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Libertés publiques en recul dans le monde arabe, dit l’Onu 
Article mis en ligne le 20 octobre 2003

La guerre contre le terrorisme décrétée par les Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001 a servi de prétexte à certains pays arabes pour réduire le champ des libertés publiques, selon un rapport des Nations unies publié lundi.

« L’effet le plus grave de la guerre contre le terrorisme est peut-être d’avoir fourni aux régimes au pouvoir dans certains pays arabes une justification spécieuse à la réduction des libertés par le biais d’une définition élargie du terrorisme », dit ce rapport sur le développement humain dans le monde arabe.

Le rapport, qui concerne environ 270 millions d’Arabes, a été mis en oeuvre à Amman par Rima Khalaf Hounaïdi, secrétaire général adjoint de l’Onu et directeur du bureau régional du Pnud pour les Etats arabes.

Ce document de 200 pages traite des défis qu’ont à relever des populations arabes redoutant une dissolution culturelle dans une culture mondiale, a déclaré à Reuters Hounaïdi, chef de l’équipe de 40 intellectuels arabes qui a rédigé le rapport.

« En réalité, la culture arabe n’a d’autre choix que de s’engager (...) Elle ne peut pas se refermer sur elle-même pour vivre dans le passé et dans une culture héritée », a-t-il dit.

Le rapport, établi par des Arabes à l’intention des Arabes, fait état d’une censure élargie qui se traduit par une restriction de l’accès à internet ou par des mesures répressives contre la publication de documents considérés comme des formes d’encouragement au « terrorisme ».

Certains gouvernements exploitent aussi le conflit israélo-arabe et les tensions nées de la guerre d’Irak en étouffant les libertés civiques et l’opposition intérieure au nom d’une « mobilisation » contre l’ennemi.

Les organisations non gouvernementales se sont heurtées en 2003 à des contraintes juridiques et pratiques accrues, tandis que l’émancipation féminine régressait dans certains pays et marquait un léger progrès dans d’autres, dit le rapport.

S’agissant de l’occupation de l’Irak, les auteurs du document ne se prononcent pas sur les objectifs américains pour l’après-guerre mais notent que les Arabes ont vu dans ce conflit une tentative de restructuration de la région « par des forces étrangères défendant leurs propres intérêts ».

Depuis le 11 septembre 2001, les relations arabo-occidentales se sont tendues, les Arabes étant facilement victimes de diffamation, phénomène dû à l’ignorance et qui donne souvent lieu à des abus injustifiés, déclare Hounaïdi.

Le rapport dénonce à cet égard un mode de présentation ethnique des Arabes et des musulmans aux Etats-Unis. Il relève une baisse marquée du nombre d’étudiants arabes en Amérique, facteur de recul en matière d’acquisitions de connaissances.

Les Arabes ne doivent cependant pas fermer leur porte au monde extérieur ni au dialogue interculturel, souligne Hounaïdi.

Le rapport encourage une critique de certains enseignements islamiques considérés comme des obstacles à la modernisation et à la quête d’une « renaissance arabe ». Sans citer directement l’Arabie saoudite, il évoque une « collusion entre des régimes autocratiques et certains religieux conservateurs » interprétant l’islam selon les orientations du pouvoir en place.

Les groupes islamiques clandestins préconisant la violence se renforcent en l’absence de « canaux politiques pacifiques et efficaces pour traiter des injustices dans le monde islamique ».

Les auteurs du rapport soulignent la nécessité de « libérer la religion de l’emprise de la politique, et de libérer les institutions religieuses des autorités politiques, des gouvernements et des mouvements religieux radicaux ».

Beaucoup de ces auteurs appellent en revanche de leurs voeux la reconnaissance d’un droit à la diversité au sein de l’islam.



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