Le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy qui a prôné la « tolérance zéro » contre le racisme et l’antisémitisme, s’est rendusur les lieux dans la matinée

Deux des bouteilles, en plastique, ont été lancées samedi vers 15H30 dans la cour de l’école Sinaï, où jouaient des enfants, tandis qu’une troisième bouteille est tombée dans une salle de l’établissement utilisée comme lieu de culte, où se trouvaient des parents, a-t-on précisé.

Les bouteilles contenaient de l’acide chlorhydrique selon les premières indications mais une analyse de leur contenu se poursuit. L’enquête a été confiée à la deuxième division de la police judiciaire.

Les fidèles n’ont pas été touchés par la bouteille tombée dans la salle mais « ont entendu une détonation », a précisé le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) selon lequel les bouteilles contenaient « de l’acide chlorhydrique et un mélange pouvant être explosif ».

Le préfet de police Pierre Mutz s’est rendu sur place dimanche en fin de matinée, accompagné des responsables de la police et du parquet, ajoute le Crif dans un communiqué, précisant qu’un représentant du maire de Paris était également présent.

Le Crif a remercié le préfet de police et la représentante du parquet pour leur action efficace« et a appelé »à ne pas relâcher les efforts pour lutter contre les formes d’antisémitisme".

Pierre Mutz a été accueilli par le rabbin Joseph Pewzner, directeur des institutions Sinaï, Joseph Zrihen, vice-président du Crif et Ariel Goldmann, porte-parole du Service de protection de la communauté juive et membre de l’exécutif du Crif.

Dimanche soir, le maire de Paris Bertrand Delanoë a condamné dans un communiqué « avec la plus grande fermeté l’action violente perpétrée contre l’école du Sinaï ». « Nous devons poursuivre avec détermination la lutte contre le racisme et l’antisémitisme », selon M. Delanoë qui « adresse l’expression de toute sa sympathie au rabbin Pewzner, directeur de l’établissement et à l’ensemble de la communauté juive ».

De son côté, le Bureau de vigilance contre l’antisémitisme a condamné « avec la plus grande force l’attentat commis samedi (...) qui aurait pu tuer », demandant que « tout soit mis en oeuvre pour découvrir et interpeller les complices et commanditaires de cet acte odieux ».

Nouvelles interpellations après l’agression contre l’école juive

Quelques heures après les faits samedi, un adolescent de 15 ans avait été interpellé. Il a été « confondu par ses empreintes », a indiqué M. Sarkozy lundi. Contre les deux suspects plus âgés « pèsent un certain nombre de charges », a-t-il ajouté.

« Je n’ai pas l’intention d’accepter la moindre parole qui serait de nature raciste ou antisémite. Je ne connais qu’une stratégie, celle de la tolérance zéro : ne rien accepter et sanctionner tout de suite », a déclaré lundi sur place le ministre de l’Intérieur.

« Il n’y a jamais d’acte antisémite ou d’acte raciste qui soit mineur. Qu’il s’agisse d’une parole ou d’un geste, qu’il y ait des victimes ou non, c’est toujours quelque chose de grave », a-t-il dit, estimant que « quand on menace un juif, on menace la République ».