Bandeau
DESINFOS.COM
Slogan du site

Depuis Septembre 2000, DESINFOS.com est libre d’accès et gratuit
pour vous donner une véritable information indépendante sur Israël

Drôles de drones
par le Professeur David Ruzié *
Article mis en ligne le 11 novembre 2004

Durant le battage médiatique orchestré autour de l’agonie du dirigeant (sic) palestinien, un événement, qui risque d’être lourd de conséquences, est passé, presque inaperçu, dans les médias, sauf chez ceux qui s’efforcent de rendre compte de la façon la plus objective, des événements au Moyen Orient.

Il s’agit du lancement d’un drone (c’est à dire d’un petit engin-espion sans pilote) lancé depuis le territoire libanais et qui, survolant le territoire israélien, a surpris les moyens d’interception de Tsahal.

Ce ne sont pas tellement les propriétés qui caractérisent, pour l’instant, ce type d’engin, qui sont inquiétantes, mais la nouvelle forme d’aide que certains pays musulmans apportent, ainsi, aux terroristes soutenant la cause des extrémistes palestiniens.

En effet, jusqu’à présent l’Iran (officiellement les autorités n’y sont pour rien, mais comme pour la prise d’otages à l’Ambassade américaine à Téhéran en 1979, rien ne se passe sans l’accord des autorités officielles), donc l’Iran soutenait, seulement, pourrait-on dire, directement, les terroristes palestiniens avec de l’argent et des armes.

Cette fois, les « Gardes de la révolution iranienne » ont transmis ce matériel (et sans doute, également, des techniciens) au Hezbollah libanais, c’est à dire à une partie tierce.

Non seulement l’Iran commence, donc, à avoir une part active au combat contre Israël, mais la Syrie, qui contrôle le territoire libanais, devant la carence des autorités de ce pays (qui n’existe pratiquement plus au sens juridique du terme), laisse faire.

Et compte tenu de l’attitude rebelle adoptée par l’Iran au regard du contrôle de l’Agence internationale pour l’énergie atomique, il y a lieu d’être sérieusement inquiet, au moment même où la mort de Yasser Arafat est de nature à laisser entrevoir une reprise de négociations avec de véritables responsables palestiniens.

Devant cette nouvelle forme de violation de la souveraineté de l’Etat d’Israël, que pensez-vous que fit l’ONU ?

Eh bien, selon son habitude, elle a, au nom d’une impartialité totalement hypocrite, condamné à la fois l’assaillant et la victime.

Le représentant personnel du Secrétaire général au sud-Liban a, ainsi, protesté, d’une part, auprès du gouvernement libanais, pour lui demander « d’exercer son autorité pour contrôler le territoire » et déploré, d’autre part, l’action (de légitime défense) des autorités israéliennes, qui ont envoyé, à deux reprises, le même jour, plusieurs avions au dessus du territoire libanais.

Ce n’est donc pas, encore, du côté de l’Organisation mondiale que l’établissement de la paix pourra intervenir.

Une fois de plus, c’est du côté des Etats-Unis, qu’il faut se tourner, au lendemain de la confirmation dans ses pouvoirs du président Bush.

On ne peut que regretter que les Etats-Unis soient, encore, pratiquement seuls (mis à part le soutien de la Grande Bretagne et de quelques autres pays) à être impliqués dans l’affaire irakienne.

Car s’il est vrai que l’on n’a pas trouvé d’armes de destruction massive après l’entrée, en Irak, des troupes américaines au printemps 2003, on est en droit de se demander pourquoi Saddam Husseïn a systématiquement refusé pendant douze ans, après sa défaite au Koweït, de laisser les inspecteurs de l’ONU vérifier le désarmement auquel il était tenu ?

Et l’initiative américaine à l’égard du dictateur irakien, qui finançait également le terrorisme en offrant des primes substantielles aux parents des terroristes-suicides, a, du moins, donné à réfléchir à un autre dictateur, libyen cette fois.

Ce n’est hélas pas le président Jacques Chirac qui a constaté, avec satisfaction, que Mohammed Khadafi a renoncé officiellement à son stock d’armes de destruction massive.

Et c’est cet heureux précédent qui inquiète, certainement, l’Iran qui essaye, sans doute, un baroud d’honneur, avec la complicité de la Syrie qui, elle-même se préoccupe de renforcer sa frontière avec l’Irak par la construction d’un mur (vous avez dit mur ?).

Pour terminer - une fois n’est pas coutume - par une note optimiste on ne peut que se féliciter que l’Agence internationale pour l’énergie atomique, qui fut tellement laxiste avec l’Irak, semble maintenir une pression assez forte sur l’Iran.

Pourvu que le président Jacques Chirac n’y voit pas la main des Etats-Unis…..


  • David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international


Haut de page
Réalisé sous SPIP
Habillage ESCAL 4.5.87
Hébergeur : OVH