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« Sous la menace des armes à Naplouse »
Albert Capino © PRIMO-Europe
Article mis en ligne le 15 août 2004

C’est le titre d’une correspondance de la BBC.
De quoi s’agit-il ? De relater un enlèvement ? Une attaque aveugle ? Une tentative d’exécution ?

En fait, sous ce titre, Orla Guerin, correspondant de la BBC, décrit son « calvaire » vécu en compagnie de Rana, une femme palestinienne âgée et du médecin venu l’ausculter à Naplouse. Sa maison est située dans un quartier qui abrite de nombreux groupes radicaux, Balata, point de départ de nombreux attentats.

Simultanément, l’armée israélienne menait une opération délicate pour débusquer les membres de factions radicales et empêcher un attentat en préparation, selon une alerte parvenue à leur Q.G.

Opération devenue hélas routinière qui, si elle n’est pas menée correctement, c’est à dire avec une rigueur laissant peu de marge à l’erreur, se termine souvent tragiquement comme il y a deux jours à Kalandia. Ce jour-là, ce sont des Palestiniens qui furent assassinés par leurs compatriotes…

Ce que décrit le correspondant de la BBC comme un outrage, n’est en fait qu’un ensemble de mesures pour assurer le bon déroulement de la mission, y compris pour sa propre sécurité et celle de ses hôtes :

neutralisation des moyens de communication, immobilisation à l’intérieur des bâtiments, le temps que l’opération soit menée à bien.

« Vous nous gardez ici contre notre gré » proteste le correspondant anglais.

« Vous pourriez compromettre notre opération, en révélant notre position » fut la réponse.

Mais, nous dit le correspondant de la BBC, il y a des « secrets » à Balata - se targuant ostensiblement d’être dans la confidence - par lesquels les gens savaient déjà que des soldats se trouvaient dans cette maison.

Ces derniers, sont jeunes, sous tension et lassés d’avoir à effectuer continuellement ces missions pour éviter que d’autres jeunes de leur âge, téléguidés par des manipulateurs sans scrupules, viennent se faire sauter dans la foule, parmi leurs proches. D’où des écarts de langage, rapportés par la BBC, comme s’il s’agissait d’actes criminels.

Dans le même temps, en Irak, un compatriote et confrère du journaliste anglais était enlevé avec violences, maintenu en otage et menacé de mort. James Brandon, correspondant du « Sunday Telegraph » exprime son soulagement après sa libération dans ces termes :

"Huit hommes m’ont frappé à la tête et blessé avec leurs pistolets. Puis ils m’ont mis tour à tour des armes sur sa tempe, appuyant sur la gâchette, pendant qu’on me demandait si j’étais un espion américain ou israélien.

Brandon a répondu inlassablement qu’il était « sahafi », journaliste, mais :
« Tout ce que je sentais c’était l’acier froid du pistolet de l’un de mes ravisseurs contre ma tempe, puis il y eut un silence glaçant... rompu quelques secondes plus tard par le clic métallique terrifiant d’une gâchette sur laquelle on appuie ».

James Brandon fut battu, et amené de force devant une caméra. C’est à ce moment là que l’un de ses ravisseurs menaça de le tuer si les opérations américaines à Nadjaf ne cessaient pas.

Mais tout ceci n’a pas eu l’air d’émouvoir la BBC, dont le correspondant vivait des moments dramatiques à Naplouse, « sous la menace des armes »...

Le « cauchemar » d’Orla Guerin, lui, ne dura que moins de quatre heures. Laps de temps pendant lequel personne confié à la garde des soldats ne fut maltraité. Ils quittèrent la maison de la vieille dame, laissant tout en l’état, y compris la volière sur le toit.

On leur reproche de ne pas avoir laissé Rana y monter pour « parler à ses pigeons »… ou serait-ce plutôt pour l’empêcher de gagner un toit qui domine Balata et d’où l’on peut envoyer des signaux à des kilomètres à la ronde ?

La BBC prendrait-elle les soldats de Tsahal pour des pigeons ?



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