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Manifestation contre l’antisémitisme dimanche à Paris
(Reuters)
Article mis en ligne le 15 mai 2004

 Une marche contre l’antisémitisme est organisée dimanche à Paris, entre République et Bastille, à l’appel de plusieurs organisations dans un contexte marqué par une situation internationale tendue et une vague d’actes prenant les juifs pour cible.

« La France n’est pas antisémite, elle est apathique et c’est grave », a déclaré l’écrivain Marek Halter vendredi sur France Info.

« Si la société ne résiste pas, si nous ne récusons pas cela, alors oui, la France pourrait devenir ce qu’elle apparaît aux yeux du monde et qui est faux, un pays raciste et antisémite », a-t-il dit, ajoutant qu’il défilerait dimanche « contre la bêtise, contre le racisme, contre la haine des juifs ».

Pour Dominique Sopo, président de SOS Racisme, organisation à l’origine de la manifestation, « la pédagogie réclame la clarté ».

« Sous couvert d’importation du conflit du Proche-Orient en France, l’antisémitisme peut être recyclé par certains jeunes aujourd’hui et, par rapport à ça, il est important de donner des points de repère, d’être clair sur la condamnation de toutes les formes d’antisémitisme », a-t-il déclaré sur LCI.

Le président de la Ligue des droits de l’homme Michel Tubiana et le secrétaire général du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) Mouloud Aounit avaient écrit à Dominique Sopo pour lui demander d’« étendre aux autres formes de racisme » le mot d’ordre de la manifestation de dimanche.

Le président de SOS Racisme n’est pas favorable à cette idée, qui revient, selon lui, à « noyer la question de l’antisémitisme dans des considérations plus générales ».

« Il n’y a pas de ’mais’ sur la question de l’antisémitisme, comme il n’y a pas de ’mais’ sur l’ensemble des questions du racisme », a-t-il dit.

HAUSSE DU NOMBRE D’ACTES ANTISÉMITES

Pour le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Roger Cukierman, dénoncer aujourd’hui les attaques contre les juifs est une manière de préserver l’avenir de la République française.

« Les juifs sont les sentinelles de la République et des valeurs de la République. Nous sommes à l’avant-garde », a-t-il déclaré sur RTL. « Quand on s’attaque aux juifs, peu de temps après on s’attaque à la liberté, à la démocratie ».

Le Crif s’associe à la manifestation de dimanche, comme d’autres mouvements, tel que Ni putes ni soumises. Selon Dominique Sopo, l’UMP, l’UDF, le PRG ou encore le PS, mais pas l’extrême gauche, soutiennent la marche.

Pour le Mouvement républicain et citoyen (MRC), qui s’associe à la manifestation, il faut « couper l’herbe sous le pied » de ceux qui veulent fractionner la France « en communautés d »adversaires’, attiser les haines, surfer sur la déshérence sociale« . Pour le Parti communiste, la lutte contre les racismes et l’antisémitisme doit mobiliser »dans le rassemblement le plus large« , tous »ceux qui ne veulent pas s’en accommoder, qui en mesurent les dangers.« La CFDT invite pour sa part ses adhérents et l’ensemble de ses salariés à »refuser et condamner tous les racismes, l’antisémitisme et la xénophobie".

Dans un contexte international marqué par la poursuite des violences en Irak et le conflit israélo-palestinien, les actes antisémites ont progressé en France au premier trimestre 2004.

Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, 67 actes de violence contre des personnes ou des biens et 160 menaces ont été recensés entre janvier et fin mars. Durant le dernier trimestre 2003, 42 actes et 191 menaces avaient été signalés.

Des inscriptions néo-nazies ont récemment été découvertes sur des tombes du cimetière juif du village alsacien d’Herrlisheim et sur le mémorial des soldats juifs tombés pour la France à Verdun durant la Première guerre mondiale. La semaine dernière, une bombe factice a été déposée dans le jardin de la synagogue de Villiers-le-Bel, dans le Val d’Oise.

Le débat sur l’antisémitisme s’est propagé jusque sur les bancs de l’Assemblée nationale, où les députés de gauche se sont indignés des propos du ministre de l’Economie Nicolas Sarkozy, qui avait affirmé qu’« après cinq années du gouvernement de M. Jospin, on était arrivé à faire croire aux Etats-Unis d’Amérique que la France était un pays antisémite ».

Le président Jacques Chirac avait ensuite déclaré que l’antisémitisme était « un sujet trop grave pour entretenir la polémique ».



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