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Le Sénateur Kerry remplace Hillary Clinton au poste de Secrétaire d’État américain
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 23 décembre 2012

Hillary Clinton l’avait annoncé : elle ne serait pas Secrétaire d’État pendant le second mandat de Barack Obama s’il était réélu. C’est le Sénateur démocrate John Kerry qui va la remplacer. Un homme d’expérience qui soutient la sécurité d’Israël déclare Benyamin Netanyahou, précisant qu’ils sont amis de longue date. Toutefois on sait par ailleurs que le nouveau Secrétaire d’État a pris position contre les implantations ou, après des conversations avec l’Émir du Qatar, en faveur du « retour du Golan à la Syrie » ou de Bashar Al-Assad en son temps. Et il votait contre l’inscription des Pasdaran sur la liste des organisations terroristes.

« John Kerry a une expérience considérable et son soutien à la sécurité de l’État d’Israël est connu »

Accueil favorable par Benyamin Netanyahou de la nomination du Sénateur démocrate John Kerry au poste de Secrétaire d’État américain, en remplacement d’Hillary Clinton qui, comme elle l’avait avait annoncé, quitte son poste avec le second mandat de Barack Obama. Dans un communiqué de presse le Premier ministre israélien fait savoir à cette occasion : « je me félicite de la nomination de John Kerry au poste de Secrétaire d’État. John Kerry a une expérience considérable et son soutien à la sécurité de l’État d’Israël est connu ».

Benyamin Netanyahou ajoute : « John Kerry et moi sommes amis depuis de nombreuses années ». Pour illustrer son propos le Premier ministre donne en lien une note de son Bureau datant de mars 2010 publiée à l’occasion d’une de leurs rencontres en Israël. John Kerry était alors Président de la Commission des Relations étrangères du Sénat.

Autre élément qu’ajoute Benyamin Netanyahou : il y a six mois le Sénateur lui avait rendu visite après la mort de son père pendant la semaine de deuil qui avait suivi son décès. Un geste qu’il a beaucoup apprécié. Le Premier ministre se réjouit donc de « travailler avec lui » à l’avenir.

Pour la sécurité d’Israël, mais contre les implantations , pour un rapprochement Hamas Fatah, le « retour » du Golan, etc.

Les analystes s’accordent à dire qu’en effet le nouveau Secrétaire d’État soutient sans aucun doute fermement Israël, tout ce qui touche à sa sécurité, et a soutenu les projets de loi allant dans ce sens au Sénat. Toutefois cet ancien vétéran du Vietnam, décoré plusieurs fois pour faits de bravoure, est connu également pour être contre les implantations. Dans un article intitulé « John Kerry est-il bon pour Israël », Yediot Ahronot rappelait le 17 décembre dernier qu’en 2009 ce dernier avait embarrassé Benyamin Netanyahou alors à Washington en se déclarant opposé aux implantations . Dans ce même article des responsables israéliens étaient cités. Ils estimaient que si le Sénateur était nommé à ce poste il pourrait faire pression sur Israël pour tenter de laisser sa marque sur le Processus de Paix.

Citant un ensemble de sources the Daily Beast note que John Kerry s’est prononcé en faveur d’une réconciliation entre Hamas – mouvement terroriste qui veut détruire Israël - et Fatah, s’est prononcé pour le « retour du Golan » à la Syrie de Bashar Al-Assad, après en avoir discuté avec l’Émir du Qatar en 2010. Dans un discours prononcé en 2009 il constatait que « rien ne reste longtemps statique au Moyen-Orient, précisant : « des deux côtés les faits sur le terrain contribuent à rendre toute solution plus difficile »

Iran : John Kerry pour des sanctions, mais pas pour l’inscription des Pasdaran sur une liste terroriste

The Daily Beast ne dit rien des positions de John Kerry quant à l’Iran. Ce qui, pourtant est des plus intéressant lorsque l’on sait que le Président iranien a dit et redit qu’il convient d’effacer Israël de la carte. Ce que disent aussi le Hamas ou le Hezbollah, bras armés de l’Iran. Lorsque l’on sait aussi que Benyamin Netanyahou disait clairement à l’ONU qu’un enrichissement de l’uranium à 20 % par le régime des mollahs, lui permettant un accès à la bombe nucléaire était une ligne rouge à ne pas franchir.

On note que le Sénateur a voté ou a été à l’initiative de sanctions contre le régime iranien. Mais, étrangement, en 2007 il votait contre une résolution faisant des Gardiens de la Révolution iraniens, les Pasdaran, une organisation terroriste. Résolution qui fut néanmoins adoptée. Ces Gardiens de la Révolution iraniens qui dépendent directement de l’ayatollah Khamenei, le Guide de la Révolution, exercent une énorme influence économique en Iran et gèrent le programme nucléaire iranien . En externe ils ont contribué et contribuent à former le Hezbollah libanais ou le Jihad Islamique dans la Bande de Gaza. Et aujourd’hui ils sont sur le terrain en Syrie où ils prêtent main forte au régime de Bashar Al-Assad .Ils ont donc participé activement au bain de sang syrien. Pour se rendre compte de leur importance et de leur omniprésence il suffit de consulter l’agence de presse iranienne Fars News qui parle de leurs hauts faits quotidiennement et souvent plusieurs fois par jour....

Obama : une nouvelle ère pour le leadership américain, la fin de deux guerres...

On notera, par ailleurs, que lors de la conférence de presse donnée pour annoncer la nomination de John Kerry à son poste actuel Barack Obama, qui rendait hommage à Hillary Clinton – qui n’a pu être présente car elle se remet d’un problème de santé - et à l’équipe du Département d’État, commençait son propos en évoquant « une nouvelle ère dans le leadership américain ayant débuté avec son premier mandant, citant la fin de la guerre en Irak et en Afghanistan ainsi qu’un début de victoire contre le noyau dur d’Al-Quaïda. Mais s’il parlait de nombreux défis restant il ne disait mot de l’Iran. Il se disait convaincu de voir perdurer le leadership des États-Unis si, dit-il « nous agissons avec sagesse et détermination »

On sait, par ailleurs, que, concernant l’Iran, Barack Obama est plutôt en faveur de la voie diplomatique. Ainsi, le 30 novembre dernier de nouvelles sanctions contre la République islamique, par le biais de sanctions contre les banques et entreprises étrangères qui commercent avec elle étaient votées par le Sénat, en dépit de l’opposition de l’administration d’Obama...

La question étant de savoir maintenant quelle politique étrangère américaine va se dessiner dans la région, Iran y compris, avec le tandem Obama Kerry. Auquel s’ajoutera peut-être Chuck Hagel à la Défense, ce qui ne serait pas une bonne nouvelle... Même si, comme Barack Obama, il concède que la possibilité d’une option militaire concernant l’Iran ne doit pas être écartée...



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