A peine plus âgé qu’Israël, le journal Le Monde n’a certes jamais manifesté une grande empathie pour l’Etat hébreu, mais on pensait que l’époque où, il y a quelques années, le quotidien parisien du soir distillait, à longueur de numéros, son venin à l’égard d’Israël était révolue. A en juger par les derniers numéros parus, cette semaine, il n’en est malheureusement rien.

Dans le numéro daté du 4 juin, c’est tout d’abord, à la une, une horrible caricature de Plantu, qui évoque à sa manière le conflit israélo-palestinien, en trouvant le moyen de faire un lien avec l’augmentation envisagée, en France, des amendes pour stationnement illicite : un tankiste israélien goguenard, devant un envoyé de l’ONU notant l’« infraction », écrase, avec son char, un malheureux Palestinien, à côté d’un panneau d’interdiction de stationnement…….

Le lendemain soir, ce sont deux pages « Horizons-Débats » consacrées à « Israel-Palestine : halte à la surenchère », et où Le Monde emboîte le pas à la meute qui, des quatre coins de la terre, n’a de cesse de stigmatiser le fiasco que constituerait l’arraisonnement par Tsahal de la « flottille humanitaire » et en rajoute même, en considérant que « destiné à garantir la sécurité d’Israël, l’usage disproportionné de la force apparaît autodestructeur et inefficace » (souligné par nous).

Nous avons déjà souligné, il y a quelques jours, la « disproportion » entre 9 morts (pas si innocents que cela…) et environ 700 passagers…..

Et ce ne sont pas les plaidoyers de Dominique de Villepin, d’un avocat-écrivain palestinien, d’une écrivain(e) libanaise, même soutenus par un israélien, Amos Oz, apprécié dans d’autres domaines, qui nous auront convaincu.

Il faut dire que nous en avons assez d’entendre parler de l’ « usage disproportionné de la force » auquel aurait systématiquement recours Israël et de n’entendre jamais rappeler que le retrait israélien du sud-Liban en 2000 a permis au Hezbollah de renforcer son potentiel militaire et de provoquer la guerre de l’été 2006.

De même, on ne cesse de condamner le blocus de la Bande de Gaza par Israël, sans jamais évoquer le retrait israélien de ce territoire à l’automne 2005.

Et, en quelque sorte, comme pour la situation au nord, la « récompense » des Israéliens, dans le sud, a été de recevoir des actes de guerre en échange de ces gestes de paix, comme en témoignent. les milliers de roquettes, dirigés vers leur territoire.

De plus, un soldat israélien a été enlevé, sur le territoire israélien, au cours d’une embuscade initiée par des une bande terroriste, et non au cours d’un « combat à la loyale » et depuis bientôt 4 ans, Guilad Shalit est maintenu en isolement, au mépris des règles les plus élémentaires du droit humanitaire international.

Les tirs de roquettes sont devenus plus intenses à partir du moment où le Hamas, dont la Charte non seulement est empreinte d’antisémitisme, mais de plus indique clairement pour objectif la destruction d’Israël, déjà vainqueur aux élections de 2006, s’est débarrassé du Fatah, placé sous l’autorité du président de l’Autorité (sic) palestinienne et « gouverne » seul le territoire, depuis l’été 2007.

Et c’est de cette époque que date le « blocus de Gaza » mis en place par Israël et…..par l’Egypte, mais de cela on ne parle pas, bien évidemment.

Il est vrai que l’Egypte tolère (pour ne pas dire que ses policiers et ses douaniers encouragent même, car ils en profitent financièrement) un vaste trafic de contrebande de guerre (et d’autres objets….), à partir de son territoire.

La tâche d’Israël serait grandement facilitée si l’Egypte exerçait effectivement son autorité sur son territoire. Mais de même que le gouvernement libanais, depuis des décennies, a refusé d’assumer ses responsabilités au sud de son territoire, permettant ainsi la prise en mains de cette zone d’abord, par les terroristes de l’OLP, puis, actuellement par ceux du Hezbollah, de même l’Egypte permet au Hamas de s’approvisionner en armes et munitions et de provoquer Israël.

Après tout, l’aide humanitaire pourrait parfaitement parvenir dans la Bande de Gaza, à partir du territoire égyptien.

Mais il vaut mieux diaboliser Israël, rendu responsable de la misère de la population, qui a librement choisi d’être gouvernée par le Hamas, qui n’a d’autre préoccupation (quand il ne saccage pas les locaux d’ONG humanitaires, comme il vient de le faire ces derniers jours…..) que de défier Israël, par des paroles vindicatives et, périodiquement, des actions violentes (sinon initiées par le Hamas, du moins tolérées par lui…)..

Et on voudrait qu’Israël se laisse faire…..

De sorte que la tragi-comédie de la « flottille pseudo-humanitaire » (que d’aucuns ont eu l’outrecuidance d’appeler la « flottille de la paix » est venue, à point nommé, pour permettre d’ « en rajouter une couche » sur le dos d’Israël.

Et dans le numéro daté des 6-7 juin l’équipe éditoriale du Monde s’est surpassée, car, à notre connaissance, jamais les lecteurs du journal n’avaient eu autant de place pour s’exprimer sur d’autres crises, autrement plus meurtrières (Bosnie, Tchétchénie, Tibet, Darfour, Sri Lanka…..).

Qu’on réalise : une page entière d’ « Horizons-Débats » consacrée aux réactions à « L’assaut contre la flottille humanitaire ».

Et sans que l’on puisse vérifier cette double affirmation, le journal affirma que « contrairement à la teneur habituelle du courrier, d’ordinaire très partagé sur le Moyen-Orient, une large majorité condamne l’intervention d’Israël et s’inquiète de ses conséquences » (souligné par nous).

De fait, les journalistes du Monde , brouillés avec les mathématiques ont trouvé 13 articles critiques et un seul favorable à Israël (au titre d’ailleurs ambigu : « Une bataille perdue »).

Ils ont même reçu le renfort d’un lecteur, sans doute, juif (d’après son patronyme), qui lance un « appel urgent » pour qu’un « nom représentatif du judaïsme français…..soit décidé à exprimer notre écoeurement devant le comportement scandaleux d’Israël, face à des hommes et des femmes courageux et pacifiques ».

Inutile de dire qu’il s’agit de l’écoeurement de ce lecteur et non du nôtre.

Mais les lecteurs habituels de nos réflexions s’en seraient doutés d’eux-mêmes…..