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Les Etats-Unis perdent confiance dans l’utilité du dialogue avec Téhéran
par Amos Harel Traduction : Marc Brzustowski
Article mis en ligne le 4 août 2009

Les pourparlers qui ont eu lieu cette semaine (passée) avec les responsables principaux de l’Administration Obama et qui se sont concentrés dans une large mesure sur le blocage du programme nucléaire iranien, indiquent que les Américains – sous l’influence de l’attitude du régime iranien face aux troubles postélectoraux qui ont débuté au début de juin – démontrent pour la première fois une meilleure compréhension de la vision israélienne des événements.

Les Etats-Unis sont plus sceptiques qu’auparavant sur la possibilité que le dialogue diplomatique, ou même une aggravation des sanctions, puisse faire échouer cette option et qu’ils dissuaderont les Iraniens de poursuivre leur objectif.

De l’autre côté, il semble que l’opposition américaine à une attaque israélienne sur l’Iran tient encore. De plus, le discours de l’Administration Obama autour d’un « parapluie défensif » en faveur d’Israël si l’Iran acquiert effectivement la bombe, ne satisfait pas le Gouvernement Netanyahou.

Les discussions en la matière se sont ouvertes juste après un exercice conjoint américano-israélien sur la base aérienne de Nellis dans le Nevada. Dénommé « drapeau rouge », il incluait un entraînement sur l’approvisionnement en vol d’avions israéliens par des avions-tankers américains.

Le problème iranien a dominé les visites de cette semaine, de la part du secrétaire à la Défense américain, Robert Gates et du conseiller à la Sécurité Nationale, James Jones. En premier lieu, les Américains avaient espéré ouvrir le dialogue avec l’Iran en septembre et procéder à une revision de cette politique à la fin de l’année. Cependant, l’Iran a, aussi loin qu’on y revienne, refusé même de donner son consentement pour seulement entamer un dialogue, ce qui risque d’accélérer le compte-à-rebours : la réévaluation sera effectuée plus tôt que prévu, et ces sanctions pourraient également commencer plus tôt. Les Etats-Unis sont tout-à-fait avertis que l’Iran progresse, et qu’au milieu de l’année 2010, il sera capable de franchir un nouveau seuil critique, celui d’être en capacité de procéder, pour la première fois, à un essai nucléaire .

L’arrière-plan de ces discussions concerne l’exacerbation de la crise interne iranienne. Le Président américain Obama, a hésité durant des semaines avant d’émettre sa première condamnation de la répression violente des manifestations postélectorales. Les Iraniens ont réagi par de violentes récriminations contre le Président américain. Comme l’a bien noté cette semaine, Michael Singh, expert permanent à l’Institut d’études des politiques pour le Proche-Orient à Washington (au Washington Institute for Near East Policy), le message américain en la matière demeure mal ciblé et confus. Presque chaque semaine, un responsable américain important fait un commentaire sur la menace iranienne et l’éventualité d’une frappe israélienne préventive, mais aucune de ces declarations ne fournit une ligne claire ni concernant Israël, encore moins l’Iran.

Bien qu’il semble que le « feu rouge » tienne toujours concernant une attaque israélienne, les mises en garde fréquentes de la part du Premier Ministre d’Israël et des Ministres de la Défense sur le fait que toutes les options sont sur la table, servent actuellement les intérêts américains : ils permettent à Obama de brandir le bâton israélien contre les Iraniens, qui est utile à ses efforts pour pousser les Iraniens à accepter le dialogue, et même la possibilité d’envisager des concessions.

Les responsables israéliens pensent que les humiliations subies par l’Administration Obama de la part de la Corée du Nord influencent son approche concernant l’Iran. Si Téhéran suit l’exemple de Pyongyang en défiant les Etats-Unis par le fait de procéder à un essai nucléaire l’an prochain, la réaction américaine pourrait être beaucoup plus sévère.

La secrétaire d’Etat Hillary Clinton a évoqué la semaine dernière la possibilité d’un “parapluie défensif” pour Israël et les pays du Golfe, mais certains commentateurs ont interprété sa déclaration comme signifiant en fait que les Etats-Unis commençaient à se réconcilier avec l’idée d’une bombe nucléaire iranienne – probablement à l’inverse de ce qu’elle souhaitait dire. Durant les pourparlers entre Israéliens et américains, d’autres options ont été également évoquées, telles que la présence permanente d’un sous-marin américain gardant ses missiles pointés sur l’Iran s’il déclare poursuivre sa quête de la bombe.

Pendant ce temps, sans qu’on puisse établir de lien direct avec les discussions américano-israéliennes, l’Air Force américaine a publié une chronique sur son site internet ayant pour thème l’exercice conjoint (qui s’est déroulé) au Nevada. Il y est question de la participation d’une escadrille d’appareils F-16i (« Storm »), le nouveau modèle qui formera le gros des troupes lors d’attaques de longue-portée si le besoin se faisait sentir. Le « drapeau rouge » est un exercice de routine que les Américains mènent aussi bien avec d’autres forces de l’air amies, simulant des combats conjoints contre un ennemi commun.

Cet exercice présage t-il l’avenir ? Pas nécessairement. John Bolton, l’ancien ambassadeur américain aux Nations-Unies réputé être un faucon, a écrit cette semaine que la mission du Secrétaire Gate était de convaincre Israël de ne pas attaquer l’Iran, mais qu’Israël disposera de sa liberté d’initiative très bientôt. Bolton a dit qu’il ne serait pas surpris si Israël attaquait l’Iran avant la fin de cette année. C’est une lourde charge pour Israël, a –til écrit, mais « l’absence de réaction israélienne prépare à un Iran nucléaire ».



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