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Réchauffement du Climat sur les questions de sécurité globale au M-Orient
Marc Brzustowski, pour http://lessakele.over-blog.fr et www.aschkel.info
Article mis en ligne le 9 janvier 2010

Le moins qu’on puisse dire est que la première semaine de janvier 2010 aura débuté sur des chardons ardents, en mettant en évidence plusieurs points-clés dont dépend la sécurité globale au Proche et Moyen-Orient, ainsi que de tout ressortissant d’une puissance qui s’y trouverait impliquée.

L’ordre des priorités immédiates, du point de vue américain, est marqué par le rappel à l’ordre et la révision des méthodes d’analyse des services de renseignement US, auquel dit vouloir procéder le Président Obama. Fautes qualifiées de « systémiques », qui n’ont été imputées à personne en particulier.

Mais, on peut aussi se demander si les décisions politiques qu’orientent, depuis bien longtemps, ces jugements erronés, ne sont pas partie prenante et parfaitement solidaires du même type d’auto-aveuglement, partagé par les conseillers et les cercles dirigeants de l’Administration.

Exemple particulièrement frappant, les décideurs américains, deux ans plus tard, commencent juste à reconnaître que les évaluations de 16 agences américaines de renseignement, de novembre 2007, misant sur le fait que l’Iran aurait stoppé ou gelé son programme nucléaire en 2003, s’avéreraient aujourd’hui fallacieuses et obsolètes.

Toutes les révélations obtenues depuis septembre 2009 contredisent en tout point ce parti-pris pour la sous-estimation. Or, n’est-ce pas ce même sursis offert clé-en-main par l’évaluation de la NIE, qui tient lieu de fondement à toute la pseudo-politique d’engagement de négociations à l’égard de Téhéran qu’orchestre encore aujourd‘hui l’Administration Obama ? Et en quoi a-t-elle fait baisser, ne serait-ce que d’un iota, les tensions qui se développent à l’échelle de toute cette région assise sur les volcans de Qom, Ispahan, Natanz, Arak, Yaed, Bouchehr, …, pour n’en situer que quelques-uns ? Et dont les coulées telluriques se font sentir jusque dans les zones de conflit ouvert qu’alimentent à l’envi les réseaux pasdaran et leurs obligés : Pakistan et Afghanistan, Irak, Yémen et Somalie, Liban, bande de Gaza ? Concernant des zones plus excentrées, l’orchestration de la même propagande, dans des pays comme le Nigéria, justement, sont connues depuis au moins mai 2008 (http://www.mediarabe.info/spip.php?... ). Ce ne sont là que quelques exemples de la nébuleuse agitée par les Gardiens de la Révolution, à travers le monde, d’Afrique en Amérique du Sud, qui trouvent plus pratique et moins voyant d’agir, partout, par procuration.

Tenons-nous en, pour le moment, aux quelques approximations sécuritaires récemment mises en causes. Les failles exposées sont, en effet, plus nombreuses que le cas qui a retenu l’attention : celui de l’infiltration, jusqu’au-dessus de Détroit, du terroriste nigérian Omar Farouk Abdulmutallab. Il s’agit, plutôt, de défaillances en cascade qui semblent reliées entre elles par un fil invisible les rattachant à une même unité centrale et souterraine, une même batterie de causalités en boucle, reposant sur un ensemble de justifications métapolitiques de la guerre contre l’Occident. Par exemple, on constate que le « psychiatre » palestino-américain Nidal Malik Hassan qui a abattu de sang-froid 13 de ses collègues et en a blessé une cinquantaine, a été en contact avec le même Imam, actuellement réfugié au Yémen, que le Nigérian de Détroit : l´imam Anouar Al-Awlaki. Lequel, selon MEMRI, « n´a cessé de gagner en influence ces dernières années. On lui impute – du fait de son influence en ligne – l´attentat manqué de Fort Dix, dans le New Jersey, le récent attentat de Fort Hood, au Texas, et la tentative d´attentat dans un avion survolant Detroit, dans le Michigan ». Ses prêches sont donc entièrement dédiés au territoire et à la population américains.

Autre coup mortel porté à l’Amérique et qui aurait pu être évité, l’attentat mené par un soit disant informateur, Humam Khalil Abu-Mulab al-Balawi, un médecin palestino-jordanien, contre la base Chapman (Khost) en Afghanistan. Parmi trois jihadistes semeurs de mort, tous appartiennent aux classes supérieures et privilégiées par le style de vie que permet la civilisation occidentale : l’un fils d’ex-ministre et de banquier du second pays le plus riche d’Afrique, et deux, émanant, significativement, du monde médical. Comme si le terrorisme, fruit amer de la culture de mort et des rituels suicidaires palestiniens, devait purifier leur vie. Aucun ne provient directement ou ne réside sur une zone de conflit particulièrement touchée, puisque nous avons, tour à tour, un citoyen américain, un citoyen jordanien dont le pays est en paix avec ses voisins directs, l’autre, un riche héritier installé à grands frais dans une prestigieuse université londonienne.

Mais tous appartiennent à deux cultures musulmanes qui, statistiquement, décrochent le haut du tableau dans le soutien aux attentats-suicide (respectivement : 68% pour les Palestiniens, et 43% pour les Nigérians), selon les observations du Pew Global attitudes Project, alors même que ce soutien a progressivement diminué dans tous les autres pays musulmans depuis 2002. Attentats-suicide dont on doit la mise au point à la Révolution islamique iranienne, lors du conflit avec l’Irak, dans les années 80. Comme le révélaient, de façon aussi sanglante que spectaculaire, les attaques contre les baraquements de l’armée américaine, à l’aéroport de Beyrouth –aujourd’hui contrôlé par les caméras du Hezbollah- ou des paras français du Drakkar, au Liban, le 28 octobre 1983.

Les sinistres succès de leur planificateur, l’archi-terroriste Imad Mughniyeh - autre Palestinien recommandé par Arafat aux futurs guides révolutionnaires chi’ites de Téhéran-, de Beyrouth jusqu’à Buenos-Aires (1992 et 94) ouvraient alors le bal au Jihad Global, puisque c’est à partir de cette période que Ben Laden a demandé à son hôte et mentor soudanais, al Tourabi, d’organiser sa rencontre avec Moughniyeh, dont, envieux, il admirait les prouesses (éléments consignés par la Commission d’enquête sur le 11 septembre 2001). Entre les deux formes, chi’ite originelle ou sunnite, applicatrice zélée de la première, changeant simplement d’échelle, de terrains de prédilection et de cibles, en fonction de ses propres ambitions d’hégémonie, on peut donc, tout au plus, parler de concurrence objective et de complémentarité opérationnelle.

La grande « invention » d’al Qaeda est donc le produit hybride et massivement meurtrier de la conjugaison entre les détournements d’avions par les groupes palestiniens, dans les années 70, et leur parachèvement dans le sacrifice suprême, tiré de leur amplification chi’ite.

Celui organisé contre la base de la CIA visait à désorienter les cerveaux d’une politique qui s’est montrée particulièrement ravageuse pour les rangs des chefs du Jihad, Taliban, al Qaeda ou encore du réseau Haqqani réunis : la politique, empruntée à Israël par les Etats-Unis, mais qu’Obama a progressivement fait monter en puissance, par des frappes plus intensives, précises et hautement qualitatives, d’élimination ciblée des têtes de réseau, à l’aide d’une noria de drones Predator.

A titre d’illustrations récentes, et de l’aveu même d’al Qaeda,Abdullah Said al Libi, commandant en chef de l’Armée de l’Ombre (shadow Army ou Lashkar al-Zil), maîtresse des zones tribales à la frontière pakistano-afghane, a connu ce sort funeste, ainsi, que Saleh al-Somali, son ancien chef des opérations externes, focalisé sur les attentats en Occident, le 8 décembre, ou encore, Beitullah Mehsoud, chef du réseau Haqqani, le 5 août 2009.

Cet attentat est donc une vengeance, qu’al-Qaeda revendique. Il a été mené par al-Balawi, et visait au cœur du dispositif, puisqu’il s’en est pris à la base de commandement de ces opérations, en tuant sa responsable et 7 autres agents, dont un officier-traitant jordanien. La faille, cette fois, exploitée, c’est la rapidité de réaction dont doivent faire preuve les décideurs, pour diriger un de ces tirs sur une cible identifiée.

De fait, l’agent double n’a pas été fouillé parce qu’il était urgent d’agir sur la foi d’informations qu’il était censé livrer. Cet acte recèle au moins deux points communs significatifs avec la tuerie délibérée de Fort Wood : l’élément retourné par al Qaeda, originaire de la même ville que son compatriote Abu Mussab al-Zarqawi, Emir d’al Qaeda en Irak, éliminé en juin 2006, est également palestinien, tout comme Zarqawi, tout comme Nidal Malik Hassan (ou encore Moughniyeh, l’enfant chéri d’Arafat et coordinateur des commandites des Mollahs iraniens).

L’épouse d’al Balawi, depuis la Turquie, exprime sa fierté pour la réussite de son mari dans la conduite de ce coup tordu, touchant l’organisation sécuritaire américaine de l’intérieur, et la prenant par son principal défaut : les manques dans le renseignement humain, auxquels pallient des alliés arabes des Etats-Unis, pourtant passés maîtres dans l’utilisation du double-jeu, afin de piéger ceux qui menacent leur régime le plus directement. Son propre frère justifie encore les activités criminelles de ce docteur Petiot venu de Jordanie, en affirmant qu’il était très révolté par l’opération israélienne « Plomb Durci » à Gaza. La boucle des justifications idéologiques de ces meurtres en série est-elle bouclée pour autant ?

A la faveur d’un « processus de paix » aléatoire, enclenché en 92 et aujourd’hui dans l’impasse, des éléments palestiniens ou palestino-jordaniens parviennent aisément à se faire passer pour des recrues de choix de l’Amérique, mais, au dernier instant de la décision cruciale, optent pour rejoindre le Jihad global. Et, malgré, ou, plutôt du fait de l’extension de la « pax americana », ces dernières années, sur l’ensemble de la région, ils ne font, résolument, aucune différence entre l’existence d’Israël qu’ils combattent, tout comme Ahmadinedjad rêve de l’éradiquer, et la présence américaine en Irak (al-Zarqawi), sur ses bases en Afghanistan (al-Balawi), voire au Texas (Malik Hassan).

Sur les plans politique et tactique, Obama paie lourdement son insistance sur la centralité du conflit israélo-palestinien, là même où il entend renforcer une guerre qu’il peine à nommer : celle contre le Jihad, qu’il préfère encore, dans ses discours, appeler la guerre « contre les extrémistes ». Et ce terme résonne précisément comme un distinguo auquel il tient, entre Islam radical et celui qualifié de « pacifique », au Caire ; ou encore, entre les « modérés » du camp Abbas à Ramallah et les « radicaux » palestiniens. Qui sont-ils, actuellement ? Ce sont ceux du Hamas, bien sûr, mais relayés par ceux du Jihad islamique, les Comités Populaires de la Résistance qui, aujourd’hui, contrôlent une part dangereuse des marchés noirs et trafics et dominent, grâce au clientélisme, la plupart des groupes jihadistes souhaitant prêter allégeance à al Qaeda (Jaish al Islam, etc.), qui ont pris pied dans la bande de Gaza. C’est, peut-être, dans cette prétention de groupes palestiniens, renforcés par des Jihadistes étrangers, dont certains de France, Belgique, de Grande-Bretagne, à être reconnus comme membres à part entière du réseau al Quaeda, que réside une partie des raisons pour lesquelles un nombre croissant de Palestiniens d’origine se retournent contre les intérêts américains et occidentaux, comme une façon de rompre avec les objectifs de moyen terme, aussi bien du Fatah que du Hamas traditionnel. Une récente étude de Matthew Levitt et Yoram Cohen, pour le Washington Institute for Near East Policy, démontre que les caciques du Jihad Global attendent patiemment que ces groupes d’environ 1200 à 1500 individus, à cette heure, peu à peu rejoints, qui essaiment dans la bande de Gaza, se soient établis et aient consolidé leur réputation, par exemple, en réalisant un coup d’éclat contre les intérêts occidentaux, au-delà même d’Israël en tant que cible privilégiée.

De fait, des individus apparemment isolés, mais déjà en lien avec al Qaeda historique, ont, eux, franchis le pas, incarnant, comme à titre d’échantillon, ce recyclage de la cause palestinienne dans le Jihad global qui la subsume. Tout se passe comme si, selon les cerveaux du terrorisme international, ce n’est que lorsqu’il aurait fait toucher les épaules à terre de l’Europe et, surtout, de l’Amérique, qu’il pourrait caresser le rêve de mettre à bas Israël. Et non l’inverse, comme le préconiseraient les théoriciens du Palestinisme. On aurait là comme une sorte d’hommage rendu par le vice à la vertu, une façon d’évaluer correctement les forces et faiblesses des différents adversaires, contrairement, aux errements de la bureaucratie américaine.

L’objectif final de tous ces groupes, c’est le Qalifat mondial, et non, ou seulement accessoirement, d’avoir vaincu Israël, puisque là réside le « mal » ou le djinn et que cette forteresse sera dernière à tomber. Quoiqu’il en soit, résoudre ou pas, en urgence, la question de l’Etat Palestinien, ne rendrait caduque aucune des autres justifications de la guerre entreprise, par les groupes d’obédience al Qaeda contre l’Occident. On peut même penser que, jusqu’à un certain point, elle pourrait l’attiser encore, comme ayant réussi à faire admettre aux premiers combattants des différents courants palestiniens qu’ils pouvaient vivre, comme des moutons, en paix auprès du Lion de Judas.

On peut encore inverser la proposition et dire qu’il n’y aura pas de paix réelle israélo-palestinienne, tant que l’Occident lui-même, n’aura pas résolu son problème avec le monde arabo-musulman dans son ensemble, lorsque les Universités d’Europe, les facultés de médecine et de psychiatrie des Etats-Unis ou leurs bases militaires servent de berceau ou de théâtre d’opérations au Jihad mondial. Bref, les deux problèmes n’ont qu’un rapport instrumental, et non générateur, comme on tend à le râbacher dans l’entourage des différents locataires successifs de la Maison Blanche.

La question de la stabilité d’un éventuel état palestinien concerne légitimement l’ensemble des Etats arabes impliqués, un jour ou l’autre, dans les guerres passées avec l’Etat hébreu, absolument pas ceux qui, dans l’ombre, visent à faire chuter ces mêmes régimes. Et commenceront par les plus faibles d’entre eux, comme on l’observe au Yémen, en Somalie, Afghanistan, Irak... dont celui-ci, en projet de Pénélope de la « pax americana ».

Il y a longtemps que le Hamas, fort de sa prise de pouvoir à Gaza, menace l’aura fragile du réfractaire Abbas. Lequel, pourtant, refuse toujours, malgré les pressions des Saoudiens, des Jordaniens, des Egyptiens surtout, du Quartette enfin, de reprendre des négociations qui traînent en longueur.
Au point de provoquer la lassitude du principal conseiller de la Présidence US, Rahm Emmanuel, jusqu’à ce que ce dernier menace les deux parties de mettre un terme au parrainage américain de toute tentative de résolution du conflit. Abbas-Mazen, précisément, ne peut pas grand-chose, du fait de cette pression exercée sur lui, depuis Gaza. Le processus est donc dans l’impasse, tant que la politique de rétention observée à l’encontre du Hamas n’aura pas porté ses fruits, amenant le mouvement vert à plus de conciliation à l’endroit de la reconnaissance des conditions minimales d’entente avec l’Autorité Palestinienne, par l’entremise de l’Egypte et de l’Arabie Saoudite. Ceci reviendrait, tout à la fois, à conférer à Mahmoud Abbas la légitimité dont il a besoin, mais, par là, à lui faire allégeance, et à adhérer, a minima, au bien fondé de la négociation en vue de l’édification d’un Etat que tous disent souhaiter, à commencer par les Etats-Unis depuis Bill Clinton, et bien avant lui, depuis Bush père et la conférence de Madrid.

Or, le Hamas, soi-même, n’est pas ou n’a plus la clé du problème. Il s’est politiquement affaibli depuis sa dernière défaite contre Israël qu’il a provoqué durant 8 ans. Même s’il reste le principal détenteur de stocks d’armes, avec le soutien logistique du Hezbollah, de la Syrie et de l’Iran. On l’a vu être défié sur son propre terrain de l’islamisation, par les membres du Jund Ansar Allah, filière locale apparentée à al Qaeda, dès le mois d’août 2009, dont 28 membres ont péri dans des affrontements fratricides et sanglants. Mais d’autres groupes, tour à tour complices ou rivaux pour la prise de contrôle, tirent directement parti de l’économie souterraine organisée par les tunnels.

Deux autres challengers contrôlent deux camps opposés, selon une dépêche de Debkafile : le clan de Zakaria Doghmush et celui d’Abdul Khalim Fayoumi, qui vient de tenter, sans succès, d éliminer le précédent. Celui de Doghmush est l’un des plus vastes de la bande de Gaza.

Il tire son influence des trafics et du racket. Il domine le Jaish al-Islam, autre bras armé se revendiquant d’al Qaeda, qu’il avait embrigadé, sous les ordres du Hamas, pour réaliser l’enlèvement du caporal franco-israélien Guilad Shalit, dont le sort est directement lié aux règlements de compte entre ces factions, et, guère à un geste quelconque de bonne volonté supplémentaire de la part du Gouvernement israélien, qui tombe en déconvenue à chaque tentative d’approche diplomatique par des voies détournées.

C’est ainsi que les abords de la Bande de Gaza se sont, à nouveau, enflammés, tout au long de la journée de jeudi 6 janvier, sur ordre, semble t-il de Doghmush, à la fois pour venger la mort de l’un de ses lieutenants à Khan Younès, Jihad al-Samiri, éliminé par Tsahal, la veille, et gagner en prestige, au détriment du Hamas, aussi bien que de son rival direct, Fayoumi, dit « le Grand-Père ».

Un autre signe, cette semaine, que le Hamas, peut, progressivement, perdre le contrôle de la bande de territoire : c’est le meurtre délibéré d’un policier égyptien par un sniper palestinien, lors d’une manifestation, à l’appel du même Hamas, contre l’édification du mur d’acier sur 14 kms de frontière commune palestino-égyptienne. Les forces de répression du Hamas ont alors dû s’en prendre aux jeteurs de pierres et aux francs-tireurs isolés canardant les forces régulières de Moubarak qui protégeaient la frontière. L’agitation permanente et les trafics, sont, en effet, de bien mauvaise augure pour le Régime du Caire, qui peine à maîtriser le nord du Sinaï, point de rencontre et d’échanges d’armes en tous genres, entre ses propres opposants, les Frères Musulmans, le Hamas, et ses principaux alliés et rivaux, dont ce groupe terroriste issu des Frères Musulmans peut, lui-même, à long terme, être la prochaine proie, tout comme il a déstabilisé le Fatah à Gaza, courant 2007.

Gaza est devenue une zone clanique, de la même façon que les zones tribales d’Afghanistan tiennent entre leurs mains l’avenir de l’Asie Centrale. C’en est, à la fois, la réplique exemplaire et une sorte de modèle réduit que les Etats stables de Jérusalem, plus vacillants et autoritaires, du Caire, ou, ailleurs, d’Islamabad sous la pression des Américains, s’emploient à contenir. Ces foyers de tension sont, de surcroît, alimentés par l’Iran qui tente, par là, sa propre « stratégie des dominos », au détriment de toutes les puissances régionales concurrentes. Il lui suffit d’allumer la mèche pour que des réactions en chaîne aux effets insoupçonnés, mettent en péril tout équilibre géopolitique global et local(« glocal »). Il entretient ainsi des dizaines de « zones-tampons » qui puissent dissuader les vélléités de répliquer à ses coups, directs ou indirects, de façon appropriée.

Y a-t-il une issue à ce cercle vicieux ? L’une consisterait à faire prendre conscience à des pays tels que le Pakistan, que leur ennemi vient des Fous de Dieu de l’Est (Iran), bien plus que de sa rivalité traditionnelle, mais qui reste à codifier, avec l’Inde placide, à propos du Cachemire. L’autre consiste, pour l’Amérique, à voir à quel point ses tentatives de pacification et sa prédilection pour la négociation est incompatible avec les stratégies employés par les maîtres du jeu du Jihad : la négociation ne s’applique qu’à l’issue d’un conflit territorial avec un adversaire conventionnel, partageant des principes similaires, ou susceptible de s’entendre autour d’un plus petit dénominateur commun.

L’Iran des Mollahs est le premier prédicateur de la guerre contre l’Occident, pour l’expansion hégémonique de sa révolution, au-delà de toute frontière. Même s’il a été imité par les desesperados d’al Qaeda, leurs réseaux atomisés ne creusent leur lit qu’en tirant parti des rapports de forces tracés entre des puissances centralisés et organisées : par le déclin, puis la chute de l’Union soviétique, hier, par le défi à l’Amérique depuis les années 90 en Somalie ou au Soudan, puis le tournant tragique de 2001 jusqu’à ce jour. Al Qaeda n’est jamais que le mauvais génie sorti du flacon des services secrets pakistanais et saoudiens pour prendre de vitesse les funestes desseins des fils spirituels de Khomeiny, avant que le monstre enfanté ne leur échappe et ne se retourne contre eux.

A ce jour, on lui compte deux principales chouras ou cercles dirigeants : l’une encore présente dans les montagnes frontalières d’Afghanistan, l’autre hébergée, otage volontaire ou complice dévouée des jeux d’influence de l’Iran, dans l’Est du pays, de l’autre côté de la frontière, et que les Mollahs manipulent à merci, en fonction de leur propre agenda.

Le premier acte consiste à identifier et connaître son ennemi, ses manies, intrigues, finalités présentes et de long terme. Il est des services payés pour ce faire, mais qui, plutôt que de remettre des rapports objectifs, orientent les faits pour les présenter sous un meilleur jour politique et renâclent à pratiquer d’autres conclusions provisoires que sur le mode du déni. Pour maximiser ses chances, Obama devrait commencer d’admettre de l’entrevoir…



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