Le célèbre intellectuel juif français avait signé la pétition Jcall, ce texte si décrié en Israël, qui faisait une sévère critique de la politique de l’actuel gouvernement Israélien, au point d’être accusé par certains d’anti-sionisme. Pourtant, quelques heures après l’incident de la flottille, quelques heures après une immense manifestation contre le gouvernement Israélien à Paris, Bernard Henri Levy a rendu hommage à « la bidirectionnalité du miracle démocratique Israélien » lors du forum franco israélien dédiée à la démocratie.

Bernard Henri Levy s’est réjoui de ce forum franco israélien, qui d’une certaine manière, permet de « renouer avec les temps bénis de l’amitié franco-israélienne », amitié inaugurée dès la naissance de l’État, mais qui s’interrompt sous De Gaulle.

Surtout, le philosophe, rappelant qu’Israël, en guerre depuis 60 ans, est toujours resté une démocratie à part entière, alors que la guerre entraine généralement une démocratie un état d’exception, a rendu hommage à « la bidirectionnalité du miracle démocratique Israélien ».

Bernard Henri Levy a aussi ajouté ne pas connaître ailleurs dans le monde un État restant pleinement démocratique dans de telles conditions.

Pourquoi avoir fait partie des signataires du Jcall donc ?

Pour Bernard Henri Levy, il faut absolument dissocier la critique du gouvernement actuel, qui est une marque de liberté d’expression, avec un anti sioniste remettant non pas un gouvernement ou une politique, mais la légitimité de l’État lui même.

Dans le cas où ces deux dimensions sont mêlées, on ne peut plus critiquer un gouvernement Israélien sans être accusé de soutenir d’anti-sionisme, et c’est la liberté d’ expression au sein de la communauté juive qui en fait les frais.

Dans un article où il explique les raisons qui l’ont amené, lui admirateur d’Israël, à signer Jcall, il explique « aimer Israël, l’aimer vraiment, c’est être capable, autrement dit, de faire la distinction entre lui, Israël, et le gouvernement dont il se dote ; c’est ne pas craindre, comme dans toutes les démocraties, mais dans celle-ci plus que dans toute autre, de critiquer l’un pour mieux honorer l’autre »

Comme pour montrer sa compassion vis à vis des souffrances du peuple Israélien, il ajoute : « Je n’atterris jamais à Tel-aviv sans aller rendre visite à mes chers amis de Sderot »

Située à 2,5 km de Gaza, Sdérot est la ville la plus exposée au tirs roquettes en Israël, avec quelques 6 311 tirs en 23 ans.