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L’auto destruction programmée du concept d’identité palestinienne
Bertrand Ramas Muhlbach
Article mis en ligne le 21 octobre 2012

Le Premier Ministre Benjamin Netanyahou ne sait plus quoi faire pour sauver l’Autorité palestinienne de la déconfiture. Le 22 septembre 2012, il a autorisé l’Autorité de Ramallah à prélever directement ses impôts auprès des contribuables palestiniens, promis qu’un pipeline approvisionnerait la Cisjordanie sans intervention israélienne (pour diminuer le coût du carburant) et que 5000 permis de travail supplémentaires seraient accordés aux palestiniens.

Ces trois derniers mois, il a consenti une avance de 350 millions de dollars sur les taxes et les droits de douane et est même intervenu, en juin 2012, auprès du Fonds Monétaire International pour l’octroi d’un prêt d’un milliard de dollars au profit de la direction palestinienne.

L’Autorité palestinienne traverse en effet, une crise économique et financière sans précédent : aucun investisseur ne se risque dans les territoires palestiniens, la banque de Ramallah (qui a déjà prêté l’équivalent de ses fonds propres) ne dispose plus de liquidités, les 180 000 fonctionnaires recevront, fin octobre 2012, la moitié de leur salaire de septembre, la Banque mondiale et le FMI ont constaté l’impossibilité pour le gouvernement de Salam Fayyad de développer l’économie dans les territoires de Cisjordanie...Actuellement, les finances de l’Autorité palestinienne, définitivement obérées, sont absorbées à hauteur de 32 % par les services de sécurité alors que le reste des administrations tournent au ralenti voire pas du tout. Au cours de l’année 2012, l’AP a reçu 583,5 millions de dollars de contributions budgétaires (dont 22% en provenance de donateurs arabes) alors que la dette s’élève à 1.3 milliard de dollars. Les pays arabes, trop préoccupés par les mutations issues du printemps arabe, ou par les conflits en Syrie et en Lybie, rechignent à verser les 400 millions de dollars promis lors de la signature de l’accord de paris en 2007. Résultat : la rue Palestinienne gronde avec un smic qui s’élève à 240 euros par mois alors que le prix du litre d’essence est le même qu’en Europe... La faillite du système palestinien devrait intervenir au printemps de l’année 2013

Des solutions sont alors imaginées pour pallier au risque d’effondrement de l‘Autorité Palestinienne. Certains responsables (dont le négociateur Saeb Erekat) estiment qu’il conviendrait de dissoudre l’Autorité Palestinienne et transférer à Israël, la gestion des territoires. De son côté, Mahmoud Abbas envisage une ultime tentative avec le dépôt, après l’élection présidentielle américaine prévue en novembre 2012, d’une demande de reconnaissance de la Palestine en qualité d’État non membre de l’ONU auprès de l’Assemblée générale des Nations-Unies. Bien évidemment, rien n’en sortira : les Etats-Unis ont annoncé qu’en pareille hypothèse, il suspendrait leur contribution au budget des Nations Unies (ce qui provoquerait une crise majeure). En outre, et faute d’assiette territoriale unanimement admise, une telle reconnaissance n’aurait aucun sens. Enfin, compte tenu des dissensions entre les palestiniens, la demande présentée par Mahmud Abbas du Fatah sera immédiatement rejetée par le Hamas...

Rien de vraiment surprenant dans tout cela : l’histoire rechigne à intégrer les mensonges dans son articulation et se charge de rétablir la réalité des situations. C’est bien le concept d’identité palestinienne qui touche à sa fin : contrairement à ce que leurs Chartes soutiennent, les palestiniens ne sont pas unité humaine particulière attachée à la terre de Palestine. Il s’agit juste de personnes appartenant à la grande nation arabe sans spécificité aucune.

Le concept d’identité palestinienne a été exploité par les pays arabes pour focaliser leur population sur le conflit israélo palestinien afin de détourner les regards des dictatures en place. Désormais, les populations arabes plus matures, entendent se choisir les règles de fonctionnement leur société sans se le voir dicter, qu’il s’agisse des aspirations religieuses ou démocratiques. De leur côté, les dirigeants palestiniens n’ont jamais été attachés à l’émergence d’un Etat palestinien : le Hamas privilégie la destruction d’Israël, alors que les responsables du Fatah, minés par la corruption, se répartissent des dotations internationales sur leur compte bancaire à l’étranger.

Le concept d’identité palestinienne ne peut donc survivre qu’en cas de caution d’une puissance étatique, telle l’Iran. En appelant à l’éradication de l’entité sioniste, le régime des Mollah donne un sens à la condition pitoyable et pathétique des palestiniens et fournit un soutien idéologique et logistique à cette entreprise. Or, le soutien iranien à ce projet est lui-même en train de s’affaiblir.

Si des rumeurs circulent sur l’imminence d’une intervention militaire israélienne sur les installations nucléaires iraniennes, ce n’est vraisemblablement pas cette option qui devrait être choisie eu égard au danger de voir le monde de l’Islam se souder contre Israël et les Etats Unis.

Aussi, la solution a peut être été trouvée par les Etats-Unis le 28 septembre 2012, avec la décision de retirer l’Organisation des Mujahedin-e-Khalq (MKO) de la liste des organisation étrangère terroristes. Pour Maryam Rajavi, responsable du mouvement basée à paris : « cette décision permet de lever un obstacle important sur le chemin du peuple iranien pour la démocratie. ». Officiellement, la décision a été prise au motif qu’aucune opération terroriste n’a été enregistrée au cours de ces dix dernières années par le mouvement (responsable de la mort de 40 000 iraniens au cours des années 80, dont celle de l’ancien Président Mohammad Ali Rajaei, de celle du Premier Ministre Mohammad Javad Bahonar et de celle de l’Ayatollah Mohammad Beheshti en charge du système judiciaire iranien durant les premières années de la Révolution islamique). Inversement, et depuis 2010, le MKO a rendu de grands services aux américains et aux israéliens avec son aide apportée au Mossad pour éliminer quatre scientifiques iraniens spécialistes du nucléaire. C’est donc sur ce mouvement que les Etas Unis devraient s’appuyer pour opérer un changement de régime à Téhéran.

Si, le MKO ne fait plus partie des organisations terroristes, les Etats Unis peuvent le financer, contribuer à désagréger démocratiquement le régime des Mollah et à terme, abattre la direction anti israélienne du pays. Progressivement, l’opposition au régime fondamentaliste s’organise, consciente de l’inutilité de se doter de l’arme nucléaire alors que la priorité est de se libérer d’un despote tyrannique à l’occasion des élections présidentielles prévues en juin 2013. En somme, la destruction du régime des Mollah doit venir de l’intérieur, dans un mouvement démocratique majeur, digne de la subtilité historique des iraniens.

Aussi, lorsque les palestiniens seront définitivement coupés du soutien iranien, le Hamas (qui a privé les palestiniens de la bande de Gaza des élections organisées par le Fatah ce 22 octobre 2012 en les boycottant) ne pourra plus tenir indéfiniment. Le cordon ombilicale entre l’Iran et le Hezbollah sera rompu et les palestiniens découvriront à quel point ils ont été abusés par le concept d’identité palestinienne à l’origine d’un extraordinaire gâchis humain. Ils découvriront l’inutilité d’éradiquer Israël et que leur lien supposé à la terre, est purement factice. Cette idéologie leur aura fait perdre beaucoup de temps et d’énergie, d’autant qu’ils ne disposent pas des moyens matériels, humain ni même de l’envie de créer un Etat. Ils feront alors comme de très nombreuses personnes arabes : partir vers d’autres cieux sous lesquels il fait bon vivre. L’histoire sera enfin débarrassée du concept d’identité palestinienne inventé.



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