Dans un long « débats et opinions » paru hier dans le Figaro, Denis Jeambar, directeur de la rédaction de l’Express, et Daniel Leconte, journaliste et producteur de télévision, révèlent ce qu’ils savent de l’affaire Mohamed al Dura.

L’important au bout de leur compte-rendu, est qu’il constate qu’il y a eu mise en scène de la part des Palestiniens, et que si l’enfant al Dura était mort, ce qui reste à prouver, les balles palestiniennes seraient en cause.

Surtout, ils reconnaissent que Charles Enderlin, couvert par sa hiérarchie, ment par omission, par commission, et par obstination.

Par omission car il n’était pas présent sur les lieux au carrefour de Netzarim, lorsque le reportage a été tourné par son caméraman Talal Abu Rahma.

Par commission, car il affirme avoir coupé les scènes de l’agonie de l’enfant, « trop insoutenables » selon lui, alors que ces scènes n’existent tout simplement pas.
Par obstination car sachant toute cette forgerie découverte, il se drape du manteau de Noë et du titre « d’expert des conflits du Proche-Orient » après son livre à la gloire d’Arafat « le rêve brisé » pour se faire couvrir par la solidarité de ses confrères.

Se rend-on bien compte que cette affaire est beaucoup plus grave que le montage de Timisoara ?

Se rend-on bien compte que la France a pris la responsabilité de tête dans la haine vouée à l’état d’Israël : après la répétition ad nauseam sur nos ondes de « l’intifada n°2 déclenchée par »la provocation (?) intolérable d’Ariel Sharon [ alors député de l’opposition Likoud ] sur l’esplanade des mosquées [qui n’est autre que le Mont du Temple, lieu le plus sacré du judaïsme], et la diffusion en boucle de la scène du meurtre du petit Mohamed al Dura par les tirs de soldats israéliens supposés sadiques, pendant 45 minutes, reportage fourni gratuitement à toutes les chaînes étrangères, de façon inexplicable si ce n’est « sur ordre venu d’en haut » ?

Se rend-on bien compte que nous assistons en France à une tentative d’étouffer la vérité dans une affaire qu’il ne faut pas craindre de comparer à l’affaire Dreyfus, tant la violence des campagnes antisémites qui s’est ensuivie en France, en Europe, et dans le monde est inspirée de cette forgerie ?

Sait-on bien que dans nombre de pays arabes, des timbres (Tunisie, Qatar), des symboles de toutes sortes (livres, drapeaux) sont illustrés de la scène de la soi-disant agonie du petit M. al Dura ?

Sait-on bien qu’ Oussama ben Laden et l’organisation al Qaïda, qui se souciaient de la cause palestinienne comme d’une guigne, l’ont reprise en exergue de leurs appels à la haine de l’Occident et des Juifs, avec en fond d’écran cette fameuse scène d’agonie ?

Aussi Messieurs Jeambar et Leconte, encore un peu de courage dans cette affaire al Dura : soyez des Zola jusqu’au bout.
Ce serait tout à votre honneur, et votre profession y retrouverait un peu de crédit.