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La fragilité d’Israël
Par Angelo Panebianco © Corriere Della Sera/Traduction A.C.
Article mis en ligne le 4 juin 2010

C’est un cercle vicieux connu : l’obsession, et justifiée en soi, en quête de sécurité de ceux qui vivent constamment en danger, peut conduire à des erreurs qui augmentent l’insécurité encore plus. C’est arrivé à Israël. Bêtement tombé dans le piège préparé par les partisans du Hamas pour répandre le sang, le gouvernement israélien a donné un cadeau à ses ennemis (et ce sera un bien s’il paie la facture sur le plan électoral). Il a nourri l’hostilité générale envers Israël, le seul pays à qui on ne pardonne rien. En dépit d’être le seul pays qui vit dans un état de siège permanent, depuis sa fondation.

Rien ne mesure la popularité d’Israël mieux que l’attitude de l’Organisation des Nations Unies. Où l’on passe souvent sur les crimes d’un quelconque régime sanguinaire, mais jamais sur ceux, réels ou imaginaires, de la démocratie israélienne. Appelez cela un pur lapsus freudien, mais beaucoup se souviennent de la carte du Moyen-Orient que les Nations Unies exhibaient et sur laquelle il n’y avait aucune trace d’Israël. La volonté de la majorité du Conseil des droits de l’homme, qui a ouvert aujourd’hui une mise en examen (avec seulement les voix des États-Unis, de l’Italie et de la Hollande qui ont voté contre) est en ligne avec une longue tradition d’hostilité onusienne biaisée et préconçue contre cet État.

Alessandro Piperno (Corriere du 2 Juin) a rendu un avis qui mérite une attention sur les sentiments des Israéliens aujourd’hui : « J’ai l’idée - écrit-il – qu’Israël est un pays où les gens plus ou moins consciemment, se sentent condamnés ( ...) Peut-être ont-ils compris qu’ils peuvent gagner une autre bataille, mais la guerre est à la longue perdue. Ils ont constaté que la violence n’est plus utile à la cause depuis l’utopie du dialogue. " Contre la survie d’Israël trois forces jouent : la démographie, la géopolitique et à l’hostilité d’une grande partie du monde (y compris une partie non négligeable de l’Europe).

Données démographiques, à savoir différents taux de croissance de la population juive et arabo-israélienne.

La géo-politique, à savoir le déclin de la puissance américaine et ses effets sur le Moyen-Orient.

La rupture de l’alliance entre la Turquie et Israël fait partie d’une distance plus générale que l’Etat turc prend vis à vis du monde occidental, accélérée par la perte de la puissance américaine.

Israël a jusqu’à présent dû sa survie à la protection de ses armes et celle des États-Unis. Si cette dernière faiblit, les armes ne seront pas suffisantes pour assurer le salut.

Ensuite, il ya l’aversion d’une grande partie de l’opinion publique mondiale. Certains prétendent que les préjugés antisémites n’ont rien à voir pour expliquer ce manque de loyauté envers la démocratie israélienne.

Il faudrait alors expliquer pourquoi la défense des Palestiniens est souvent accompagnée par une cécité face à la nature des mouvements islamistes et à la férocité des ennemis d’Israël. Je me souviens d’une lettre que j’ai reçue à la suite d’un article sur le conflit israélo-arabe. Après m’avoir accusé de nier l’évidence, à savoir la nature « criminelle » d’Israël, elle s’est terminée par une question : “Mais pourquoi défendre Israël, vous qui n’êtes même pas Juif ?.”

Malgré ce que disent ses ennemis, Israël est une réalité fragile, précaire. Si un jour elle venait à être détruite, il y en a qui trinqueraient, même en Europe. Mais une telle tragédie anticiperait ou accompagnerait un revers majeur pour les conceptions occidentales : la victoire des conceptions, des modes de vie, des institutions, qui forment l’antithèse des notres et qui nous sont hostiles.

http://www.corriere.it/editoriali/1...



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