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Paix ne peut rimer qu’avec sécurité rappelle Benyamin Netanyahou à John Kerry au Proche-Orient pour relancer le processus de paix
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 28 juin 2013

La paix entre Israël et les Palestiniens, le Secrétaire d’État américain la veut : il en est à sa cinquième visite dans la région en cinq mois et a offert quatre milliards de dollars à une Autorité palestinienne qui vit de subsides. Il y aura, dit-il « des concessions difficiles à faire ». Réponse de Benyamin Netanyahou : la paix n’est pas basée sur la bonne volonté...la paix est basée sur la sécurité ....sur notre capacité de nous défendre ». D’ailleurs, dit-il, même en cas d’accord avec les Palestiniens, les calomnies les plus folles contre l’État juif continueront...

Relancer les négociations entre les Palestiniens et Israël depuis Amman par des rencontres bilatérales, « une urgence », selon John Kerry

C’est depuis Amman, la capitale jordanienne, que le Secrétaire d’État John Kerry tente actuellement de relancer les négociations de paix entre Israël et les Palestiniens. Un choix pour des raisons de logistiques, dit-il, et un emploi chargé avec, notamment, un déjeuner avec le roi de Jordanie, un autre toujours à Amman avec Mahmoud Abbas et un dîner à Jérusalem avec le Premier ministre israélien. Rencontres bilatérales avec d’autres responsables également, qui ont été minutieusement préparées par les équipes du Département d’État et qu’il évoquait longuement depuis le Koweït où il était en visite le 26 juin. Démentant, d’ailleurs qu’il y aurait des rencontres tripartites comme cela a pu être dit.

Certes, John Kerry estime qu’il y a « urgence » à relancer les négociations entre Israël et les Palestiniens, car, selon lui, « le temps est l’ennemi d’un processus de paix. Le temps permet à des situations sur le terrain de changer et / ou de se solidifier ou d’être mal interprétées. Le temps qui passe permet que se crée un vide que remplissent des gens qui veulent que rien ne se passe ». Mais le Secrétaire d’État américain ne veut toutefois pas imposer de dates butoir, pas même celle de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre prochain, car, dit-il, fixer des dates peut se transformer en obstacles. En revanche il souhaite que des « progrès conséquents soient faits sur des questions cadre pour que les deux parties soient assurées que cela vaut la peine de retourner à la table [des négociations ] ». Il évoquait également des « dangers imprévus qui rendent toute avancée plus difficile et/ ou impossible...une perte de patience..et un cynisme qui donnent aux gens le sentiment que rien n’est possible alors que cela l’est ».

Une volonté de paix que John Kerry estime partagée

Ces progrès sur lesquels ses équipes ont travaillé, il souhaite en voir pourtant bien avant septembre, d’où sa visite actuelle dans la région, précisait-il depuis le Koweït. Et il les croit possibles car, selon lui, « le Président Abbas...est motivé par le désir de créer son pays, de donner leur patrie aux Palestiniens, de la définir....Et le Premier ministre Netanyahou....comprend à quel point la région est volatile, ce que sont les complications et les menaces pour Israël, les inconvénients d’un échec... »

Faisant état du souci de paix dont lui ont fait part lors de ce voyage à la fois « le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Koweït, le ministre des Affaires étrangères et prince saoudien, l’Émir du Qatar, l’ancien et le nouveau » le Secrétaire d’État vantait les bénéfices et « énormes possibilités » qu’aurait, en cas de signature d’un accord entre les Palestiniens et Israël, la normalisation des pays arabes avec Israël promise dans le cadre de « l’Initiative Arabe de Paix »

Pour Benyamin Netanyahou, « la paix, désirable en soi, est basée sur notre capacité à nous défendre », dit-il

Réponse indirecte , mainte fois répétées, à la fois laconique mais ferme du Premier ministre israélien à l’occasion de la cérémonie marquant le centenaire du sionisme, né avec Théodore Herzl : « la paix est désirable en soi. La paix est fondée sur la sécurité. Elle n’est pas basée sur la bonne volonté et la légitimité, comme on le croit. Elle est basée, en premier lieu, sur notre capacité à nous défendre. Sans sécurité, sans l’armée, dont Herzl avait demandé la création, nous serons incapables de défendre la paix, nous serons incapables de nous défendre si la paix se désagrège. Une condition fondamentale de l’existence de la paix, pour y parvenir et pour la préserver est la sécurité ».

« Même avec un accord de paix, l’État juif continuera à être calomnié »

Benyamin Netanyahou avertissait par ailleurs : « Que nul d’entre nous ne se leurre et pense que si nous concluons un accord de paix avec les Palestiniens, cet accord permettrait d’éliminer la folle calomnie de l’État des Juifs. Ce qu’a été le sort des Juifs auparavant, depuis des générations, est aujourd’hui le lot de l’État des Juifs ».

Et Abbas de continuer à calomnier Israël...

On vient d’ailleurs d’en avoir pour nouvelle preuve les déclarations faites par Mahmoud Abbas au quotidien saoudien Al-Watan, à la veille de l’arrivée de John Kerry, dans lequel il affirme qu’Israël ferait tout pour détruire la mosquée Al-Aksa, située sur le mont du Temple à Jérusalem. Une calomnie courante au sein de l’Autorité palestinienne qui, en s’adressant au monde arabo-musulman, cherche à instrumentaliser Jérusalem et notamment cette mosquée considérée comme le troisième lieu saint de l’Islam. Palestinian Media Watch, qui a relevé cet épisode, rappelle toute une série de déclarations d’officiels palestiniens du même type

L’hôte de John Kerry réécrivait l’histoire de Jérusalem avec Abbas en mars dernier et voit en ce conflit palestino-israélien la mère de tous les conflits régionaux et au-delà

Fin mars denrier Mahmoud Abbas signait un traité qualifié d’historique avec le roi de Jordanie, hôte de John Kerry aujourd’hui, dans lequel ils réécrivaient l’histoire de la région et déclaraient, justement, vouloir « défendre » Jérusalem contre la « judaïsation » de la ville – juive depuis plus de deux millénaires- et les agressions – imaginaires- contre la mosquée Al-Asqa, par Israël.

Par ailleurs, le roi Abdallah II s’exprimait en janvier 2013 au sujet du processus de paix dans une interview de Sara Daniel pour le Nouvel Observateur – qui avait publié en 2001 un article d’elle, copié d’un article d’un journal britannique, où elle y prétendait que des soldats israéliens violaient des Palestiniennes pour que leur famille les tuent... - .Selon le roi, il fallait que le Président Obama profite de la liberté que lui donnait un second et ultime mandat pour réactiver ce processus. D’autant, disait-il que « le conflit palestino-israélien est la cause centrale de l’instabilité au Moyen-Orient et au-delà et que le résoudre est la première priorité en matière de politique étrangère de la Jordanie ».

Or, même si toute aide pour promouvoir la paix est désirable, cela va de soi, la thèse de la centralité de ce conflit a de quoi étonner au vu des conflits qui déchirent la région. Que ce soit en Syrie, avec, d’une part Assad, le Hezbollah, l’Iran et la Russie et d’autre part des rebelles, dont des jihadistes d’Al-Quaïda, soutenus par le Qatar et des pays occidentaux, en Égypte peut-être à la veille d’une nouvelle guerre civile entre les partisans des Frères Musulmans au pouvoir, et ceux qui condamnent leur gestion calamiteuse, en Libye ou des factions se déchirent, chez les Palestiniens, divisés notamment entre les frères ennemis du Fatah, Hamas ou Jihad Islamique, pour ne prendre que quelques exemples...

Un chœur palestinien accusateur habituel

Quant à l’état d’esprit actuellement côté palestinien, mis à part les calomnies habituelles des responsables en toile de fond, l’un des « négociateurs de paix » palestiniens de longue date, Saëb Erekat, accuse aujourd’hui Israël de vouloir rendre impossible toute solution à deux États pour avoir autorisé la construction de soixante-neuf logements au sud de Jérusalem à Har Homa Accusations reprises par Hanan Ashrawi, qui vilipende également Israël de longue date. Et accusait cette fois les États-Unis de rester sourds et aveugles aux actions et déclarations israéliennes . Bien évidemment aucun n’évoquera les pré-conditions accumulées par l’Autorité palestinienne pour ne pas reprendre le chemin des négociations. A commencer par une exigence de retour « aux frontière de 67 », frontières n’ayant jamais existé, ou « un droit au retour des réfugiés », en fait de leur descendance, ce qui signifierait la destruction de l’État hébreu. Entre autres exigences balayant toute notion de sécurité pour Israël.

C’est donc dans ce contexte que se déroule aujourd’hui cette tentative de relance du processus de paix...



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