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Le Conseil égyptien des Forces armées : qui gouverne l´Egypte aujourd´hui
MEMRI Middle East Media Research Institute
Article mis en ligne le 25 février 2011

Le Conseil égyptien des Forces armées : qui gouverne l´Egypte aujourd´hui ; la place des Frères musulmans ; pourquoi avoir laissé passer des navires de guerre iraniens par le canal de Suez 
« Quand nous sommes arrivés à la conclusion que les exigences du peuple étaient légitimes, nous avons annoncé notre soutien à leurs revendications »

Général Mukhtar Al-Mulla : Nous défendons la légitimité constitutionnelle, qui est là pour le bien du peuple. Lorsque le peuple a fait savoir qu´il voulait un changement, nous nous sommes retrouvés pris dans un conflit entre le commandant suprême des Forces armées, qui est le président, et les exigences du peuple. Quand nous sommes arrivés à la conclusion que les exigences du peuple étaient légitimes et méritaient le respect des Forces armées, nous avons annoncé, à plusieurs reprises, notre soutien à ces revendications légitimes.

[...]



Général Mamdouh Shaheen : Les organismes chargés d´enquêter et les entités juridiques ne subissent aucune restriction quant à l´enquête menée par des fonctionnaires ou qui que ce soit d´autre, d´ailleurs.

[...]

Actuellement, rien n´empêche une enquête sur l´ancien président ou sa famille. La preuve en est la décision du procureur général de geler les avoirs de [Moubarak] et de sa famille dans les pays européens...



Présentatrice : Les actifs de toute la famille Moubarak ?



Général Mamdouh Shaheen : Oui.



Présentatrice : Cela inclut sa femme, ses fils, ses belles-filles, d´autres parents...



Général Mamdouh Shaheen : Non. Seulement l´ancien président, son épouse, ses fils et leurs épouses.

[...]



Présentatrice : Es-ce que des membres de la famille de l´ancien président Moubarak pourraient être interrogés ?

Général Mamdouh Shaheen : C´est possible, car une fois que des preuves ont été recueillies, l´enquête peut commencer.



Présentatrice : Avez-vous forcé le président Moubarak à démissionner ?

« Le Conseil suprême des Forces armées a ouvert une session permanente »

Général Mukhtar Al-Mulla : Nous avons publié une déclaration affirmant que le Conseil suprême des Forces armées avait décidé de « rester en session permanente » et suivait la situation de très près. C´était notre message.



Présentatrice : C´était votre message au président, non au peuple, n´est-ce pas ?



Général Mukhtar Al-Mulla : Je n´ai pas dit que c´était un message au peuple. Le message affirmant que le Conseil suprême est en session et suit la situation s´adressait à toutes les personnes concernées... Puis est venue une autre déclaration…



Le général Mohammed Al-´Asar : « Demeurer en session permanente » est une expression capitale pour ceux qui en comprennent le sens... Le Conseil suprême des Forces armées s´est réuni et est resté en session permanente.

Présentatrice : Etait-ce un message direct au président Moubarak pour lui dire que c´était la fin ? 



Un invité du studio : Qu´est-ce que ça voulait dire, général ?



Général Mukhtar Al-Mulla : Faut-il vraiment l´expliquer ?

[...]

« Il n´y a pas de président. Il y a le chef du Conseil suprême des Forces armées... »


Présentatrice :
Quelle est la place d´Omar Suleiman dans l´Egypte d´aujourd´hui ?



Général Mukhtar Al-Mulla : Qui dirige le pays aujourd´hui ?



Présentatrice : Le Conseil suprême des Forces armées.



Général Mukhtar Al-Mulla : Y a-t-il un vice-président au sein du Conseil suprême ?



Présentatrice : Non



Général Mukhtar Al-Mulla : Donc, vous avez votre réponse.



Un autre général : Il n´y a pas de président et donc pas de vice-président.



Général Mukhtar Al-Mulla : [Omar Suleiman] est assis chez lui. Il n´y a pas de président. Il y a le chef du Conseil suprême des Forces armées...



Présentatrice : Nous pouvons donc affirmer en direct à la télévision que M. Omar Suleiman n´a absolument rien à voir avec la gestion du pays ?



Général Mukhtar Al-Mulla : Rien à voir en effet.

[...]

« un principe stipule que la formation de partis politiques sur des bases religieuses est interdite [mais] les Frères musulmans sont des Egyptiens comme les autres »

Général Mukhtar Al-Mulla : Nous avons un principe qui stipule que la formation de partis politiques sur des bases religieuses est interdite. C´est un principe...



Un autre général : conforme à la constitution...



Le général Mohammed Al-´Asar : Les Frères musulmans sont des Egyptiens. Quelqu´un peut-il le contester ? Ils ont les mêmes droits et devoirs que tous les autres Egyptiens. Pourquoi établir une distinction entre les personnes...



Présentatrice : Vous ne les considérez donc comme des ennemis de l´État ?



Le général Mohammed Al-´Asar : Pourquoi le devrais-je ? Nous sommes tous Egyptiens.

[...]

« Je n´ai pas le droit d´empêcher un navire de traverser le canal de Suez, à moins qu´il n´appartienne à un pays contre lequel je suis en guerre… Suis-je en guerre contre l´Iran ? »


Présentatrice : Certaines personnes croient que le fait d´avoir permis à deux navires de guerre iraniens de passer par le canal de Suez constitue un message direct à l´attention d´Israël. Aucun navire de guerre iranien n´a jamais traversé le Canal de Suez...



Général Mukhtar Al-Mulla : La Convention de Constantinople de 1888 réglemente le passage des navires par le canal de Suez. Je n´ai pas le droit d´empêcher un navire de guerre ou tout autre navire de traverser le canal de Suez, à moins qu´il n´appartienne à un pays contre lequel je suis en guerre ou qu´il ne transporte une cargaison dangereuse ou illégale.



Présentatrice : Mais des navires de guerre iraniens ne sont jamais passés par le canal...



Général Mukhtar Al-Mulla : Et par où passeraient-ils, alors ? Les navires traversent le canal de Suez, et nous prenons les mesures indiquées pour notre sécurité et la sécurité des navires eux-mêmes. La convention détermine... Suis-je en guerre contre l´Iran ?



Présentatrice : Non.

Général Mukhtar Al-Mulla : Alors je ne peux pas empêcher ces navires de passer par là. Est-ce que ces navires...



Présentatrice : Mais nous étions dans un état de...



Général Mukhtar Al-Mulla : Les tensions et les conflits ne sont pas la guerre.

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Le MEMRI détient les droits d´auteur sur toutes ses traductions. Celles-ci ne peuvent être citées qu´avec mention de la source.


Ci-dessous des extraits de propos tenus par les membres du Conseil suprême égyptien des Forces armées, diffusés sur Dream 2 (Egypte) les 21 et 22 février 2011.
Voir les extraits vidéo sous-titrés en anglais sur MEMRI TV : http://www.memritv.org/clip/en/2822.htm



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