Après plus de trois ans de négociations qui ont connu des hauts et des bas, le Hamas et le Fatah sont parvenus hier à un accord de réconciliation nationale, surprenant le monde entier. Ces trois dernières années ont été faites de nombreuses tentatives, presque quotidiennes, pour parvenir à une réconciliation. Aucune n’avait jusque là abouti.

Le tournant à eu lieu il y a un mois et demi, lorsqu’Abou Mazen a annoncé qu’il est prêt à se rendre dans la bande de Gaza pour dialoguer directement avec les dirigeants du Hamas. Pourquoi maintenant ? On estime que l’accord a été obtenu grâce à la pression du nouveau gouvernement égyptien afin de faciliter le processus qui doit mener à la déclaration d’indépendance de l’Etat palestinien en septembre, sous l’égide de l’ONU. Selon la déclaration d’intentions signée hier, des élections se tiendront d’ici un an. L’accord évoque aussi la fin de l’incitation mutuelle à la haine et la libération de prisonniers politiques. Abou Mazen et le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mashal, se rencontreront la semaine prochaine au Caire pour signer cet accord.

En Israël, l’annonce de cette réconciliation a provoqué une surprise totale, aucun service de renseignement ne s’attendant à ce que les pourparlers aboutissent. Cette réconciliation met à mal un des principaux arguments d’Israël contre la création d’un Etat palestinien indépendant, celui selon lequel il ne peut y avoir d’Etat tant que l’Autorité palestinienne ne contrôle pas Gaza. Mais il est aussi possible que cette réconciliation soit un obstacle pour les Palestiniens dans leur tentative d’obtenir le soutien de la communauté internationale à l’indépendance de leur Etat, car il n’est pas certain que les Etats-Unis et l’Europe se réjouissent de la création d’un Etat dirigé par le Hamas.

La réaction israélienne a été vive et rapide : « Je crois que l’idée même d’une réconciliation montre la faiblesse de l’Autorité palestinienne et soulève des interrogations : le Hamas prendra-t-il le contrôle de la Judée et Samarie comme il l’a fait dans la bande de Gaza ? J’espère que l’Autorité palestinienne fera le bon choix, celui de la paix avec Israël. Le choix est entre ses mains », a déclaré le Premier ministre Netanyahu