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L’Iran, Israël et la Communauté internationale
David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 14 décembre 2005

Les déclarations successives du président iranien et les progrès de la recherche nucléaire en Iran, alors que la communauté internationale ne régit qu’en paroles, ravivent de douloureux souvenirs.
Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, « persiste et signe ».

Après avoir invité à « rayer Israël de la carte », il a, ensuite, remis en cause la Shoah et suggéré la transplantation d’Israël en Europe, les Européens étant responsables - et non le monde musulman - du sort fait aux Juifs.

Cette fois, sous prétexte de rectifier sa précédente déclaration, il a précisé qu’Israël pouvait être transféré en Europe, au Canada ou en Alaska.

Mais, au passage, il a bien dit que la « Shoah était un mythe ».

Dès la première déclaration, nous avions estimé qu’eu égard aux avancées de la recherche iranienne dans le domaine nucléaire, une réaction de la communauté internationale s’imposait (www.desinfos.com/article.php?id_article=3913).

Depuis, les choses n’ont guère progressé, si ce n’est une avalanche de paroles.

L’Agence internationale de l’énergie atomique n’a toujours pas saisi le Conseil de sécurité, seul compétent pour décider de sanctions qui, rappelons-le, n’ont pas à être seulement de nature militaire.

La question sera réexaminée en.....mars prochain.

Il est vrai que malgré le prix Nobel de la paix, Mohamed ElBaradei, son Directeur général, n’est pas un « foudre de paix ».

Les tergiversations, dont il a fait preuve tout au long des années 90 devant les ruses de Saddam Hussein s’opposant à un contrôle efficace de ses installations, le prouvent.

Après l’Irak, l’Iran bénéficie de ses « faiblesses ».

Mais, par ailleurs, on a nettement l’impression que la Communauté internationale a peur de prendre ses responsabilités.

Même Condolezza Rice ne nous paraît pas envisager, en même temps, tous les aspects du problème.

Le Secrétaire d’Etat américain vient, en effet, de déclarer que « l’Iran pose un problème grave, dont la Communauté internationale doit s’occuper », car ce pays tente de faire échouer l’instauration de régimes démocratiques au Proche Orient.

Il est vrai qu’il n’y pas si longtemps, le président iranien déclarait : « nous n’avons pas fait la révolution pour amener la démocratie ».

Reconnaissons-lui au moins le mérite de la franchise.

Mais, on ne peut que s’étonner de constater que si les déclarations anti-israéliennes du président iranien ont été quasi unanimement condamnées, à aucun moment, le lien entre ces déclarations et la proximité de l’accession de l’Iran à l’arme nucléaire n’a été mis en relief.

Le Chef d’Etat-major israélien déclarait, pourtant, récemment que l’Iran serait doté de l’arme nucléaire à l’horizon de 2010, c’est à dire d’ici 5 ans.

Mahmoud Ahmadinejad, peut donc attendre cette date relativement proche pour mettre ses idées d’éradication de l’Etat d’Israël en application.

Pour l’instant l’Iran se borne à soutenir les organisations terroristes, telles que le Djihad islamique et le Hamas.

Mais alors, un terrible souvenir nous revient.

Inutile de nous rappeler les funestes conséquences de la lâcheté des Etats démocratiques européens devant la montée du nazisme.

Leur absence de réaction à la remilitarisation de la rive gauche du Rhin, l’Anschluss (il est vrai souhaité par la majorité des Autrichiens), l’annexion de la Bohême Moravie, sans compter l’abandon des Sudètes ne fit que enhardir Hitler.

Mais, rappelons-nous, surtout, que durant la seconde guerre mondiale, à un moment où il était évident que la « solution finale » était en oeuvre, les dirigeants américains et britanniques refusèrent l’idée d’un bombardement des voies ferrées aux abords d’Auschwitz pour qu’on ne les accuse pas de faire une « guerre pour les Juifs ».

Aujourd’hui, il ne s’agit pas de faire une « guerre pour Israël » seulement.

D’ailleurs il ne s’agit même pas de faire la guerre, mais seulement de prendre des sanctions qui se révèleraient tout aussi efficaces.

D’aucuns peuvent douter de l’efficacité, par exemple, des sanctions financières.

Or, il faut savoir qu’en 1981, l’Iran finit par relâcher les otages américains retenus à Téhéran, car les Etats-Unis avaient bloqué tous les avoirs iraniens sur leur territoire.

De fait, aujourd’hui, Israël n’est pas seul en cause, car une fois doté de l’arme nucléaire, l’Iran pourrait s’en servir dans différentes directions.....

Encore faudrait-il que les dirigeants des pays démocratiques aient conscience de l’ampleur du danger et ne soient pas aussi aveugles que leurs prédécesseurs qui pensaient que la tragédie de la première guerre mondiale ne pourrait pas se rééditer.



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