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Hélène Keller-Lind
dimanche 2 juin 2013
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Au cours de son prêche du 31 mai 2013 à Doha le prédicateur sunnite Qaradawi cite un cheik renommé du XIIIème siècle qui accusait les Alaouites, communauté à laquelle appartient Bashar El-Assad, d’être « plus mécréants encore que les Juifs et les Chrétiens ». Ce qui n’est pas un compliment venant d’un personnage qui fut interdit d’entrée en France pour propos antisémites. Le 1er juin il fustigeait nommément Assad, l’Irak, l’Iran, la Russie et le Hezbollah, le Parti de Dieu devenant dans sa bouche le Parti du Diable.
Dans la guerre tragique que se livrent Sunnites et Chiites par Syrie interposée, il y a parfois des épisodes tragi-comiques. Ainsi le prédicateur vedette de la chaîne qatarie Al-Jazeera, Président du Conseil européen pour la recherche et la fatwa et Président international de l’Union des savants musulmans, le Frère musulman Qaradawi citait-il lors de son prêche du vendredi 31 mai à Doha, un cheik et théologien très connu ayant vécu notamment à Damas aux XIIIème et XIVème siècles. Pour dire que « les Alaouites sont plus mécréants encore que les Juifs et les Chrétiens ». Une manière de discréditer aux yeux de ses très nombreux fidèles Bashar El-Assad et la plus grande partie de son gouvernement qui appartiennent à cette communauté minoritaire en Syrie. Il ajoutait que les Alaouites « tuent le peuple comme des rats, des chats et des insectes par milliers et même des dizaines de milliers ».
Accuser les Alaouites d’être pire encore que Juifs et Chrétiens prend d’autant plus de saveur que ce même Qaradawi est connu pour son antisémitisme qui lui valut d’être interdit d’entrée sur le territoire français en 2012 alors qu’il avait été invité à participer au congrès annuel de l’UOIF
Il prône par ailleurs le jihad pour chasser les Israéliens et installer un État islamique dans la région Si sa haine des Juifs est connue, sa haine des Chrétiens l’est moins mais on en prend ici la mesure.
Le 1er juin 2013, lors d’un Festival de soutien au peuple syrien à Doha, Qaradawi précisait sa vision de ce qui se passe en Syrie en affirmant que « Bashar El-Assad est un assassin qui tue son peuple avec des armes venues d’Iran, d’Irak, de Russie et du Hezbollah ». Il en profite pour ironiser sur le nom du Parti de Dieu libanais – chiite et terroriste -, le qualifiant de Parti du Diable, transformant le nom du chef de ce parti, Hassan Nassrallah – qui signifie « victoire de Dieu » - en Nasscheytan - « victoire du diable »-
Dans son prêche du 31 mai, comme lors de ce Festival, Qaradawi appelle au jihad contre le régime syrien au pouvoir. Frères ennemis...
Ce même jour les Frères musulmans égyptiens tenaient plusieurs rallies pour soutenir « le peuple syrien » - c’est-à-dire ceux qui sont loyaux au Président syrien - et condamner « l’ingérence étrangère », à savoir celle de l’Iran et du « Hezbollah, qui tuent des Syriens à Al-Qusayer ».Cette ville étant un fief des rebelles sunnites syriens, islamistes pour partie, et où les combats font rage actuellement.
On notera que ce site des Frères musulmans précise que « Bashar El-Assad n’a jamais utilisé une seule balle contre l’occupant sioniste et que le régime d’Assad est un véritable trésor stratégique pour Israël, tout comme l’était Hosni Moubarak avant d’être déposé ». Cette fois c’est le thème d’une collusion alléguée entre Israël et le Président syrien qui est évoqué pour discréditer ce dernier. Les Juifs restant très utilisés dans les thématiques arabes sunnites... .
Le 31 mai, lors d’une interview accordée par Assad à la télévision du Hezbollah, Israël avait d’ailleurs également une place de choix, étant désigné cette fois comme « le véritable ennemi » et devant donc être combattu...