C’était un excellent discours. Bien écrit, superbement construit et prononcé sur le ton adéquat. Lent, mesuré et ferme. Durant la demi-heure qu’a duré son discours, Netanyahu nous a presque tous représentés. Le mainstream israélien sain d’esprit, de Méretz à l’Union nationale, de Shelly Yahimovitz à Benny Begin, était à ses côtés. Il me semble même que certains des députés arabes auraient approuvé certains passages du discours, notamment ceux sur l’Iran.
Que nous donne ce discours ? En pratique, pas grand chose. Netanyahu a prêché les convertis mais n’a pas convaincu les hypocrites et les obtus. Il s’agit, on le sait, d’une partie jouée d’avance, d’un spectacle bien réglé dont le scénario a été écrit ailleurs. Cela dit, il a parlé en notre nom. Il a exprimé notre frustration. Il a défendu notre fierté et notre honneur. Il a dit ce que nous hurlons face à notre téléviseur, notre ordinateur ou les titres des journaux, face à tous ceux qui appliquent à notre égard des principes moraux auxquels personne d’autre n’est soumis.