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Bonnes questions – mauvaises réponses : l’Europe regarde son nombril pendant qu’Obama observe son prompteur.
Albert Capino
Article mis en ligne le 13 mai 2010

Bombarder les installations nucléaires iraniennes ? S’attaquer à la livraison en contrebande de missiles au Hezbollah ? Prendre des mesures contre l’entraînement de cadres militaires au Liban et à Gaza par des gardiens de la Révolution ? Risquer l’escalade avec la Syrie ? Et vous en avez encore beaucoup comme ça ? Vous ne croyez pas qu’on est suffisamment occupés après les sub-primes ? La dette publique abyssale ? Les retraites ? Le festival de Cannes ?

Toutes ces questions proche-orientales ont été largement débattues. Au nom de la stabilité de la région pour les uns, les risques d’embrasement international pour les autres et le calme aux frontières pour les Israéliens, le consensus a été d’y répondre par la négative.

Si je peux me permettre, pendant que ces préoccupations sont estompées par d’autres priorités et que tous les regards sont tournés vers la Grèce et la zone Euro, l’Iran place ses jalons sans réagir aux critiques autrement que par des discours provocateurs, et poursuit depuis 7 ans l’avancement de son programme nucléaire, ainsi que l’armement et l’entraînement militaire de ses alliés.

Ah ouais ? Et qu’est ce qu’ils font, les Israéliens ?

Le gouvernement israélien, rendu sensible aux assauts de ceux qui vilipendent l’Etat d’Israël pour ses « réponses disproportionnées », qui stigmatisent le « blocus de Gaza » malgré les milliers de tonnes de nourriture et de médicaments livrées quotidiennement, qui mettent en avant la « catastrophe humanitaire palestinienne » malgré la croissance record à Ramallah en pleine période de crise, a choisi de ne pas bouger.

Ah ben vous voyez ! D’ailleurs, une pétition de Juifs français approuve !

Chez les Juifs de la diaspora, on voit s’opposer les arguments des signataires de « l’Appel à la raison » privilégiant une vision à court terme pour ne plus prêter le flanc aux articles incendiaires de la presse, pour ne plus avoir à subir le énième reportage sur les « chroniques palestiniennes sous occupation », par peur de voir Israël désigné comme l’Etat le plus impopulaire du Moyen-orient ou encore celui par qui le scandale arrive, et ceux de « Raison garder » – dont je suis – privilégiant la survie à long terme, même si elle provoque une certaine confusion dans l’opinion.

À force de donner trop de poids aux critiques, le piège est en train de se refermer.

Piège ? Mais de quel piège vous parlez ?

Pour ne pas indisposer ses alliés, plutôt que de riposter graduellement afin d’éviter l’accumulation d’un arsenal de guerre par ses ennemis, tout en attirant l’attention sur leurs menaces, le gouvernement israélien a choisi de laisser faire les actions aboutissant à un réarmement massif du Hezbollah via la Syrie et l’entraînement du Hamas à un nouvel équipement fourni par Téhéran.

L’Iran veut absolument terminer sa phase de préparation opérationnelle de fabrication d’un engin nucléaire avant que des sanctions puissent être prises à son encontre.

Il semble bien qu’ils soient sur le point d’y parvenir : les USA d’Obama déclarent qu’ils n’envisagent pas d’action coercitive, les Israéliens ne souhaitent pas s’engager seuls et la préoccupation de l’AIEA pour un désengagement nucléaire semble se concentrer dorénavant sur Israël plutôt que l’Iran.

Ah ben voilà : vous défendez encore Israël inconditionnellement !

L’Europe est plus concernée qu’il n’y paraît : l’Iran s’occupe aussi de la Grèce à sa manière. Téhéran a continuellement augmenté sa capacité de production de plutonium de qualité militaire et améliore des missiles de croisière ukrainiens capables de transporter des ogives nucléaires jusqu’en Europe centrale. De quoi « pulvériser » la dette de la Grèce au sens propre du terme…

On ne peut éviter un parallèle entre la crise que nous traversons actuellement et celle des années 30, qui a vu la course à l’armement de l’Allemagne nazie, au terme de laquelle éclata la seconde guerre mondiale.

Aucune nation européenne ne s’était alors levée pour s’y opposer, les Américains prônaient l’isolationnisme et, après l’Anschluss de l’Autriche en mars 1938, l’occupation de la Bohème et de la Moravie en mars 1939, le jour où l’armée de Hitler franchit la frontière polonaise, ultime provocation le 1er septembre 1939, il était trop tard. La Grande Bretagne et la France n’eurent d’autre choix que de déclarer la guerre.

Les mêmes causes ne produisent pas nécessairement les mêmes effets…

Non, mais à ne pas vouloir tirer les leçons du passé, on s’y expose gravement : si l’Iran, comme il le prétend, n’a aucune intention belliqueuse, quelle est alors la signification de tous ses efforts en ce sens ? Pourquoi accélérer la mise au point de vecteurs capables d’atteindre des capitales Européennes, sinon pour paralyser toute velléité d’intervention ?

Pas notre priorité !

C’est pourtant bien à force de ne pas prendre des mesures concrètes à temps qu’une partie du monde risque de se retrouver confrontée à une situation inextricable. Du moins pas sans subir des pertes et dégâts « disproportionnés »…

Stop le rabat-joie ! L’Europe espère bien avoir mis en place un plan béton pour lutter contre les déficits et la faillite de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal : faudrait quand même veiller à ne pas s’aliéner nos destinations de vacances avant l’été ! Allez : yassou et pour le reste, on verra à la rentrée !

J’appellerais ça danser sur un volcan…

Oh mais il va arrêter de nous les casser celui-là ! Fallait encore qu’il la ramène avec son volcan : nos Airbus sont résistants à la cendre jusqu’en niveau 2 et le nuage vogue vers la Chine. Là ! Va tout de même pas se laisser emm… non ?

A.C.



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