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Un document interne révèle l’ampleur des échanges commerciaux européens avec l’Iran
par Roni Sofer - ynetnews.com | Adaptation : Marc Brzustowski pour : http://lessakele.over-blog.fr et www.aschkel.info
Article mis en ligne le 28 janvier 2010

Alors que les pays européens parlent d’imposer des sanctions plus sévères à l’Iran, Ynet a obtenu du Ministère des Affaires étrangères un document qui démontre que les liens commerciaux demeurent, pour ainsi dire, intacts, avec l’Allemagne, l’Italie et la France dans le groupe de tête.

L’Europe se vante de ses efforts visant à retarder le programme nucléaire iranien, mais, en réalité, elle a réalisé des excédents commerciaux avec la République islamique pour une somme globale de quelques 65 milliards d’euros (près de 91 milliards de $) durant les 3 dernières années.

Un document obtenu par Ynet, basé sur les chiffres de l’Union Européenne et qui circule au sein du Ministère des Affaires étrangères, révèle que le groupe leader des pays commerçant avec l’Iran comprend l’Espagne, la France, l’Italie, les Pays-Bas et la Belgique.

Les appels à des sanctions plus sévères contre l’Iran, dans l’espoir de stopper son armement nucléaire, se démultiplient. Entre autres démarches, le Premier Ministre Benyamin Netanyahou a discuté de ce sujet avec la Chancelière allemande, Angela Merkel, lors de sa visite en Allemagne, la semaine dernière.

La France, également, a exigé d’un ton inflexible que l’Iran mette un terme à son programme nucléaire et l’a menacé de sanctions plus lourdes s’il refusait de s’y conformer.

Cela dit, le document en circulation au sein du Ministère des Affaires étrangères démontre plutôt le contraire, à savoir que ce sont exactement les mêmes pays qui continuent de maintenir des liens commerciaux très étendus avec Téhéran, relations qui s’estiment en milliards d’euros par an.

Cela signifie en clair que même si les gouvernements européens cherchent effectivement à imposer des sanctions à l’Iran, ils sont susceptibles de rencontrer l’opposition de centaines de milliers d’employés des sociétés qui commercent avec l’Iran, dont le niveau de vie risque d’en pâtir.

Selon les données présentées dans ce rapport, entre janvier et juillet 2009, le commerce entre les 27 pays membres de l’Union et l’Iran s’est élevé à 10 milliards d’euros (autour de 14 milliards de $).

Même si cela représente un déclin, comparé à la même période de 2008, où les échanges se sont élevés à 14, 5 milliards d’€ (environ 20 milliards de $), cela reste encore un volume conséquent, qui constitue, pour ces pays, un obstacle à leur projet d’imposition de sanctions économiques à l’Iran

La baisse des échanges en 2009, comparée à 2008, résulte essentiellement de la crise économique globale, mais ils ont également été affectés par les politiques des pays de l’Union Européenne visant à réduire les liens commerciaux avec l’Iran, au beau milieu de la controverse diplomatique.

En 2007, le commerce entre les pays européens et l’Iran s’élevait à quelques 24 milliards d’€ (environ 33, 7 milliards de $), et atteignait presque 28 milliards d’€ (36, 5 milliards de $), représentant une augmentation de près de 7%, en 2008.

Les exportations de l’Europe vers l’Iran s’élevait à quelques 11 milliards d’€ (15, 4 milliards de $) en 2007, et approximativement à 11, 5 milliards d’€ (16, 7 milliards de $) en 2008. Les importations se maintenaient à 14 milliards d’€ (19, 6 milliards de $) en 2007 et aux alentours de 14, 5 milliards d’€ (20, 3 milliards de $) en 2008.

Durant la première moitié de 2009, les importations européennes d’Iran représentaient environ 4 milliards d’€ (5, 6 milliards de $), et les exportations s’élevaient à, à peu près, 6 milliards d’€ (8, 4 milliards de $).

L’Allemagne et l’Italie sont à la tête du commerce avec l’Iran.

L’ampleur des échanges commerciaux avec l’Iran par pays, du plus vaste au plus petit, démontre que dans la première moitié de 2009, l’Allemagne était au sommet du classement commercial avec l’Iran, avec plus de 2 milliards d’€ (2, 8 milliards de $). L’Italie venait en second, avec des chiffres similaires, suivie de la France pour 1, 46 milliards d’€ (2 milliards de $) de commerce extérieur avec l’Iran.

Ensuite venait la Hollande, avec 1, 3 milliards d’€ (1, 8 milliards de $), suivie par l’Espagne, avec 1, 2 milliards d’€ (1, 7 milliards de $).

Cependant, on devrait tenir compte de la baisse des échanges entre l’Union Européenne et l’Iran en 2009. Les chiffres globaux des importations et des exportations, l’an dernier, révèle une baisse de 31%, pour la première moitié de l’année.

La Grèce a été le pays qui a connu la chute la plus importante de ses échanges commerciaux avec l’Iran, avec une baisse de 67%. Les suivants ont été le Portugal, avec 65% de diminution de son commerce avec la République islamique et la Finlande, avec une diminution de 60%.

Si on regarde le niveau des importations depuis l’Iran, on enregistre une baisse générale de 48, 5% durant la première moitié de 2009. Le Portugal s’est avéré être le pays leader de la réduction de ses importations, avec une diminution de 70% de ses importations, et il a été imité par la Roumanie, qui connaît une baisse de 58%, ainsi que la France, avec 57%.

Le déclin des exportations depuis l’Union Européenne a été moins spectaculaire, durant la première moitié de 2009. Aucun pays, du fait du pic de crise économique, n’a été en mesure de réduire ses exportations.

Les données qu’a en mains le Ministère israélien des Affaires étrangères démontrent une baisse d’environ 8, 2% des exportations vers l’Iran, durant la même période de janvier à juillet 2009.

Un certain nombre de pays ont même augmenté leur volume d’échanges avec l’Iran, dont la République Tchèque, l’Estonie, la Hongrie et la Pologne.

Ces statistiques font l’amère démonstration que les nations européennes, malgré la proclamation officielle de sanctions supplémentaires contre l’Iran, font, en réalité des affaires d’une valeur de milliards d’€ par an avec ce même pays. Ce constat gênera, sans aucun doute, leur capacité à imposer des sanctions sans porter préjudice à leur propre marché intérieur.

Beaucoup de ces pays restent, actuellement, prisonniers de la crise économique, ce qui ne manquera pas de rendre extrêmement difficile toute nouvelle évolution en ce sens, et il apparaît que l’Union Européenne dans sa globalité rencontrera bien des problèmes à soutenir des sanctions économiques supplémentaires contre l’Iran.


http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3840782,00.html



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