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Opinion contrastée de Silvan Shalom
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 9 mai 2010

L’ombre d’Arafat fera capoter tout espoir d’accord mais des conversations sur des questions d’économie restent positives, explique le vice-Premier ministre Silvan Shalom dans une interview au Jerusalem Post ancrée dans la réalité.

Le constat

Silvan Shalom donne rarement des interviews note le Jerusalem Post. D’où l’intérêt de celle qu’il a accordée le 5 mai 2010. Son analyse est ancrée dans la réalité, loin de tout fantasme – fantasmes sur lesquels sont « fondés » des appels comme celui des « grands-frères » se voulant si moraux et bienveillants enjoignant à Israël de « donner, donner, donner... » sans garantie aucune pour que la paix arrive -.

Les négociations « de proximité » actuelles, auxquelles les Palestiniens ont fini par consentir du bout des lèvres, n’en sont pas, dit-il. Car pour parler de « proximité » il faudrait être dans un même lieu comme cela a été le cas pour Wye. Actuellement si ces négociations démarrent, George Mitchell devra faire une navette de 25 minutes entre Jérusalem et Ramallah...Ce qui en dit long.

Mais, dit-il, là n’est pas l’obstacle principal. L’obstacle principal vient de « l’héritage d’Arafat car, selon lui « à Camp David puis à Taba en 2001, Ehoud Barak, qui était alors Premier ministre, a offert 97 % des Territoires aux Palestiniens, avec une échange de territoires à un contre un pour le reste ; une souveraineté palestinienne sur le Mont du Temple et une souveraineté israélienne au-dessous ; le contrôle palestinien de trois des autres quartiers de la Vielle Ville de Jérusalem ; et quelque 100.000 réfugiés palestiniens entrant en Israël. »

« Selon Silvan Shalom, Abbas, en refusant l’offre de 2008 d’Ehoud Olmert, qui était presque aussi généreuse que celle d’Ehoud Barak, a montré qu’il n’accepterait jamais moins que cela. Et le Premier ministre de l’Autorité palestinienne, Salam Fayyad, qui, toujours selon lui, se prépare à remplacer Abbas, ne pourrait rien accepter de moins non plus, d’autant qu’il n’a pas l’approbation du Fatah de Mahmoud Abbas ni celle de l’OLP. »

« Le vice-Premier ministre ne pense tout simplement pas que les Palestiniens reconnaissent un jour Israël en tant qu’État juif. »

De plus, L’Autorité palestinienne fonctionne déjà comme un État de facto et si elle n’a pas de frontières, nous n’en avons pas non plus. »

Des négociations pourtant utiles

Cela ne veut pour autant pas dire que des conversations entre les deux parties soient inutiles. Selon le ministre, « elles devraient porter sur des projets économiques, le développement de zones industrielles, des projets communs en matière d’électricité, d’égouts, d’eau et d’assistance pour les infrastructures. De la même manière ces conversations devraient se concentrer sur une liberté de circulation accrue en Judée Samarie, en démantelant de barrages routiers et en trouvant comment les Palestiniens peuvent combattre le terrorisme et améliorer la sécurité. »

Il faut rappeler que ce qu’il préconise est déjà mis en place, mais peut être amélioré, ce qui dépend de la situation sécuritaire, bien évidemment, comme le soulignait Benyamin Netanyahou dans un bilan très important qu’il dressait récemment, loin de tout fantasme ou élucubration. Et c’est également ce que préconise Shimon Peres depuis des lustres.

Bûchers palestiniens : l’inacceptable

Enfin, dans cette interview Silvan Shalom qualifie, à juste titre, de « scandaleuse... la décision des dirigeants palestiniens de boycotter les produits israéliens. » Et en rend Salam Fayyad – NDLR pourtant encensé par le Quai d’Orsay, entre autres – responsable. Il précise que ce dernier « a allumé un bûcher, a jeté les produits israéliens au feu, établi une unité spéciale qui va dans les épiceries enlever ces produits, mettent des amendes, bien qu’il sache que 25.000 Palestiniens travaillent dans ces implantations. Puis le ministre des communications [ de l’Autorité palestinienne ] publie un ordre contre l’utilisation de portables israéliens, mais cela n’a pas suffi à Salam Fayyad....qui a besoin d’augmenter sa crédibilité dans la rue palestinienne. »

Les dirigeants palestiniens se fichent comme d’une guigne de « leur » population

Quand il parle de bûchers ce n’est pas au figuré, hélas.... Et on voit ici d’ailleurs que les dirigeants palestiniens se fichent comme d’une guigne du bien-être de « leur » peuple....D’autant que ces mesures palestiniennes n’ont aucune chance de faire progresser le processus de paix ni de contraindre les Israéliens à accepter la moindre concession...

On se souvient du montant faramineux de la « pension alimentaire » de Suah Arafat, des millions disparus à sa mort, de l’état endémique de la corruption des dirigeants palestiniens pendant que la population palestinienne dans son ensemble vit mal.... Nombre de Palestiniens vivent avec moins de deux dollars par jour, en dépit des millions d’aide versés notamment par Europe et États-Unis... Mais, nous disait un correspondant du Monde, Ramallah, siège du gouvernement palestinien se porte très bien, merci. Mais certains, seulement, vivent très bien dans d’autres villes palestiniennes aussi...=6741&tx_ttnews[backPid]=2404&cHash=c0338a800b]. Et priver les ouvriers palestiniens de leur gagne-pain est, en effet, scandaleux.

Tout cela le Quai d’Orsay devrait pourtant le savoir. Son Centre Culturel de Ramallah, par exemple, se porte très bien à en juger par son programme d’avril Programme plutôt anti-israélien, on le notera...



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