/ Avi Issacharof et Fadi Eyadat – Haaretz
Une délégation de hauts responsables du Hamas, parmi lesquels les chefs de la branche militaire Izz a-Din al-Qassam, se trouve ces jours-ci au Caire. Selon l’agence de presse palestinienne Maan, un des membres de cette délégation et le haut responsable Mahmud a-Zahar. Aïman Taha, un des porte-parole du Hamas dans la bande de Gaza, a déclaré hier que des progrès ont eu lieu dans les contacts concernant la libération du soldat enlevé Guilad Shalit. Hier, une centaine de membres du comité de lutte pour la libération de Guilad Shalit ont manifesté devant trois prisons israéliennes pour protester contre le fait que le Hamas ne permet à personne de rendre visite à Guilad Shalit.

Selon des sources dans la bande de Gaza, le Hamas est prêt aujourd’hui à un compromis sur deux points : l’organisation est prête à remplacer sur sa liste certains prisonniers dont Israël refuse la libération tout en acceptant qu’un plus grand nombre de prisonniers soient expulsés de Cisjordanie après leur libération. Les prisonniers les plus problématiques demeurent ceux qui ont été impliqués dans les attentats les plus meurtriers qu’a connu Israël, dans les années 1990 et 2000.

La venue au Caire d’une délégation de la branche militaire est un changement positif pour les pourparlers sur la libération de Guilad Shalit. En effet, ce groupe d’activistes sait où se trouve Shalit et quel est son état de santé. Ils sont également les seuls véritablement habilités à négocier sa libération.

Aïman Taha, un des porte-parole du Hamas dans la bande de Gaza, a déclaré hier que des progrès ont eu lieu dans les contacts en vue d’un accord d’échange de prisonniers, suite à l’intervention de médiateurs allemands. Il a toutefois ajouté qu’il n’y a pas eu de véritable percée.

Hier, une centaine de membres du comité de lutte pour la libération de Guilad Shalit ont manifesté devant trois prisons, bloquant pendant une heure l’entrée des Palestiniens venus rendre visite à leurs proches détenus dans ces prisons. Les manifestants ont distribué des tracts aux Palestiniens en leur expliquant que « les parents de Guilad doivent eux aussi avoir le droit de rendre visite à leur fils prisonnier ». Peu avant la fin de la manifestation, les manifestants se sont affrontés aux forces de l’ordre qui ont évacué de force des manifestants assis sur la route. Devant la prison de Hadarim, cinq manifestants ont été interpellés avant d’être finalement relâchés. « Nous avons avancé en direction de la paix, pas les Palestiniens » / Shimon Schiffer, Roni Shaked et agences de presse – Yediot Aharonot

« Nous avons fait des pas en avant afin de promouvoir la paix, sur le plan économique et diplomatique. Or je me suis posé la question : Qu’ont fait les Palestiniens ? Jusqu’à présent, ils n’ont fait que poser des conditions préliminaires et durcir leurs positions lors du congrès du Fatah ». C’est ce qu’a déclaré hier le Premier ministre Netanyahu lors d’un point de presse après sa rencontre avec son homologue britannique, Gordon Brown.

« Nous avons avancé et nous attendons de l’Autorité palestinienne qu’elle fasse de même, mais c’est peu de dire qu’il n’y a pas eu de telle avancée de sa part. Avoir un interlocuteur face à soi, cela ne suffit pas. Il faut que cet interlocuteur fasse preuve de courage », a déclaré M. Netanyahu.

Au cours de son entretien avec Gordon Brown, Binyamin Netanyahu a affirmé qu’il compte « garantir que les colons de Cisjordanie puissent avoir une vie normale ». En d’autres termes, l’élargissement des colonies existantes se poursuivra ainsi que la construction d’établissements publics, mais pas la création de nouvelles colonies. M. Netanyahu a également souligné que l’agglomération de Jérusalem ne sera soumise à aucune restriction de construction. « Jérusalem n’est pas une colonie. Dans nos pourparlers jusqu’ici, ce que nous essayons d’obtenir face aux Américains c’est une formule qui permettra de reprendre le processus de paix tout en permettant aux habitants de vivre une vie normale », a-t-il déclaré.

Cette formule sera évoquée aujourd’hui lors de la rencontre du Premier ministre Netanyahu avec l’émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell. Demain, Netanyahu rencontrera la chancelière allemande, Angela Merkel.

Une semaine après la visite des ministres de droite dans les colonies sauvages, c’était hier au tour des représentants de la gauche, les députés Ophir Pinès, Haïm Oron et Daniel Bensimon, ainsi que les anciens députés Mossi Raz, Zehava Galon et Tzali Réshef, qui se sont rendus dans les colonies sauvages en compagnie de militants de La Paix Maintenant. « Le parti travailliste n’est pas entré au gouvernement pour participer à la construction de colonies sauvages. J’ai eu la promesse du ministre de la Défense, Ehud Barak, que d’ici deux mois, les colonies sauvages seront démantelées. Si d’ici la fin des vacances parlementaires, il n’est pas mis fin à cette honte des colonies sauvages, je recommanderai que le parti travailliste quitte la coalition », a déclaré Daniel Bensimon. Dans l’entourage d’Ehud Barak on n’a pas confirmé ces propos mais on souligne : « Le ministre de la Défense a déjà ! affirmé à plusieurs reprises, y compris dans la presse, que l’évacuation des colonies sauvages est un de nos devoirs en tant qu’Etat démocratique. C’est un processus dont la mise en œuvre durera des semaines ou des mois, pas des années ».