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Le ralliement de Shimon Peres à Sharon, suscite de nombreux commentaires en Israël
service de Presse de l’ambassade de France en Israël
Article mis en ligne le 1er décembre 2005

« L’homme le plus expérimenté » a vécu hier une journée qu’il a qualifiée lui-même de « difficile », à l’issue de laquelle il a décidé que « dans la constellation politique actuelle, il fallait une coalition pour la paix et le développement pour promouvoir le processus de paix ».

Les faits

« C’est la fin d’une époque au parti travailliste », titre le quotidien à grand tirage Yédiot Aharonot. « Après 46 ans, S. Peres quitte le parti travailliste et la Knesset, mais il aura un portefeuille ministériel si A. Sharon est élu. ». « Le big bang se poursuit », estime pour sa part le quotidien populaire Maariv. « Comme prévu, S. Peres, l’un des politiciens israéliens les plus expérimentés et l’une des personnalités les plus identifiées avec le parti travailliste, a annoncé hier lors d’une conférence de presse à Tel Aviv qu’il ralliait A. Sharon, après 46 ans passés au Mapaï, puis au parti travailliste ».
« D’une voix tremblante », notent de concert tous les journaux, Peres a déclaré hier : « c’est une journée très difficile pour moi, mais j’ai décidé de soutenir A. Sharon ». « Dans la constellation politique actuelle, on ne peut promouvoir le processus de paix qu’avec une coalition pour la paix et le développement, et je pense que l’homme le mieux à même de diriger une telle coalition est A. Sharon », a déclaré Peres, qui a par ailleurs refusé de répondre aux questions des journalistes à l’issue de son annonce, notent les médias.

C’est la deuxième fois dans l’histoire du parti travailliste qu’une personnalité qui a été Premier ministre quitte ce parti pour fonder une nouvelle formation politique, précise le Maariv. Le dernier à avoir agi de la sorte était David Ben Gurion, qui avait quitté le parti travailliste pour fonder le Rafi, dont il était également le dirigeant.

Selon un sondage de l’institut « Dialogues » réalisé pour le Haaretz, le départ de Peres est favorable au nouveau parti d’A. Sharon. 30% des sondés estiment en effet que son départ augmente les chances qu’ils votent pour « Kadima ».

Réactions de la classe politique

La départ de S. Peres a suscité de nombreuses réactions au sein de la classe politique. Les critiques n’ont pas tardé à fuser, au sein même du parti travailliste, relèvent les médias. Pour le député O Pinès, S. Pérès « restera dans les mémoires comme celui qui a quitté la maison qu’il a dirigée pendant des dizaines d’années pour un parti instantané dont personne ne sait d’où il vient et où il va ». Le nouveau dirigeant du parti travailliste, A. Peretz, s’est refusé à tout commentaire.

De son côté, le Likoud devrait utiliser ce départ comme un argument dans sa campagne contre le parti Kadima, en disant « vous votez pour A. Sharon et vous obtenez S. Peres », note le Haaretz.

Les commentaires

Commentant la décision de Peres dans le Yédiot, l’éditorialiste Yaël Gvirtz parle « d’un nouveau drame inutile et embrassant pour le dirigeant israélien le plus considéré dans le monde et le politicien le plus ancien et le plus expérimenté de la politique israélienne, qui confirme son statut de souffre-douleur. »

Pour elle, le véritable big bang de la politique israélienne ne tient pas tant dans le départ de Peres et Sharon de leur parti mais dans le fait que de nombreux israéliens voient dans ces dirigeants âgés les personnes capables de diriger le pays de la meilleure manière qui soit.

Nadav Eyal estime quant à lui dans le Maariv que le ralliement de Peres à Sharon est un coup dur pour le parti travailliste. Ce départ « représente le premier échec conséquent d’A. Peretz, qui n’a pas été capable de maintenir à ses côtés l’un des hauts dirigeants du parti . » Mais poursuit le commentateur politique du quotidien, « avec tout le respect pour les sondages ( qui prédisent un basculement des voix en faveur de « Kadima » suite au ralliement de Peres, Ndlr), l’événement d’hier était triste et embarrassant ». Non seulement Peres quitte le parti pour lequel il a œuvré pendant plus de 60 ans, estime Eyal, mais personne n’a rappelé à aucun moment hier sa défaite aux élections primaires, qui sont également à l’origine de son départ.

Et le Haaretz d’ironiser : « A l’âge de 82 ans, S. Peres entame une nouvelle carrière, de politicien free-lance, indépendant, mais plus que jamais fidèle à son jeune ami, ‘Arik’, comme il l’a surnommé hier



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