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Une fois encore, la politique du pire
Par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 6 mars 2010

Une fois encore, les Palestiniens choisissent la politique du pire, au moment où les Etats-Unis, par l’intermédiaire de l’émissaire spécial George Mitchell, s’apprêtent à lancer des négociations indirectes, auxquelles ne s’opposent pas les Etats arabes – ce qui mérite d’être signalé. Les médias ont, en effet, rendu compte de la flambée de violence à Jérusalem-Est, après la prière du vendredi.

Et, comme pour rappeler le début de la seconde Intifada, en septembre 2000, le camp palestinien n’a pas manqué d’exploiter une maladresse israélienne, à savoir l’annonce faite par Benyamin Netanyahou de l’inscription sur la liste des Lieux saints juifs, de deux emplacements, actuellement situés dans les Territoires (v. notre opinion sur Tous les prétextes sont bons pour crier au loup…..).

En 2000, les Palestiniens avaient, déjà, pris le prétexte de la visite d’Ariel Sharon sur le Mont du Temple/Esplanade des Mosquées – visite annoncée aux autorités musulmanes chargées de la gestion des mosquées – pour relancer les violences.

Or, manifestement celles-ci étaient préparées depuis des semaines (l’amoncellement de tas de pierres ne s’improvise pas, et c’était le retrait d’Israël du Liban, au début de l’été, qui avait été ressenti comme un aveu de faiblesse, alors qu’il s’agissait d’un geste de conciliation, donc de paix.

Le camp palestinien aurait été mieux inspiré, àl’époque, d’accepter les propositions faites par Ehud Barak, lors de la négociation de Camp David II, quelques semaines auparavant, au lieu de se lancer à nouveau dans l’engrenage des violences.

Cette fois, c’est au moment où un espoir de relance des négociations réapparaît que les Palestiniens (car on ne nous fera pas croire que ce n’est que le Hamas, qui, depuis Gaza, ou Damas, excite les jeunes Palestiniens) cherchent à torpiller cette relance par des violences, qui, comme il y a un peu plus de 9 ans, risquent de dégénérer.

Quelle que soit l’opinion que l’on puisse avoir sur l’opportunité du moment choisi par le Premier ministre israélien pour faire sa déclaration au Conseil des ministres du 21 février, il est évident qu’il s’agit d’un prétexte.

Inscrire deux Lieux Saints sur une liste des Lieux saints à protéger (il y en aurait d’ailleurs d’autres, tel le Tombeau de Joseph), ne signifie nullement voçuloir les « annexer » ou les « judaïser » (alors que la place qu’ils occupent dans le Judaïsme n’a jamais été contestée).

Simplement, il est plus facile, une fois de plus, de diaboliser les Israéliens, en exploitant au maximum des « erreurs de date », au lieu de profiter de l’occasion, qui se présente de renouer un dialogue, même par personne interposée.

Il ne faut pas oublier qu’à camp David, en septembre 1978, la négociation n’avait pas, non plus, été directe, mais s’était faite par personne interposée.

Sadate et Begin n’ont pas discuté en tête à tête, mais c’est le président américain Jimmy Carter, qui allait de l’un à l’autre avant de les amener tous les deux à signer les deux accords, sur lesquels allait être conclu, quelques mois plus tard, le traité de paix israélo-égyptien, première étape – ô combien importante – dans l’établissement d’une paix dans la région.

Il est vrai qu’à l’époque, le président américain avait, si l’on peut « sous la main » les deux principaux responsables et la « navette » qui dura une dizaine de jours, ne prenait pas trop de temps en déplacements.

Alors que, cette fois-ci, George Mitchell devra aller de l’un à l’autre de Jérusalem à Ramallah, même si la situation politique de Gaza, « aux mains » du Hamas pose, également, problème.

Certes, la distance en kilomètres n’est pas très grande, mais le seul fait que les responsables des parties concernées ne sont pas dans un même lieu constitue un obstacle d’ordre psychologique.

Mais cet obstacle pourrait être facilement surmonté, s’il ne se situait pas dans un arrière-plan de violence – heureusement limité encore à l’heure actuelle.

Il faut espérer que du côté israélien, ces violences physiques, qui s’ajoutent aux violences verbales multipliées depuis la déclaration de Benyamin Netanyahou, ne renforcent pas la position du camp des « durs » (formations religieuses et ultranationalistes), rendant plus difficiles – voire impossibles – des concessions de la part du Premier ministre.



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