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Le dirigeant du parti syrien de la réforme : « Le régime syrien alimente le terrorisme » ; « Nous, en Syrie, avons plus grand besoin de la paix que les Israéliens »
MEMRI
Article mis en ligne le 20 septembre 2005

Dans une interview du quotidien koweïtien Al-Siyassa, Farid Al-Ghadri, dirigeant du parti syrien de la réforme (www.reformsyria.net <http://www.reformsyria.net/> ), a vivement critiqué le régime syrien, affirmant que « ses crimes sont plus brutaux que ceux de Saddam Hussein ». Il a accusé le régime syrien d’alimenter le terrorisme et s’est déclaré favorable à un traité de paix avec Israël. Extraits :

Les crimes du régime Baath syrien seront bientôt révélés au grand jour

Question : Avez-vous rassemblé des documents sur les violations des droits de l’Homme par le régime Baath, telles que le massacre de Hamat [de 1982], où plus de 20 000 personnes ont péri ?

Al-Ghadri : Nous avons entrepris de rassembler des informations, et nous continuerons directement avec ceux qui ont été touchés. De nombreux Syriens reportent [la communication de documents] par peur de l’oppression [par le régime]. Nous avons reçu leurs témoignages et quand l’occasion se présentera, nous les soumettrons aux tribunaux internationaux. Nous avons accumulé une grande quantité de documents accusant le régime de crimes contre l’humanité, ainsi que des documents rassemblés par certaines des organisations et des personnes concernées.

Très bientôt, les crimes du régime Baath syrien seront révélés au monde ; ces derniers sont bien plus méprisables et horribles que les guerres [de Saddam Hussein] dans la partie irakienne du régime Baath. Les crimes du [parti] Baath consistent dans l’occupation de pays paisibles comme le Koweït et le Liban, le massacre de citoyens désarmés au moyen d’armes de destruction massive à Halabja [en Irak], les charniers, comme à Al-Anfal, Palmyra et Hamat [en Syrie]. Nous aurons recours à tous les médias et à toutes les tribunes pour appeler tous ceux qui ont été atteints à fournir des preuves de ces crimes et à nommer leurs auteurs. Nous continuerons à ?uvrer en ce sens et nous sommes certains que les criminels auront droit à un juste procès en Syrie, tout comme Saddam Hussein, et recevront le châtiment qu’ils méritent (?)

Appui au renforcement des liens avec le Nouvel Irak

Question : Vous avez dernièrement visité l’Irak. Pouvez-vous faire la lumière sur les objectifs de cette visite ? Annonce-t-elle la répétition du scénario irakien en Syrie et le renversement du régime par la force ?

Al-Ghadri : Le rôle joué par les Etats-Unis en Irak est un rôle positif. Ils ont libéré les Irakiens et leurs voisins du régime Baath et ont entrepris de propager la démocratie (?) À l’avenir, l’Irak jouera un rôle essentiel dans l’accélération de la démocratisation des pays voisins, et en particulier de la Syrie ; il aura un rôle pionnier plus important que celui des Etats-Unis.

Nous, au parti syrien de la réforme, croyons que le renforcement des liens avec des personnalités et des politiciens influents du nouvel Irak, qui croient au rôle pionnier que doit jouer l’Irak dans la région arabe, profitera non seulement à l’Irak, mais aussi aux 300 millions de citoyens arabes qui sont en attente de démocratie. Tous, et pas seulement les Syriens, ont intérêt à contenir le mal que commet le régime Baath syrien. Le régime syrien alimente et favorise le terrorisme, et ce faisant déstabilise toute la région.

S’agissant du renversement du régime par la force, nous sommes un mouvement démocratique non violent ; nous ne voulons pas recourir à la violence, même pour atteindre les fins les plus élevées. Nous agissons en toute transparence et clarté. L’école de pensée qui appelle à répondre au régime par la violence et à s’en défaire par la violence n’est pas encore née, mais cela ne signifie pas qu’elle ne se développera pas un jour, si le régime demeure longtemps en place. Nul ne peut prédire si l’option de la violence nous sera, ou non, imposée.

Le régime syrien ne craint pas d’écarter ses rivaux par tous les moyens

Question : L’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafiq Al-Hariri a provoqué un tremblement de terre politique au Liban et dans la région. Qui sort gagnant d’un tel crime ? Sur quoi vous basez-vous pour accuser les renseignements syriens de complicité ?

Al-Ghadri :
Il existe une longue liste d’opposants en Syrie, et en dehors de Syrie, que le régime syrien a assassinés. Ce dernier est actuellement occupé par son passe-temps favori : menacer la sécurité et la stabilité en Irak. Après tout, il n’a nul intérêt à la démocratie en Irak et au Liban, [pays] qui touchent la Syrie (?) Les prisons syriennes ont accueilli des dizaines de milliers de Syriens et de non-Syriens, qui n’en sont jamais sortis. Très nombreux sont ceux qui ont péri au Liban. Des politiciens tels que [le leader druze Kamal] Jumblatt, [l’ancien président Amin] Jumail, et d’autres, connus pour s’être opposés à l’hégémonie syrienne au Liban, ont été assassinés. Le régime syrien ne craint pas d’éliminer ses rivaux. Tous les moyens sont bons. Le différend opposant le régime Baath et Al-Hariri est devenu rivalité quand ce dernier s’est élevé contre une prolongation du mandat du [président] Lahoud. Par la suite, Al-Hariri a été forcé par le général Rustum Ghazale [commandant des services de sécurité syriens au Liban] de revenir sur son opposition à une telle prolongation. Ce différend entre le régime Baath et Al-Hariri [a été aggravé] par l’opposition de ce dernier à une intervention syrienne ouverte dans son pays, et par la résolution 1559.

La famille Al-Assad pense encore en termes de guerre froide (?) Son but est d’intimider les Libanais et de les endormir pour quelque temps encore (?)

Rifaat Al-Assad doit être jugé

Question : Quelles est la part de vérité dans l’étonnante nouvelle évoquant un retour de Rifaat Al-Assad [en Syrie] ? Pensez-vous qu’il y a eu un arrangement au sein du groupe ethnique d’Alaoui ?

Al-Ghadri : Les dernières acrobaties de Rifaat Al-Assad représentent une autre tentative pour sauver la famille Al-Assad au pouvoir et renforcer son régime aux dépens du peuple syrien, afin d’étendre à nouveau son contrôle (?) Nous, au parti syrien de la réforme, estimons que juger Rifaat Al-Assad est un devoir national, ainsi qu’une nécessité légale et humaine (?)

Cet homme est connu pour avoir du sang sur les mains. Il accentuera les difficultés du régime et accélérera sa disparition. A notre avis, il s’agit d’une tentative désespérée de la famille Al-Assad pour opérer une passation du pouvoir de génération en génération et piller les Syriens. Il ne peut pas se donner l’image d’un agneau innocent. Cet homme est banni de la société syrienne. Nous considérons qu’il a brûlé. Les Etats-Unis, l’Europe et les pays arabes sont contre lui. [Rifaat Al-Assad], qui a massacré des Syriens, essaie de se faire passer pour un ange, pour un amoureux de la liberté et de la démocratie ˆ démocratie qu’il a renversée en Syrie. Le symbole de l’horreur et de la peur en Syrie considère la cohésion et l’unité comme des nécessités pour les Syriens, estimant que les Syriens ont intérêt à écarter tous les différents et [autres problèmes] mineurs et formels.

L’opposition servile, qui a accueilli favorablement la possibilité du retour de Rifaat Al-Assad, perd toute crédibilité en révélant ses vraies couleurs et son sentiment vis-à-vis de ce que les Syriens ont traversé à l’époque du régime de Hafez [El-Assad] et de ce qu’ils traversent à l’époque de son successeur, Bashar (?)

Là où le parti Baath n’a pas réagi par la guerre, nous réagirons par la paix

Question : Que pensez-vous des négociations entre la Syrie et Israël ? Les fermes de Sheba sont-elles syriennes ou libanaises ? Acceptez-vous la pression américaine sur le Hezbollah ?

Al-Ghadri : Le conflit israélo-syrien a clairement les caractéristiques d’un différend portant sur le sol syrien ˆ les Hauteurs du Golan et les fermes de Sheba, selon les documents des Nations unies. Nous ne disons pas que la solution à notre problème doit dépendre d’une solution aux controverses opposant Khmers rouges et Tamils. Nous sommes pour opérer une distinction entre ces controverses, et [pour trouver] une solution pacifique, sachant que la guerre est inutile. L’armée syrienne, qui est devenue un outil au service des foyers et des domaines des officiers syriens, équipée qu’elle est d’armes syriennes rouillées qui ont toujours été dirigées contre les Syriens, doit agir avec raison et rationalisme. Nous, en Syrie, avons plus grand besoin de la paix que les Israéliens (?)

Nous, Syriens, sommes dignes de liberté et aspirons à un Moyen-Orient géré par une démocratie dans laquelle coexisteront tous les peuples et toutes les religions. Nous pensons que la pire des paix vaut mieux que la meilleure des guerres. Ce que le parti Baath n’a pu restaurer par la guerre, nous le restaurerons par la paix à la table des négociations, dans une atmosphère de bon voisinage avec tous les pays qui nous entourent (?)

(1) Al-Siyassa (Koweït), le 17 juillet 2005



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