié dans la région. Cet espoir a-t-il une chance de se réaliser dans la décennie à venir ? La question reste posée.

En tout cas c’est le défi contenu dans cet accord qui repousse à dix ans le développement d’une bombe atomique en Iran, à condition qu’il le respecte à la lettre. Qu’arrivera-t-il dans le cas contraire ? L’Occident aura-t-il le courage d’intervenir alors qu’il ne le fait pas pour sauver les Chrétiens d’Orient ? Rien n’est moins sûr dans une société qui invente chaque jour des droits nouveaux mais ne veut plus se battre pour les valeurs sur lesquelles elle s’est forgée.



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