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Pour répondre à sa volonté de paix, Israël trouvera-t-il un partenaire qui en finira avec sa culture de la haine ?
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 28 juillet 2013

Accepter de relâcher cent quatre terroristes palestiniens ayant du sang sur les mains avant même la reprise de négociations devant débuter à Washington le 30 juillet aura été un geste particulièrement difficile pour Benyamin Netanyahou. Une décision acceptée par son Cabinet ministériel le 28, comme l’est le principe d’un référendum si un accord est trouvé avec les interlocuteurs palestiniens. Dans la période de neuf mois que le Premier ministre israélien se donne pour y parvenir. La question étant de savoir si ces interlocuteurs seront à la hauteur et renonceront à leur enseignement de la haine et de la violence anti-israéliennes.

Gestes douloureux, voire injustes, consentis par Israël, pour donner une chance à la paix

Bien que le Cabinet ministériel israélien soit trop souvent confronté à des décisions difficiles, celui du 28 juillet 2013 aura pourtant été particulièrement rude. Il s’agissait, en effet, pour les ministres réunis de prendre position sur deux sujets essentiels, dont une reprise des négociations diplomatiques entre Israël et les Palestiniens – tout au moins le Fatah et l’OLP -, aux conditions précisées par le Premier ministre. Et dont il donnait la veille un aperçu aux citoyens israéliens dans une lettre ouverte sans fards . Evoquant notamment « les exigences de retraits et de gels des Palestiniens comme conditions préalables pour entamer des négociations...leur demande de libérer des prisonniers palestiniens ». Ce à quoi il n’était « pas prêt », pas plus que la majorité des Israéliens. Pourtant, expliquait-il, ces décisions, aussi injustes et infiniment douloureuses puissent-elles être comme la libération de « vils meurtriers » il fallait les prendre. Car, écrivait-il, « À l’heure actuelle, il me semble qu’il est très important pour l’Etat d’Israël d’entrer dans un processus diplomatique. Ceci est important à la fois pour explorer jusqu’au bout toutes les possibilités en vue de mettre fin au conflit avec les Palestiniens mais aussi pour établir la position d’Israël dans la réalité internationale complexe autour de nous ».

Le 28 juillet le Cabinet ministériel a approuvé en fin de compte la reprise des négociations diplomatiques telles que le Premier ministre les leur a présentées. Il a également voté une loi qui permettra la tenue d’un référendum portant sur l’accord éventuel auquel parviendront les négociateurs, dans les neuf mois à venir. Le Premier ministre ayant estimé que « chaque citoyen doit pouvoir avoir une influence directe sur notre avenir et notre destin pour une question aussi cruciale ».

Par ailleurs, annonce le Conseiller en communication du Premier ministre, une équipe ministérielle est mise en place pour la libération des prisonniers palestiniens. Elle sera présidée par le Premier ministre, ses autres membres étant le ministre de la Défense, Moshe Yaalon, le ministre de la Justice, Tzipi Livni, le ministre de la Sécuurité Publique, Yitzhak Aharonovitch et le ministre de la Technologie et de l’Espace, Yaakov Peri ».

Toutefois, lors de la réunion de ce Cabinet, Benyamin Netanyahou précisait que « l’Etat d’Israël se réserve le droit de prendre toutes les mesures contre chacun de ces prisonniers qui seront relâchés s’ils reprennaient des activités terroristes ou s’ils violaient les conditions de leur libération, ce qui s’ajouterait à ce qui reste de leur condamnation, ce qui sera décidé par les autorités compétentes ».

Gestes importants des Etats-Unis, notamment sur le volet financier : des projets élaborés de concert par les trois parties prenantes

En complément de ces gestes très concrets auxquels Israël a consenti, il y a ceux que font les Etats-Unis. Notamment sur leplan économique. Comme le détaillait le Secrétaire d’Etat américain lors d’une folle journée, concluant six mois d’efforts lui permettant de relancer le processus de paix qui passait pour agonisant. Il s’interrogeait le19 juillet à Amman sur « la manière de changer la vie des Palestiniens, d’une manière telle qu’ils le sentent rapidement, pas en paroles mais concrètement », faisant état « d’environ huit années de travail réalisées en deux mois...par des dirigeants majeurs du monde des affaires et des consultants de firmes internationales majeures » qui ont analysé « les défis économiques des territoires palestiniens, en examinant les secteurs de l’économie – le tourisme, l’industrie, l’infrastructure, l’énergie, l’eau, etc. ».

Un travail gigantesque ayant permis, dit-il, évoquant un travail mené à la fois avec les Israéliens et les Palestiniens « d’élaborer une série de projets...qui auront un impact direct sur le chômage. Nous espérons qu’en trois ans environ on pourrait réellement réduire le taux de chômage le faisant passer de 21 % à 8 %, ce qui pourrait doubler le PIB dans le territoire palestinien tout entier. Et cette initiative ne vaut pas seulement pour la Cisjordanie mais aussi pour Gaza ». Un processus de paix pouvant par ailleurs attirer des investissements, ajoutait-il...

Israël et les Etats-Unis donnent toutes ses chances à la paix, mais côté palestinien l’enseignement à la haine, l’incitation à la violence perdurent...

Israël, on le voit, donne toutes ses chances à la paix. Les Etats-Unis aussi. Reste à savoir si les interlocuteurs palestiniens seront à la hauteur. Benyamin Netanyahou écrivait d’ailleurs à ses concitoyens : « Au cours des neuf mois à venir, nous verrons s’il y a un élément palestinien en face de nous qui, comme nous, veut vraiment mettre fin au conflit entre nous ».

On sait que l’enseignement de la haine anti-israélienne, l’incitation à la violence anti-israélienne, ont été érigés à l’état de système omniprésent par l’Autorité palestinienne.Que cela se fait dans les manuels scolaires, les émissions télévisées, qu’elles soient pour enfants, « culturelles », récréatives, ou religieuses. Il n’y a guère de rue, de place, de stade, d’événement sportif, d’association sportive ou estudiantine, qui ne soient dédiés à la glorification d’un Shahid, martyr mort pour Allah – c’est-à-dire en perpétrant ou préparant un acte terroriste -, digne des plus hautes récompenses célestes, vierges y compris. Tout un système ayant porté de sinistres fruits ces dernières décennies, empoisonné l’exprit de chaque génération et dont on trouve d’innombrables exemples recueillis et traduits par Palestinian Media Watch

Alors même que John Kerry oeuvrait sans relâche pour obtenir une reprises des pourparlers, le 22 juillet la Page Facebook d’une Commission du Fatah mettait à l’honneur Abdallah Barghouti, un terroriste jugé et condamné à soixante-sept peines de prison à vie pour avoir fabriqué les bombes utilisées dans cinq attentats particulièrement sanglants entre 2001 et 2003, date à laquelle il a été arrêté. Et de donner en exemple à suivre la liste de ces « hauts faits »...

Le 19 juillet c’est le ministre palestinien des Affaires religieuses, nommé par l’Autorité palestinienne, Mahmoud al-Habbash, qui, au cours du très officiel sermon du vendredi, rediffusé par la télévision officielles palestinienne, et auquel assistait, entre autres, Mahmoud Abbas, image de piété et de recueillement, donnait une leçon de duplicité politico-religieuse. Rappelant que le Prophète lui-même, avec le soutien d’Allah, avait conclu un accord de non agression de dix ans avec la tribu qui tenait alors La Mecque, obtenant en échange la permission de s’y rendre pour prier. Mais Mahomet rompit cet accord deux ans plus tard, attaquant puis expulsant cette tribu. Commentaire du ministre : « c’est de la politique, de la gestion de crise, de la gestion de situation, de la gestion de conflit. Allah avait qualifié ce Traité de victoire très claire ... ». Et la séquence se termine avec ce rappel du ministre : « en moins de deux ans le Prophète est retourné et sur la base de ce Traité il a conquis La Mecque. C’est l’exemple, c’est le modèle » .

Aujourd’hui PMW met en ligne et traduit l’une des versions d’une chanson fréquemment diffusée par la télévision officielle palestinienne depuis sa première diffusion le 4 septembre 2011, y compris six fois en live en juin 2013 et également le 3 juillet dernier. Les paroles annoncent la révolution comme certaine et une nouvelle vie qui sera imposée par les armes, la « tête du serpent » - Israël- ayant été attaquée...

Fait notable, des dignitaires palestiniens assistaient à l’un de ces spectacles, tapant avec entrain dans les mains pour souligner les paroles de la chanteuse... Il s’agit de Abbas Zaki, membre du Comité Central du Fatah, Hanan Ashrawi – membre du Comité executif de l’OLP et coqueluche de nombreux médias américains qui la croient « modérée » et fiable, Abd Al-Rahim Maluh, membre du Comité executif de l’OLP, et Sultan Abu Al-Einein, membre du Comité Central du Fatah.

Israël a-t-il en eux de véritables partenaires pour la paix ? La population palestinienne, nourrie depuis des décennies de cette haine, peut-elle vouloir la paix ? Et on ne parle pas ici, bien évidemment, de ceux qui appartiennent aux nombreuses organisations palestiniennes ouvertement terroristes qui, elles, rejettent toute idée de négociations.



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