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Laissez donc Noël tranquille !
Par Charles Krauthammer, Washington Post - Traduction française de Simon Pilczer
Article mis en ligne le 19 décembre 2004

« Les célébrations de la fête où la musique de Noël est chantée conduisent les gens à se sentir différents, et du fait qu’ils sont une telle majorité, cela conduit la minorité à se sentir mal à l’aise ».

Les districts scolaires du New Jersey et de Floride interdisent les chants de Noël. Le maire de Somerville, dans le Massachussets, présente ses excuses pour avoir « par erreur » fait référence à la « fête de jour férié » de la ville comme à une « fête de Noël ». Les grands centres commerciaux « Broward et Fashion » en Floride du sud ont mis en place une Menorah de Hanoukah, mais pas de crèche de la nativité. Le directeur de l’un de ces centres commerciaux explique : Hanoukah commémore une bataille et pas un évènement religieux, bien qu’il se hâte d’ajouter, « Je ne connais vraiment pas grand chose à ce sujet ». Il n’y connaît rien. Hanoukah commémore un miracle, et il n’existe pas d’évènement plus « religieux » qu’un miracle.

Les tentatives pour « déchristianiser » Noël sont aussi absurdes qu’elles sont acharnées. Les Etats-Unis aujourd’hui sont la société la plus diversifiée et la plus tolérante dans l’histoire. Ils célèbrent toutes les croyances religieuses avec un cœur ouvert et une ouverture d’esprit qui, comparés aux pays les plus avancés en Europe, sont uniques.

Pourtant plus de 80 pour cent des Américains sont chrétiens, et probablement 95 pour cent des Américains célèbrent Noël. Le jour de Noël est un jour férié officiel fédéral, le seul jour de toute l’année où, par exemple, les musées « Smithonian » sont fermés. Allons-nous prétendre que Noël n’est rien d’autre qu’une orgie de commerce en célébration de … quoi ? Du solstice d’hiver ?

J’aime personnellement Noël parce que, puisque c’est un jour qui pour moi est par ailleurs ordinaire, je dois faire des choses agréables, telles que remplacer autant de gentils collègues que je le pouvais quand j’étais médecin à l’Hôpital général du Massachussets (1*, ndt), et j’admettrai volontiers que ma générosité avait sa récompense : je collectais suffisamment de « bons points » le jour de Noël pour obtenir des remplacements réciproques non seulement pour Yom Kippour, mais aussi pour les jours de Rosh Hashana, et mon principal autre jour férié : le jour d’ouverture à « Fenway ».

Songez, je n’ai rien contre Hanoukah, bien que je sois constamment amusé - et gratifié - de voir combien la culture américaine est sortie de ses limites pour gonfler l’importance de Hanoukah, de loin la moins importante des sept fêtes importantes du judaïsme, la transformant en un évènement gigantesque plein de cartes, de présents, et de commémorations publiques comme une manière créative de donner aux Juifs leur équivalent de Noël.

Certains Américains sont en colère contre les parents qui veulent interdire les chants de Noël parce qu’ils tremblent à l’idée que leurs enfants pourraient se sentir « différents » et « mal à l’aise » s’ils devaient, ne plaise à Dieu, entendre de la musique de Noël dans leur école. Quel dommage. Quelle espèce de fragile identité religieuse ont-ils légué à leurs enfants qui serait menacée par l’exposition à des chants de Noël ?

Je suis frappé du fait que vous ne trouverez pratiquement jamais de Juifs orthodoxes se plaignant d’une crèche de Noël dans un square publique. C’est parce que leurs enfants trempés dans la richesse de leur propre tradition religieuse, savent qui ils sont et ne sont pas menacés par les Chrétiens célébrant leur religion en public. Ils sont grandis par cela.

Ce sont les membres les plus déracinés des minorités religieuses, élevés largement dans l’ignorance de leurs propres traditions, dont l’identité religieuse est si ténue qu’ils sentent le besoin d’être constamment sur leurs gardes contre la manifestation d’autres religions - et qui pensent que la solution à leur situation difficile est d’empêcher l’autre personne de manifester sa religion, plutôt que d’en apprendre un bout sur la leur.

Pour affirmer que l’immense majorité de ce pays étouffe ses impulsions religieuses en public de façon que les minorités puissent se sentir « confortables », non seulement fait enrager de façon bien compréhensible la majorité mais provoque deux péchés. Le premier est un profond manque de générosité envers la majorité des ses concitoyens qui ont montré une telle générosité d’esprit envers les religions minoritaires.

Le second est le péché d’incompréhension - une incapacité à apprécier le caractère unique de l’expérience religieuse américaine commune. Au contraire, par exemple de la fameuse tolérance dans l’Empire Ottoman, ou l’Europe d’aujourd’hui généralement tolérante, Les Etats-Unis ne se contentent pas simplement d’autoriser l’existence de toute minorité religieuse par tolérance. Ils les célèbrent, les accueillent, et les honorent.

L’Amérique a transcendé l’idée de la simple tolérance en 1790 dans la lettre de Washington à la synagogue de Newport, l’une des gloires les moins connues du Fondateur « C’est maintenant non plus de tolérance dont on parle, comme si c’était par indulgence d’une classe du peuple, qu’une autre exercerait ses Droits inhérents naturels ».

Plus de deux siècles plus tard, il est temps que les membres des minorités religieuses (et non religieuses), en tant que citoyens à part entière de cette miraculeuse République, transcendent aussi quelque chose : un repli défensif mesquin.

Joyeux Noël à Tous.


1 * Note biographique sur Charles Krauthammer :

Traduction de la notice à l’URL : http://en.wikipedia.org/wiki/Charles_Krauthammer

Charles Krauthammer (né à New York en 1950) est éditorialiste au Washington Post, et a remporté le Prix Pulitzer en 1987 (le « Nobel des Journalistes », ndt).

Krauthammer a obtenu un diplôme de Sciences Politiques et Economie avec mention « Excellent » de l’Université Mc Gill. Il fut ensuite lauréat du Commonwealth en politique au Collège Baillol, à Oxford.

Il obtint son diplôme de Médecine de l’école de Médecine de l’Université Harvard (l’une des plus prestigieuses aux USA et dans le monde, ndt) en 1975, et travailla comme psychiatre à l’Hôpital Général du Massachussets pendant sept ans.

Krauthammer s’engagea aussi dans la recherche, par exemple lui et son collègue Klerman décrivit la « Manie secondaire » comme un syndrome aux causes multiples.

En 1978, Krauthammer abandonna la pratique médicale pour diriger la planification en recherche psychiatrique pour l’administration Carter, et commença sa contribution à un magazine libéral, « The New Republic ». Pendant la campagne présidentielle de 1980, il servit comme rédacteur des discours du Vice-Président Walter Mondale. Il écrit aussi des sujets pour « Time » et le « Weekly Standart ».

Le « monde unipolaire »

Krauthammer croit que « la notion que la légitimité provient du consensus international » est une absurdité politique dans ce qu’il appelle le « monde unipolaire » dominé par la politique étrangère des Etats-Unis. Comme membre du « Projet pour le futur siècle américain » dont l’objectif est de promouvoir la capacité globale de direction américaine, Krauthammer défend l’unilatéralisme et maintient que, en tant que superpuissance, les USA doivent affirmer leurs positions et inviter les autres à s’y joindre. Il fut l’un de ceux qui se fit le plus entendre en faveur de la guerre en Irak.

Défendre Israël

Les articles de Krauthammer sont généralement en soutien à Israël, et il accuse souvent ceux qui sont des critiques sans compromis de la politique d’Israël d’antisémitisme et d’antisionisme. Ses articles proposent une solution très simple à la crise du Moyen-Orient :

Toujours soutenir Israël

Quelques amis nous signalent les faits suivants.

Attention, ce n’est pas Mgr Sabbah, archevêque catholique de Jérusalem, qui offre les sapins de Noël aux Chrétiens de Jérusalem qui en font la demande.
C’est la municipalité juive !

Mgr Sabbah, antisémite pathologique, préfère pactiser avec les islamistes plutôt que de retenir ses ouailles qui fuient Bethlehem, sous la pression ostracisante des musulmans.

Majoritaire avant que l’autorité palestinienne n’y exerce son joug depuis 1994, la communauté chrétienne de Bethlehem se réduit comme peau de chagrin, et est désormais minoritaire dans la ville natale de Jésus..

Historiquement, il en a déjà été ainsi dans le monde antique après la conquête musulmane : nombre de chefs des églises chrétiennes, parcellisées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, préférèrent pactiser avec les dirigeants musulmans sur le dos des Juifs pour « sauver leur peau », et strictement leur peau, sans même se soucier du troupeau de leurs ouailles.

C’est ce comportement que Bat Ye’or identifie à l’inclination à la dhimmitude.
C’est une forme de « syndrome de Stockholm » avant la lettre, doublé d’un déplacement de l’objet de haine.

Faut raconter tout ça à Dieudonné, à Leïla Shahid, et à la veuve d’Arafat, chrétienne orthodoxe qui a sa chaise réservée à Bethlehem, à côté du Keffieh déployé en forme de « carte de Palestine » sur la chaise de son tendre époux, trop tôt arraché à l’affection des siens.

Et puis aussi que Viktor Ioutchenko, empoisonné à la dioxine par les services secrets ukrainiens, a choisi d’aller se faire soigner en Israël. Les Russes savent que les « Protocoles des Sages de Sion » sont un faux grossier : ils l’ont fabriqué.

Simon Pilczer



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