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Chronique de Michaël Bar Zvi | Yod bet Kislev 5775 - 4 décembre 2014
Article mis en ligne le 4 décembre 2014

Boker tov amis auditeurs de Radio J, la décision de dissolution de la Knesset et l’organisation de nouvelles élections au printemps n’a surpris personne en Israël. Elle était dans l’air depuis un certain temps, et ne fait que refléter la profonde crise de la gouvernance et du régime politique israélien, que j’ai souvent évoquée dans cette chronique. Une fois encore, la mandature n’aura pas tenu la moitié du temps prévu dévoilant ainsi les failles institutionnelles dont souffre la démocratie israélienne depuis fort longtemps.

L’Etat d’Israël n’est pas devenu ingouvernable en raison du conflit avec le monde arabe, ni à cause de la crise économique, de la pénurie de logements ou des impôts qui écrasent la classe moyenne, et encore moins sous l’effet de débats idéologiques entre religieux et laïques, entre la gauche et la droite, ou entre les sociaux-démocrates et les libéraux.

Les résultats du scrutin ne permettront sans doute pas à un parti de remporter un nombre suffisant de sièges pour mener à bien la politique sur laquelle il se sera engagé dans la campagne, et le vainqueur relatif sera obligé de faire de telles concessions que son pouvoir sera rapidement décrédibilisé.

Ces élections sont inutiles, coûteuses, et incertaines. Elles renforcent au sein de l’opinion publique le rejet, déjà fort, de la classe politique. On connaît, dans l’histoire, le danger que représente le désintérêt ou le dégoût de la politique, et notamment ses effets pervers comme la montée d’un populisme grégaire, la radicalisation des mouvements marginaux et l’attrait pour la démagogie.

Depuis deux décennies plus d’un tiers des députés ne sont pas réélus au terme de leur premier mandat, et sont remplacés par de nouveaux membres n’ayant aucune expérience de la politique, de l’activité parlementaire, et du travail de législateur.

Les médias, en quête de clients et pour lesquels les élections sont une véritable manne, se complaisent dans la découverte des intrigues et magouilles politiciennes qui ne font que ternir l’image des hommes politiques, les réduisant à de sombres personnages en quête de pouvoir et prisonnier de leurs égos surdimensionnés, dénués de tout intérêt pour la chose publique.

Sans tomber dans un cynisme stérile, force est de constater que le fossé entre le peuple et ses représentants se creusent et les quatre mois d’une campagne électorale, qui s’annonce violente et dont on a déjà entendu les premières salves, risque de l’approfondir encore plus. La démocratie israélienne est affectée d’une maladie dont elle refuse de se soigner et préfère le déni au remède.

L’Etat d’Israël n’a pas besoin d’un dirigeant providentiel ou charismatique, mais d’un homme sage au cœur écoutant, à l’image du roi Salomon. Si vous l’avez rencontré, envoyez-nous son adresse…



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