Les émeutes violentes déclenchées hier par des colons de Yitzhar, en réaction à l’évacuation d’une colonie sauvage dans la région, ont prouvé une nouvelle fois qu’en Samarie règne une autre loi et que celle-ci crée une réalité explosive. Hier matin, des forces de la police et de Tsahal se sont rendues sur le site de la colonie sauvage de Guivat Ronen, près de Yitzhar et de Har Berakha, où elles ont démoli un préfabriqué érigé sans permission et en violation de l’ordonnance sur le gel de la construction.
Parallèlement, la police a interpellé, à la demande du parquet, le rabbin Yitzhak Shapira de la colonie de Yitzhar, suite à la publication d’un livre dans lequel il affirme qu’il est permis de tuer des non-juifs.
Ces deux événements ont provoqué la colère des colons qui ont cherché à se venger, tout d’abord, en crevant les pneus de deux véhicules de l’armée. Ils se sont ensuite dirigés vers les terres du village de Hawareh et ont tenté de mettre le feu à un champ.
Les manifestants se sont ensuite dirigés vers le village de Burin, une trentaine de colons au visage masqué s’avançant vers l’intérieur du village en jetant des pierres. Les Palestiniens sont alors sortis de leurs maisons et la situation a dégénéré en un affrontement violent. Trois colons ont été blessés, dont un grièvement à la tête, par des jets de pierre. Deux Palestiniens ont été blessés.
Tandis que les forces de l’ordre tentaient de disperser les manifestants, les colons ont mis le feu à des champs et des oliveraies. Les autorités ont alors autorisé la venue de camions de pompiers palestiniens pour combattre le feu. Cette coopération entre pompiers israéliens et palestiniens est le seul événement positif de cette triste journée.
Par crainte de voir cet affrontement s’étendre à d’autres régions de Cisjordanie, le commandant de l’Administration civile de Cisjordanie, le général Yoav Mordekhaï, a téléphoné à des dirigeants Palestiniens et à des responsables des colonies, leur demandant de calmer les esprits.