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BDS et hypocrisie à Montréal
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 22 juin 2012

A Montréal la campagne BDS est légale. Une poignée d’anti-israéliens harcèle donc de petits commerçants de la rue St Denis depuis un an et demie, soutenus par divers groupes politiques dont Québec Solidaire et son député Amir Khadir. Après la boutique Le Marcheur proposant quelques chaussures israéliennes, ils s’en prennent désormais au petit magasin NAOT, gênant ce commerce et ses voisins, répandant les habituels mensonges anti-israéliens. Manifestations contrées par un groupe de citoyens venant d’horizons divers.
Or ces anti-israéliens n’hésitent pas à utiliser du matériel vidéo « 100 % made in Israel » dans ses tournages politiques...

Cour des Miracles au parfum communisant

Le petit groupe des « PAJU » - Palestiniens et Juifs Unis – a une allure de Cour des Miracles professionnelle. Il arrive tous les samedis à 13 h précises devant le magasin de chaussures israéliennes NAOT= de la rue Saint-Denis, artère commerçante de Montréal, déroulent une bannière usagée rappelant le style soviétique d’antan ou celui de Corée du Nord, ce qui n’est gère étonnant compte tenu des liens qu’ont ses membres avec des groupes communistes ou apparentés , y compris avec Amir Khadir, député de Québec Solidaire, natif d’Iran.Un personnage étonnant, très à gauche, aux « faces cachées », titre d’un excellent livre de Pierre K.Malouf qui vient de lui être consacré, ouvrage démontant aussi méticuleusement les mensonges anti-israéliens du PAJU & Co., et est en passe de devenir un best-seller au Québec où sort une première réédition très peu de temps après sa parution .

Sur cette banderole usagée, roulée, déployée et ré-enroulée x fois, figure « le mur de l’apartheid », évidemment, et le mot « boycott ». Simple, pou ne pas dire simpliste et donc forcément efficace pour qui ne va pas plus loin. Un drapeau palestinien est déployé également. « Vous devriez avoir des drapeaux du Québec, on est au Québec ici... » remarque un sans abri qui vend ses journaux dans le quartier, s’adressant aux contre-manifestants qui viennent s’assurer chaque semaine que les clients de NAOT peuvent entrer dans le magasin sans être pris à partie – ce qui s’est déjà fait par le passé – et viennent surtout contrer les mensonges anti-israéliens grossiers contenus dans les tracts àl’allure artisanale que distribue la poignée de permanents du PAJU. Mais les contre-manifestants ne veulent pas politiser, juste protéger clients et commerçants gênés dans leur travail et tenter de rétablir la vérité. Pas de drapeaux québecois ni canadiens, donc.

Des commerçants et passants harcelés au nom de la liberté d’expression. Dans certaines limites

Les « PAJUstes » comme les surnomment les contre-manifestants, jouent du banjo, parlent de solidarité en chantant d’une manière assez inaudible et parfois la radio dans leur voiture aux vitres baissées – il fait chaud à Montréal en ce mois de juin...-diffuse de la musique cubaine. Évidemment. Castro étant pour eux une référence et un modèle à suivre....Mais, contrairement aux apparences, cela n’a rien de festif étant donné que propriétaires et gérants du magasin NAOT mais aussi des commerces voisins, éventuels clients ou passants, sont harcelés deux heures durant tous les samedis...

Ella, Juive née en Roumanie qui, après la Shoa a cru un temps que « le communisme était la solution » mais a vite déchanté devant les réalités qu’elle a vécues au quotidien et qui a rejoint les contre-manifestants pour la première fois en ce 16 juin se désole : « ils ne savent pas ce qu’est le communisme, ils ne comprennent pas. Et qui eut cru que les Juifs et Israël seraient attaqués ainsi un jour... »

Avant que le groupe des contre-manifestants ne vienne régulièrement en force s’installer devant la boutique NAOT, des clients avaient été bousculés. Ce qui ne se produit plus désormais. D’ailleurs ceux qui sortent du magasin avec des achats sont applaudis. Comme l’a été Sandy Kaminsky, venue de Toronto avec sa fille, son fils et sa belle-fille chez NAOT après avoir appris que la boutique faisait l’objet d’un boycott dans le cadre de la campagne BDS. Ce qui les a scandalisés, d’où leur décision de faire des achats dans cette boutique. Tous y ont acheté des chaussures que, pourtant, ils pourraient payer moins cher en Floride où ils se rendent souvent, comme le font nombre de Canadiens, notamment en hiver.

Le groupe des contre-manifestants est un groupe fluctuant, avec un noyau permanent qui rassemble nombre de Juifs et non Juifs. C’est là « l’aspect le plus intéressant » pour Ber Lazarus, un artiste montréalais qui a rejoint le groupe en janvier dernier lorsqu’il en a entendu parler, notant que dans les premiers temps du nazisme peu de non Juifs protestaient en Allemagne. Une raison d’être optimiste donc. Même s’il estime qu’une action devrait être conduite également à un autre niveau pour mettre un terme au harcèlement auquel sont soumis les commerçants de cette portion de rue, leurs clients et les passants.

Un harcèlement qualifié de « raciste » que déplorent aussi « les Amis de la Liberté » qui distribuent parfois aussi des tracts rappelant que « Israël est un pays démocratique qui respecte les droits humains et avec lequel le Québec, le Canada et l’Union européenne ont des accords de coopération économique et scientifiques ».

Devant NAOT le samedi il y a parfois des heurts et bousculades et la police est alors appelée. Comme elle l’a été le 16 juin dernier par le propriétaire d’une galerie qui accueille des expositions temporaires dont les « PAJUstes » bloquaient allégrement l’entrée, faisant peu de cas du gagne-pain des petits commerces du lieu.
Si cette manifestation hebdomadaire a été autorisée par la municipalité au nom de la liberté d’expression en vigueur ici, elle doit cependant se plier à certaines règles et ne pas dépasser la partie du trottoir où les commerçants peuvent installer des corbeilles de fleurs ou des panneaux publicitaires, moyennant le paiement d’une redevance. Or, le 16 juin, banderole, drapeau et banjo cachaient l’annonce d’une exposition et empiétaient largement sur la partie passante du trottoir y empêchant la circulation et gênant l’entrée dans la galerie. Son propriétaire a alors demandé en vain aux manifestants de se replier. Le propriétaire appelle alors la police qui vient, écoute les uns et les autres et demande courtoisement aux manifestants BDS de se cantonner à la partie du trottoir qu’ils sont autorisés à utiliser. Ce qu’ils feront finalement. Il est vrai qu’il y a un avocat parmi eux.

Le propriétaire d’un commerce voisin traité de « Fucking Frog – Foutu Français – par le vice-président syro-palestinien et peut-être canadien de PAJU

Une vidéo révélera que le vice-président syro-palestinien, qui serait né à Amman et est peut-être canadien, du PAJU a insulté le propriétaire de la galerie qui lui demandait de ne pas en gêner l’entrée. Il l’a qualifié de « Fucking Frog » - Foutu Français -...Cela faisant sans doute allusion au fait que cette personne est Québécoise francophone et donc méprisable, selon ce vice-président du PAJU, bel exemple de respect des différences et des droits humains que son groupe prétend défendre.
Insulté le propriétaire s’avance alors vers lui. « Ne me touchez pas » gémit le Syro-Palestinien, qui serait né à Amman, est peut-être canadien, courageux mais pas du tout téméraire, qui recule...mais le groupe continuera à gêner avant l’intervention de la police.

Commentaire posté à ce sujet sur Lys-d’Or, un site québecois « pur sucre », dit-on ici, qui soutient les contremanifestations et y est représenté par Claude Harvey : « Ça y est. Mon niveau de tolérance vient d’être franchi. Lorsque j’ai visionné le compte-rendu de notre contre-manifestation de samedi dernier, nous les Amis Québécois d’Israël qui nous battons contre la propagande haineuse du groupe PAJU sur la rue St-Denis à Montréal, les bras me sont tombés. On entend très bien dans la vidéo le charmant Chadi Marouf traiter un commerçant ...de « fucking frog » ou « fucking filth » [ Foutue saleté ]. Je n’en revenais pas. Le Canada est de loin le meilleur pays au monde...se faire mépriser ainsi par un ressortissant étranger du Moyen-Orient, où les régimes sont rarement amicaux envers leurs populations et où les mœurs sont souvent barbares, cela dépasse l’entendement ».

Puis, à 15 h pétantes, la Cour des Miracles remballe et quitte les lieux, rendant sa sérénité à cette portion de la rue Saint Denis...les contremanifestants partant à leur tour un peu plus tard pour une réunion briefing conviviale. C’est cette régularité de métronome des « PAJUstes » qui fait penser à la prestation d’employés consciencieux...On peut se poser la question de savoir qui les finance, d’ailleurs...Même si Chadi Marouf semble être propriétaire d’une imprimerie appelé Katasoho Desing & Printing située à Montréal. Pratique pour imprimer les tracts, même si cela doit bien être financé par quelqu’un.

C’est clairement Israël qui est boycotté

Ici les activistes anti-israéliens ne s’embarrassent d’ailleurs pas du distinguo assez artificiel qui voudrait que la campagne BDS ne s’en prenne qu’à des produits venant des Territoires palestiniens disputés, « occupés » selon eux. Leur tract annonce clairement « Pourquoi je boycott Israël... » Appel « au boycott, désinvestissement et sanctions » est-il précisé dans la BD approximative qui suit. On y accuse aussi l’État hébreu « en Israël de discriminer les citoyen-ne-s Palestinien-ne-s » - de toute évidence, ils ne sont jamais promenés sur le campus de l’Université de Haïfa ou du Technion, par exemple, où l’on voit un grand nombre de ces citoyens soi-disant discriminés...-. « Le boycott a déjà fonctionné et il fonctionnera encore » nous dit-on aussi dans ce tract, évoquant l’Afrique du Sud, bien entendu. Et qui renvoie à une liste de « produits israéliens » pour en faciliter le boycott...Un boycott voulu par « plus de 170 organismes de la société civile palestinienne » est-il précisé. Comment cette profusion d’organismes de ce type peuvent-il exister et fonctionner en dépit de l’apartheid, aucun membre des PAJU ne pourra vous l’expliquer. Quant à leur financement par la communauté internationale qui finance des actions anti-israéliennes...mais c’est une autre histoire.

Tenter de dialoguer avec les « PAJUstes » : mission impossible...

Une tentative de dialogue le 9 juin avec le vice-président du PAJU, Chadi Marouf, donnait ceci :
« Vous venez d’où ? »
« Je suis palestinien »
« D’où » ?
« De Haïfa »
« Vous êtes Arabe israélien. Vous avez un passeport israélien » ?
« Non, syrien ».
« Vous n’êtes pas né à Haïfa, donc...pourquoi vouloir empêcher ce magasin de vendre ses chaussures ? »
« Parce qu’elles sont fabriquées en territoire occupé »
« Cela donne du travail à des Palestiniens dans des territoires où le taux de chômage est très élevé... »
« Le chômage est élevé à cause de l’occupation ».
Et le bonhomme s’emballe tout seul : « Évidemment avant l’occupation on n’avait pas de toilettes, pas de sous-vêtements et il a fallu qu’on nous en donne... ». Bon...
« Pourtant les Arabes israéliens vivent mieux que beaucoup d’Arabes dans la région, voyez en Égypte, en Syrie... »
« En Israël on tue les Arabes... »
« On tue les Arabes ? Vous savez que c’est faux... »

Pas la peine de continuer... le bonhomme se monte et est au bord de la crise. Il fait moins le fier à bras quand c’est un homme qui le confronte, comme avec ce commerçant insulté – voir plus haut -.

Comme souvent, pour ne pas dire toujours, on n’est guère dans le rationnel. On est dans le slogan/ cliché facile, l’invective, la diabolisation et la délégitimation. Et le sort du Palestinien réel, non fantasmé ne compte pas pour grand chose pour ces professionnels de l’anti-israélisme.

Une conversation avec une jeune Québécoise francophone à l’issue d’un psychodrame du samedi sera portant fructueuse. Car, bien que sympathisant avec les doléances du PAJU, elle n’est pas dans l’idéologie et écoute les arguments qui lui sont donnés, accepte le débat serein, demandant finalement où elle peut obtenir des informations qui lui donnent une autre perspective.

De vieux routiers de l’anti-israélisme...

Pierre K.Malouf souligne, par ailleurs, que le vice-président du PAJU et sa compagne sont coutumiers de l’agitation anti-israélienne, citant en exemple le rôle important qu’ils ont joué pour empêcher la tenue de la conférence que devait donner Benyamin Netanyahou invité à prendre la parole à l’université montréalaise de Concordia en septembre 2002. Incident qu’il évoque dans la première partie de son ouvrage, « Les faces cachées d’Amir Khadir », consacré au volet de l’action anti-israélienne du député québecois et de ses amis. De mini-émeutes avaient été organisées alors et furent d’une violence telle que la police dut annuler la venue du responsable politique israélien qui était alors ancien Premier ministre pour des raisons de sécutité...

Répandre la désinformation sur un terrain propice...

Le problème aujourd’hui, face à la diffusion de cette désinformation et cette diabolisation d’Israël est, dira Jean-Marie Gélinas, président de l’association Amitiés Québec Israël, que la plupart des Québecois, francophones notamment, ne savent rien de la réalité proche-orientale. Et certains croient tout simplement ce qui leur est dit. Ils sont d’autant plus enclin à sympathiser avec ce qu’on leur présente comme une « cause juste » que lorsqu’on leur affirme que les Palestiniens sont colonisés, cela touche une corde sensible chez eux puisque certains s’estiment colonisés par les anglophones et souhaiteraient voir le Québec devenir indépendant. L’attitude de Chadi Marouf est d’ailleurs assez incompréhensible à cet égard aussi puisqu’il insulte les Francophones du Québec, qu’il qualifie de « Fucking Frogs » alors qu’il est censé s’en faire des alliés. Mais ne cherchez pas de logique dans tout cela. Ses insultes anti-françaises lui ont peut-être échappé, révélant le fond de sa pensée ou un mode de fonctionnement tourné vers la haine.

Pourtant nombre de passants ne prennent pas les tracts au graphisme quelque peu puéril de Chadi Marouf, que leur propose le groupe du PAJU. Et parmi ceux qui en ont pris, sollicités ensuite par le groupe qui défend Israël et ce commerce, certains les déposeront dans le sac qui leur est tendu et fait office de poubelle. On est en Amérique du Nord et on ne jette donc pas les papiers par terre...Le tout est plutôt flegmatique...D’autres passants, très rares, prendront la défense du boycott et des discussions parfois âpres s’engagent.

Hypocrisie : des militants du boycott anti-israélien utilisent du matériel vidéo « 100% made in Israel »...

Autre élément qui n’est pas dénué d’intérêt...Paco, « citoyen du Plateau de Montréal – où se déroulent ces manifestations anti-israéliennes – qui a rejoint les contre-manifestants car il en a assez qu’on gêne les commerçants » est passionné de technique, filme ou prend des photos. Il a relevé un élément intéressant dans des vidéos de la télévision CUTV, à laquelle participent des membres des PAJU. Une télévision qui semble bien prendre le parti des étudiants qui manifestent actuellement contre un réajustement de frais d’inscription à l’Université – restant pourtant les plus bas d’Amérique du Nord, mais ceci est une autre histoire – et contre le gouvernement du Québec. Paco a noté que ces anti-israéliens qui honnissent tout ce qui vient d’Israël, prônant un boycott pur et dur, utilisent ....un équipement vidéo 100% made in Israël...La tentative que fait Paco pour amorcer un débat avec Chadi Marouf sur ce point ne donnera rien, bien entendu.

Ce PAJU serait, somme toute, assez pitoyable s’il n’avait ce pouvoir de nuisance, notamment pour ceux qu’il prend pour cible et leurs voisins...Et puis, ce qui se joue ici relève quand même d’une véritable « Intifada sur la rue St-Denis », ce qui fait l’objet du premier chapitre du livre de Pierre K.Malouf.

En attaquant le Canada, le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU se décrédibilise et...

En attendant, l’invraisemblable attaque su 17 juin contre le Canada par le Conseil des Droits de l’Homme onusien qui semblerait mettre cette démocratie dans le même sac que la Syrie ou autres pays rogues en fera sans doute réfléchir plus d’un au Québec... Le gouvernement canadien et des médias ont d’ailleurs réagi en anglais ou en français

De quoi décrédibiliser ce Conseil résolument anti-israélien et, par ricochet, sans doute, les PAJU et autres anti-israéliens professionnels...



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