Netanyahu a probablement évoqué hier, face aux responsables des services de sécurité, la possibilité de reprendre les éliminations ciblées. Il a probablement adopté la position d’Ehud Barak selon laquelle la réaction israélienne doit obliger les dirigeants du Hamas à endosser la responsabilité de ce qui se passe dans la bande de Gaza et à contrôler des organisations comme le Jihad islamique.
Barak et Netanyahu estiment que, pour l’heure, il ne faut pas se laisser entraîner dans une succession de ripostes qui risque de ramener Tsahal à une opération terrestre à Gaza. Les propos virulents de ministres, comme Sylvan Shalom ou Avigdor Liberman, n’impressionnent pas Netanyahu. Le Premier ministre et le ministre de la Défense continueront à tenir des propos fermes dans la presse tout en ordonnant à l’armée d’agir avec prudence et retenue pour ne pas se laisser entraîner vers une guerre dans la bande de Gaza.
Derrière la déclaration vague du Premier ministre, « Nous agirons avec fermeté, responsabilité et sagesse », se cache une réalité : Face à la paralysie du processus de paix, Israël n’a pas aujourd’hui le soutien international nécessaire pour une opération militaire qui ferait des victimes civiles.
Netanyahu sait aussi que, malgré les déclarations, la population dans le sud du pays ne supportera pas longtemps une pluie de roquettes.
Netanyahu a dû établir hier sa politique du prix à payer. Il doit répondre au désir de vengeance naturel des citoyens qui doivent vivre dans la peur mais sait aussi que toute réaction risque d’élever le prix réclamé par l’autre camp. Après deux ans de calme, Netanyahu sera jugé désormais, non pas sur ses déclarations, mais sur sa capacité à offrir calme et sécurité aux Israéliens.