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La relative reprise économique ne doit rien à Israël, au contraire !
Ha’Aretz - adaptation en français Courrier International
Article mis en ligne le 7 août 2009

Le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou affirme que son plan de paix économique apporte une prospérité visible à la Cisjordanie, et il en tire argument pour persévérer dans sa politique vis-à-vis des Palestiniens. Pourtant, écrit Ha’Aretz, l’action de Tel-Aviv n’a rien à voir avec l’embellie dont jouit depuis peu cette zone.

Le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou ne manque pas une occasion de vanter la prospérité de l’économie palestinienne - en Cisjordanie, bien entendu, pas à Gaza. Lors d’une visite très médiatisée qui s’est déroulée les 1er et 2 août au poste-frontière du pont Allenby, Nétanyahou s’est enorgueilli du fait que la croissance économique cisjordanienne a atteint 7 %. Au cours de la réunion du gouvernement, dimanche, il ne parlait plus d’un taux de croissance à un mais à deux chiffres ! Voilà donc ce qu’il advient aux bons Arabes qui ne perturbent pas la sécurité d’Israël et ne lancent pas de roquettes Qassam sur son territoire.

Toutefois, sans l’aide des contribuables européens et américains qui payent les salaires des plus de 100 000 policiers et fonctionnaires de l’Autorité palestinienne, l’économie de la Cisjordanie se serait depuis longtemps effondrée. Les salaires du mois de juillet, par exemple, n’ont pas encore été versés à cause d’un délai dans le transfert de 300 millions de dollars en provenance des pays donateurs. L’économie palestinienne ne se redresse pas grâce à Israël, mais malgré Israël.

D’après un récent rapport du Fonds monétaire international (FMI), Nétanyahou a montré beaucoup de précipitation pour vanter le succès de son programme de paix économique. Selon les données des responsables du FMI dans les Territoires palestiniens, 2009 se terminera sur une croissance annuelle de 7 % (et non pas de 10 %), un chiffre qui, pour la première fois depuis trois ans, représente une amélioration substantielle de la qualité de vie. Cependant, le FMI souligne que si Israël mettait un arrêt à sa politique d’assouplissement des restrictions sur le commerce intérieur, le produit intérieur brut (PIB) par habitant risquerait de décliner plus tard cette année. D’ailleurs, d’après le rapport, le taux de chômage est toujours extrêmement élevé en Cisjordanie, avec 20 % (il est de 34 % à Gaza).

Certes, les services de sécurité du Shin Bet et les forces de défense israéliennes se sont mis d’accord pour relâcher la pression sur la population. Cependant, la plupart des postes de contrôle intérieurs que le ministre de la Défense, Ehoud Barak, a ordonné de fermer à la demande du gouvernement de Barack Obama, sont des postes dont l’ancien Premier ministre Ehoud Olmert avait déjà ordonné la fermeture sous la pression de l’ancien président américain George W. Bush.

Pour atteindre cet objectif, il ne suffira pas de communiquer aux médias les merveilles de l’économie palestinienne. Afin d’obtenir un peu de crédit pour la réhabilitation de la Cisjordanie, le Premier ministre ferait bien d’écouter les producteurs de marbre d’Hébron et leurs partenaires israéliens. Et de leur demander quel est l’impact sur leur activité des décisions arbitraires et illogiques des responsables de la sécurité chargés du passage aux frontières.



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