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Benyamin Netanyahou : il est clair qu’Israël ne peut compter sur des forces internationales pour garantir sa sécurité
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 9 juin 2013

« Compte tenu des combats près de nos frontières en Syrie et de l’effritement des forces de l’ONU », il est évident qu’Israël « ne peut compter sur des forces internationales pour sa sécurité. Celles-ci ne peuvent que faire partie d’arrangements, et ne pas en être le socle ». Déclaration faite par le Premier ministre israélien le 9 juin, résumant la teneur de ses conversations avec Vladimir Putin et John Kerry. Quant à un État palestinien, il devra être démilitarisé, reconnaître l’État juif et être établi selon des arrangements sécuritaires solides élaborés avec Tsahal ».

Massacres et combats aux portes d’Israël dans la partie démilitarisée du Golan

Pour nombre d’observateurs ce qui se passe en Syrie, avec combats et massacres ayant fait des dizaines de milliers de victimes localement, peut sembler très préoccupant mais aussi bien lointain. Pour les Israéliens la perception qu’ils en ont est bien différente car cela se passe à leur porte. Ceux qui se sont rendus sur la partie israélienne du Golan savent que l’on voit toujours clairement Qouneitra et même Damas, ceci depuis le Mont Hermon et par temps propice. Or, récemment des tanks syriens sont entrés en action dans la partie démilitarisée du Golan syrien et des combats les ont opposés aux rebelles, avec prise et reprise de divers points, y compris un point de passage avec Israël censé être sous la garde de forces de l’ONU et qui l’avait été jusque là.

Un conflit syrien qui déborde au Liban

Par ailleurs, il y a eu des débordements au Liban où des manifestations ont été organisées pour dénoncer la participation très active aux combats en Syrie de la milice chiite du Hezbollah, reconnue comme terroriste par nombre de démocraties occidentales – à l’exception de l’UE -. Et qui détient un arsenal de guerre impressionnant au mépris de la résolution 1701 d’août 2006 de l’ONU et des précédentes violées par le Hezbollah en toute impunité, autre preuve de l’impotence onusienne à faire appliquer ses propres résolutions. Les rebelles syriens ayant même tiré à plusieurs reprises ces dernières semaines des obus sur des positions de la milice au Liban et une personne ayant été tuée à Beyrouth ce 9 juin par des miliciens chiites lors d’affrontements, ce que rapporte le Jerusalem Post

Israël, bouc émissaire classique, accusé, à tort, de faire le jeu de l’une ou de l’autre partie

On comprendra, dès lors, que les Israéliens soient inquiets, d’autant que les deux parties opposées en Syrie prétendent qu’Israël serait de mèche avec leur adversaire. Ce qui rend d’ailleurs ces accusations absurdes. Fin mai, dans une interview diffusée par la télévision du Hezbollah, Bashar al-Assad, dont on aurait pu croire qu’il avait d’autres soucis, désignait un bon nombre de fois Israël comme responsable de tous les maux et affirmait que des jihadistes de tout poil voulaient attaquer Israël depuis la Syrie . Israël étant accusé de soutenir des groupes jihadistes rebelles qui, de fait, veulent sa perte...

Pourtant, selon d’autres sources, notamment le prédicateur vedette d’Al-Jazeera, entre autres titres de cette star sunnite appartement aux Frères musulmans, Israël soutiendrait le régime de Bashar Al-Assad…

Face à cette désinformation contradictoire, en ce 9 juin le Premier ministre israélien apporte un démenti de plus en affirmant : « Israël n’intervient pas dans la guerre civile syrienne, tant que nous n’essuyons pas des tirs ». S’il y a bien eu des frappes israéliennes en Syrie, comme cela a été rapporté dans des médias, elles ne visaient que des armes destinées au Hezbollah libanais, entreposées en Syrie ou une usine d’armes chimiques – dont certaines auraient été utilisées par les deux parties, pour l’heure à l’intérieur du pays -.

Des contacts étroits entre Benyamin Netanyahou et Vladimir Poutine, ainsi que John Kerry : la Syrie et les Palestiniens

Benyamin Netanyahou est donc actuellement en contact étroit avec à la fois Vladimir Poutine - qui soutient le régime syrien en place et a promis de lui livrer des missiles S-300, même si cela est prévu pour début 2014, et des avions de guerre, armement qui pourrait être utilisé contre Israël - et le Secrétaire d’État américain, John Kerry, qui fait actuellement du forcing pour une reprise de négociations entre Israël et les Palestiniens

Le Premier ministre israélien vient de rendre public la teneur des messages qu’il leur transmets. En effet, dit-il, compte tenu « des combats près de nos frontières en Syrie et de l’effritement des forces de l’ONU », il est évident qu’Israël « ne peut compter sur des forces internationales pour sa sécurité. Celles-ci ne peuvent que faire partie d’arrangements, et ne pas en être le socle ». Il citait plus précisément à cet égard la décision autrichienne de retirer ses forces appartenant à la FNUOD, force onusienne chargée d’observer l’accord de désengagement entre Israël et la Syrie . Décision autrichienne que déplorait l’État hébreu ayant demandé le 6 juin aux Nations unies de respecter ses engagements pris en 1974 dans le cadre de la résolution 350 Sans ces observateurs, les accords de désengagement sont devenus lettre morte. La présence et l’activité de tanks syriens sur le Golan censé être démilitarisé le démontre.

Un autre volet du message adressé plus particulièrement à John Kerry, cette fois, concerne une éventuelle reprise de négociations entre Israël et les Palestiniens, ce qui fait actuellement l’objet d’un forcing américain. Et serait tant mieux si celles-ci avaient des chances d’aboutir à un accord basé « sur des arrangements solides en matière de sécurité, élaborés avec Tsahal », comme le soulignait Benyamin Netanyahou. Ajoutant que « cet accord sera basé sur un État palestinien démilitarisé qui reconnaît l’État juif ».

A ces conditions israéliennes d’établissement d’un État palestinien, s’opposent toute une série de pré-conditions palestiniennes irrecevables, rappelées ces jours-ci par divers responsables palestiniens : État palestinien « sur les frontières de 1967 », « droit au retour palestinien », « libération des prisonniers », « Jérusalem pour capitale » sans oublier « le gel des colonies ». De plus Mahmoud Abbas exige « un retrait des terres palestiniennes occupées » dont ses médias s’activent à préciser quasi quotidiennement le sens en interne et en arabe puisque des villes ou régions israéliennes sont décrites comme étant palestiniennes. Palestinian Media Watch cite notamment à cet égard une chanson, « Oh, oiseau en vol », devenue un tube, chanté, entre autres, par le gagnant du concours télévisé « Idole Arabe », qui est constamment diffusée en plusieurs versions à la télévision officielle palestinienne depuis des mois. Les villes ou régions citées sont Jaffa, Tibériade, Acco, Haïfa, Beith Shean, Safed, Ramle, la Galilée, le Néguev...S’y ajoutent les villes arabes israéliennes de Nazareth, Deir Al-Assad, Kfar Kana, Rumana, and Um El-Fahm. Tous situés en Israël. Une manière soft mais efficace de rayer Israël de la carte dans l’esprit des Palestiniens et de rendre impossible tout espoir de paix.



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