Pour la première fois depuis l’enlèvement de Guilad Shalit, il y a plus de trois ans, ses parents Noam et Aviva pourront voir son visage et entendre sa voix. Cela ne se fera pas autour de la table, lors d’un repas de Shabbat à leur domicile familial de Mitspé Hila, mais sur un enregistrement vidéo d’une minute, filmé sur son lieu de détention.

Il y a quatre jours, le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mashal, a rencontré le ministre égyptien des renseignements, Omar Suleiman, et le médiateur allemand, au siège du service de renseignements égyptien au Caire, et leur a remis une cassette vidéo sur laquelle ont voit Shalit. Suleiman et le médiateur ont regardé la cassette qui devrait être remise demain à Israël.

Ce n’est pas le premier signe de vie qu’on obtient de Guilad Shalit. Depuis son enlèvement, plusieurs lettres manuscrites ainsi qu’une cassette audio ont déjà été transmises à Israël. Mais c’est la première fois que le Hamas donne une preuve filmée que Guilad est en vie, bien qu’il ne le fasse pas gratuitement : en échange de la cassette seront libérées vingt prisonnières palestiniennes.

Israël a posé trois conditions à ce « marché de la cassette » : que l’enregistrement dure au moins une minute ; qu’on y voit Guilad Shalit parler devant la caméra ; et que la cassette comporte des indices selon lesquels elle a été faite récemment, tels une photo d’un journal actuel ou des images sur lesquelles Guilad fait allusion à un évènement récent. Selon des responsables du Hamas, la cassette répond à ces trois conditions.

Des sources au sein du Hamas ayant vu la cassette affirment qu’elle contient un élément qui prouve qu’elle a été filmée au cours des deux dernières semaines et qu’on peut y voir que l’état de santé de Shalit est bon.

Demain, le médiateur allemand devrait remettre la cassette à l’émissaire de Hagaï Hadas. Ensuite, elle sera validée par des spécialistes, et les prisonnières palestiniennes ne seront libérées q’une fois son authenticité confirmée. Tout de suite après, on la montrera à la famille Shalit. A ce stade, Israël n’a pas l’intention de montrer le film au public, une décision à ce sujet sera prise après le visionnage par les responsables politiques et la famille Shalit.

Mahmud a-Zahar a déclaré hier : « Nous avons décidé de prouver aux Israéliens que, contrairement à l’accord avec le Hezbollah, ils négocient aujourd’hui pour la libération d’un homme vivant et non d’un corps ». A-Zahar a estimé que si tout se déroule normalement, Guilad pourrait être libéré d’ici deux mois. Mais des responsables politiques israéliens sont bien moins optimistes. « Cette cassette vidéo constitue une preuve que Guilad est vivant et en bonne santé, mais elle n’est pas une hirondelle qui annonce la conclusion du marché d’échange dans son ensemble », a indiqué un responsable du cabinet du Premier ministre Binyamin Netanyahu. Au Caire aussi on a souligné que l’échange de la cassette est distinct du « grand échange » pour la libération de Shalit