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En question, la capacité pour les Palestiniens à s’auto-déterminer
Bertrand Ramas-Muhlbach - Pour http://lessakele.over-blog.fr et www.aschkel.info
Article mis en ligne le 11 janvier 2010

Ce mercredi 6 janvier 2009, la guerre menée par les Palestiniens de la bande de Gaza a pris une nouvelle dimension. Les Gazaouis ont tué un soldat égyptien en poste à la frontière de Rafah non contrôlée par Israël (dans les rangs palestiniens, cinq jeteurs de pierres ont été blessés). L’incident est survenu à la suite de jets de pierres sur des travailleurs égyptiens en charge de l’édification d’une ceinture d’acier souterraine, le Hamas ne supportant pas la décision égyptienne de mettre un terme aux tunnels de contrebande aménagés sous sa frontière avec la bande de Gaza.

En réalité, si l’approvisionnement en armes des Palestiniens de la bande de Gaza risque de se compliquer passablement à l‘avenir, c’est le message adressé par l’Egypte à l’organisation islamique armée qui est plus gênant. En construisant un mur métallique sous la frontière avec la bande de Gaza, l’Egypte indique qu’elle ne souhaite plus que son territoire soit utilisé pour acheminer des armes dans la guerre menée contre Israël, autrement dit continuer de représenter pour le Hamas ce qu’est la Syrie pour le Hezbollah.

Fatalement, le projet égyptien a offert une nouvelle occasion pour les Palestiniens de s’apitoyer sur l’injuste situation : le territoire de la bande de Gaza sous le coup d’un odieux blocus israélien, se voit désormais empêché par l’Egypte, de s’approvisionner « en produits de première nécessité ». Le Hamas qualifie donc cette construction de « mur de la mort » mais quoiqu’il en dise, le berceau du Nil ne deviendra pas la base arrière des combattants du Hamas chargés de faire tomber l’Etat juif.

De prime abord, cette façon pour les Palestiniens de s’en prendre à l’Egypte pourrait être perçue comme relevant de l’inconscience mais il n’en est rien. Les Palestiniens arrivent en fait au bout de leur logique et de leur doctrine absurde inculquée par les Chartes palestiniennes. Celles-ci impartissent aux Palestiniens une mission temporelle, en l’occurrence, être le bras armé chargé de défaire l’entité sioniste. Or, les Palestiniens sont en train de faire deux amères découvertes : d’une part Israël ne disparaîtra pas et par ailleurs, tout ne dépend pas de leur seule volonté.

En outre, cet épisode confirme une nouvelle fois, s’il en était besoin, que les Palestiniens ne disposent, actuellement, pas de la capacité à s’autodéterminer, c’est-à-dire d’une parfaite aptitude à gérer leur devenir. Le principe applicable en la matière est celui du droit pour les peuples à l’autodétermination. Or, le droit, pour un peuple, de prendre en main son propre destin en choisissant librement son statut international et son organisation politique, administrative, économique, sociale et culturelle, n’est pas simplement conditionné par l’existence d’un peuple particulier installé sur un territoire spécifique. Il faut encore disposer de moyens à cet effet.

Ces moyens sont tout d’abord financiers, la viabilité du projet étant fonction de la capacité d’autofinancement de l’entité naissante. S’agissant des Palestiniens de la bande de Gaza, cette première condition n’est pas remplie : le Hamas vient d’adopter son budget gouvernemental d’un montant de 377 millions d’euros pour l’année 2010. Or, sur cette somme, seuls 38 millions proviennent de financements locaux (soit à peine plus de 10 %). Le rapporteur du budget (le député Jamal Nassar), dans l’incapacité de s’expliquer sur l’origine des 339 millions manquants, s’est pudiquement contenté d’annoncer que la partie correspondante serait couverte par « l’aide et l’assistance ». Or, c’est effectivement une cause de l’impossible indépendance nationale des Palestiniens : leur dépendance économique entraîne inéluctablement leur dépendance idéologique à l’égard des pourvoyeurs de fonds.

L’autodétermination suppose en outre un projet politique. A cet égard, les Palestiniens de la bande de Gaza ont décidé de mettre en place une dictature religieuse avec tous les abus de pouvoir qui en sont le corollaire. Si les Palestiniens de la bande de Gaza aspirent réellement à disposer d‘eux même, ils doivent au préalable se doter d’institutions leur permettant de placer à leur tête des dirigeants impliqués dans le bien-être général de la population tout comme dans la préservation des intérêts particuliers de la population, c’est-à-dire non exclusivement occupés à poursuivre le combat contre Israël.

Sur ce dernier point, le droit pour le peuple palestinien à disposer de lui-même suppose de chaque Palestinien qu’il prenne en main son existence individuelle propre, et qu’il cesse de se considérer exclusivement comme membre d’un groupe humain chargé de défaire l’Etat juif. Lorsque les Palestiniens auront pris conscience de leurs prérogatives individuelles, ils comprendront alors la nécessité d’accepter le principe des valeurs morales et de leur nécessaire respect, notamment l’interdiction de tuer, de voler, de blasphémer, obligation de se doter de tribunaux ...

Actuellement, les Palestiniens refusent d’admettre leur incapacité à s’autodéterminer. Aussi, se bornent-ils à exiger des conditions intenables dans les « soi-disant » négociations de paix qui n’ont rien à voir avec la création de leur Etat.

Il en est ainsi tout d’abord de la revendication de Jérusalem comme capitale de leur futur Etat, alors que Ramallah et la ville de Gaza conviendraient parfaitement pour chaque territoire palestinien (les Palestiniens auraient pu également demander à installer leur capitale à Aman qui est une très jolie ville et qui comprend beaucoup plus de Palestiniens, mais ils ne s’y risquent plus). Les Palestiniens exigent également le retour des soi-disant « réfugiés » en Israël alors que l’Etat hébreu n’existait pas encore lorsque les grands-parents de ces millions de personnes ont quitté la Palestine mandataire, sur les conseils des dirigeants arabes. Les Palestiniens maugréent également contre les constructions juives en Cisjordanie alors que l’Etat palestinien de Cisjordanie n’existe pas encore et que, de toute façon, les Palestiniens ne disposent d’aucun moyen pour construire des immeubles, planter des arbres, aménager des centres commerciaux (voire même construire une simple cabine téléphonique) dans les parties désertiques de Cisjordanie.

Sur ce point, les revendications palestiniennes sont un leurre. Elles donnent aux Palestiniens l’illusion qu’ils constituent une unité nationale apte à accéder à l’indépendance tout en imputant aux juifs le retard pris dans leur projet, alors qu’il n’en est rien. Par ailleurs, les Palestiniens gagnent du temps, de longues années voire des décennies, sans que personne ne puisse se rendre compte de leur incapacité à créer leur Etat.

Le peuple arabe de Palestine ne disposait pas des moyens pour créer un Etat indépendant lors du vote de la résolution du 27 novembre 1947 qui a partagé la Palestine en un Etat arabe et un Etat juif. La Transjordanie a alors été contrainte d’annexer la Cisjordanie en 1950 (pour devenir la Jordanie) pendant que la bande de Gaza était placée sous administration égyptienne. Depuis cette date, les Palestiniens ont été bercés (et abusés) par les promesses des dirigeants arabes et palestiniens concernant la destruction prochaine de l’entité sioniste.

Les Palestiniens ont perdu assez de temps. Ils doivent se prendre en main, comprendre que leur autonomie est indépendante d’Israël et bien, évidemment, retrousser leurs manches. Israël sera bien évidemment à leur disposition pour suggérer toute recommandation et éventuellement apporter son concours.



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