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Les nouvelles du discours d’Obama
Par Charles Krauthammer © The Washington Post | Adaptation française de Sentinelle 5771 ©
Article mis en ligne le 21 mai 2011

Ci-dessous, le discours du président Obama sur le Moyen-Orient, annoté :
« La promotion de la réforme à travers la région sera la politique des Etats-Unis, et le soutien à la transition vers la démocratie ».
Ainsi, Barack Obama adopte la doctrine Bush, ouvertement, sans réserve, et sans une trace d’ironie ni d’introspection : celui-ci avait fait de l’extension de la démocratie l’objectif clé des USA au Moyen Orient.

« Trop de dirigeants dans la région ont tenté d’orienter les griefs de leur peuple ailleurs. L’Occident se voyait reproché d’être la source de tous les maux ». 

Remarquez à quel point même rationnel d’Obama rejoint celui de Bush. Bush mettait en avant le fait que les racines du 11 septembre 2011 devaient être recherchées dans la colère détournée des Peuples réprimés du Moyen Orient, notre réponse devait requérir la transformation démocratique de la région.

« Nous avons un enjeu non seulement dans la stabilité des nations, mais aussi dans l’autodétermination des individus ».

Une fine critique exactement du type de “réalisme” que le gouvernement Obama se félicitait d’avoir pratiqué dans ses deux premières années.

A quelle profondeur va cette concession à Bush ? Notez l’exemple de démocratisation d’Obama vers quoi nous tendons. Il a déclaré en réalité :

“ En Irak, nous observons la promesse d’une démocratie multiethnique et à plusieurs sectes. Là-bas, le Peuple irakien a rejeté les dangers de la violence politique pour un processus démocratique. L’Irak est prête à jouer un rôle clé dans la région. 

Saluez bien la doctrine Bush-Obama.

« Le président Assad a désormais un choix : il peut diriger la transition |vers la démocratie], ou se mettre hors course ».

C’est la seule remarque discordante dans une autre tentative intéressante, bien qu’alambiquée, pour unifier toutes les politiques actuelles du « Printemps Arabe » sous une seule rubrique philosophique. Alambiquée parce que la partie Bahreïn n’était pas convaincante et l’omission de l’Arabie saoudite pas sans ambiguïté.

Assad de Syrie dirigeant une transition vers la démocratie ? Voilà qui est bizarre et révoltant. Assad a fait une guerre acharnée contre son Peuple – faisant tirer, arrêter, exécuter, utiliser même l’artillerie contre des villes. Pourtant, Obama tient toujours la branche d’olivier quand, c’est la moindre des choses, il devrait déclarer Assad aussi illégitime que Khaddafi. Clairement, certaines habitudes de négociations / conciliation se meurent difficilement.

« Une paix durable impliquera… Israël comme un Etat juif et le foyer du Peuple juif, et l’Etat de Palestine comme le foyer du Peuple palestinien ».

Enoncé pour rassurer les Israéliens du fait que le gouvernement [américain] rejette le prétendu droit de retour des réfugiés palestiniens. Ils devraient retourner en Palestine, pas en Israël – La Palestine étant leur patrie, et Israël (qui cesserait d’être juif s’il était envahi de réfugiés) étant l’Etat juif. Mais pourquoi user d’un code pour une question dont dépend l’existence d’Israël.

« Les frontières d’Israël et de la Palestine doivent être fondées sur les lignes de 1967 avec des échanges mutuellement acceptés ».

Une nouvelle formulation favorable aux exigences arabes maximales. C’est vrai, cette idée a été la prémisse de base des négociations depuis 2000. Mais aucun président [américain] n’a jamais auparavant adopté publiquement et explicitement les lignes de 1967.

Encore plus alarmant pour Israël, l’omission par Obama des assurances américaines antérieures pour reconnaître « les réalités sur le terrain » en ajustant la frontière de 1967, signifiant l’accord des USA qu’Israël incorporerait les implantations proches, densément peuplées dans tout échange de terre. En omettant cela, Obama laisse une impression d’indifférence à ces implantations. Ce serait un changement significatif de la politique des USA et un coup sévère au consensus national israélien.

« Le Peuple palestinien doit avoir le droit de se gouverner lui-même… Dans un Etat souverain et contigu ».

Voilà un passe-partout américain habituel, sauf pour une chose : Obama se réfère aux frontières palestiniennes avec l’Egypte, la Jordanie et Israël. Mais le seul territoire bordant l’Egypte est Gaza. Comment obtenez-vous la contiguïté avec Gaza ? Est-ce que la carte d’Obama oblige Israël à abandonner un corridor de territoire reliant la Rive Occidentale et Gaza ? Il s’agit d’une vieille exigence palestinienne qui couperait Israël en deux. Est-ce simplement une négligence ? Ou bien une nouvelle découpe en tranche d’Israël ?

Enfin, en appelant les deux parties à « revenir à la table » [des négociations], les Palestiniens doivent expliquer « l’annonce récente d’un accord entre le Fatah et le Hamas… Comment peut-on négocier avec une partie qui s’est montrée réfractaire à la reconnaissance de votre droit à l’existence ? ». 

Aucune forte déclaration sur le rejet par Washington de pourparlers impliquant le Hamas. Simple paramètre fictif.

D’un autre côté, Obama n’a fait aucune mention ici des implantations israéliennes. Une simple négligence ? Ou bien Obama a-t-il finalement réalisé que faire du gel des implantations une pré-condition aux négociations – chose jamais exigée avant qu’il n’entre en fonction – était une erreur désastreuse et injustifiée ? On ne peut que l’espérer.


http://www.washingtonpost.com/opini... <http://www.washingtonpost.com/opini...> - speech/2011/05/19/AF4dFN7G_story.html



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